
L’architecte américano-canadien Frank Gehry, Prix Pritzker en 1989 et auteur en France de la Fondation Vuitton à Paris (XVIe) et de la tour Luma à Arles (Bouches-du-Rhône) est décédé le vendredi 5 décembre, à l’âge de 96 ans. L’hommage de son ami l’architecte californien Thom Mayne, lui-même Prix Prizker 2005.
Frank était catégorique quant à l’importance de la créativité et de la création dans un monde empli d’incertitudes et d’angoisses. Il concevait le hasard non comme une force à combattre, mais comme un élément fondamental de notre réalité, s’insinuant dans l’architecture à travers ce qu’il appelait « l’incertitude calculée ».
Il ne s’agissait pas de nous rassurer, mais de reconnaître que l’imprévisibilité façonne tout ce que nous faisons. Frank a rendu l’impossible possible, repoussant sans cesse les limites, redéfinissant notre compréhension de l’architecture et de son potentiel d’action humaine. Lorsque tout semble instable, la création devient un point d’ancrage, une forme de résistance affirmant que l’intention humaine a encore toute sa place.
Il concevait la créativité comme une archéologie à rebours : extraire l’avenir des matériaux présents. Son intérêt ne se limitait pas à la simple création de formes, mais visait à façonner les comportements, à façonner le monde lui-même.
Il y a quelque chose de profondément porteur d’espoir dans cette obstination humaine à donner naissance à de nouvelles choses, surtout lorsque nous ignorons ce que demain nous réserve.
Thom Mayne
5 décembre 2025