Appeler un hôtel ‘lost villa’ est un signe qu’il ne s’adresse pas au tourisme de masse. Situé entre les montagnes Tiantai et Siming, l’ouvrage de 2 630 m² s’inscrit dans un territoire montagneux magnifique. Voici comment, avec ses propres mots, l’architecte de Shanghai Helen Wang (Ares Partners) a transformé un grenier agricole en site rural en un hôtel qui est autant une retraite qu’un ouvrage ouvert aux touristes. Communiqué.
Le Miya/Lost Villa Hotel est situé dans la commune de HuChen dans le comté de Ninghai. Ninghai est un comté côtier dans la ville de Ningbo, dans la province de Zhejiang, à l’est de la Chine.
A l’origine un grenier bâti en 1956, cet hôtel consiste désormais en six bâtiments rénovés, ainsi qu’un nouveau bâtiment qui sert de réception et de lieu de réunion.
«Le processus de rénovation s’est appuyé sur une approche sensible du panorama et de l’existant. Convertir un entrepôt en un lieu où le confort humain est exigé représente un certain défi. Notre concept fut d’engager un dialogue entre les anciens et nouveaux bâtiments, ainsi qu’un dialogue entre architecture, panorama et habitants», explique Helen Wang, fondatrice en 2007 de l’agence de Shanghai Ares Partners.
«Cinq des sept bâtiments existants étaient construits en pierre. Toutes les fenêtres étaient petites et à 2.5m au-dessus du sol. La façade inférieure était en pierre et supérieure en brique, liées par un rayon continu de ciment. En nous basant sur le plan de la nouvelle salle des invités, nous avons sélectionné quelles fenêtres agrandir. Cela permet non seulement de minimiser les coupes dans la façade mais aussi de permettre un meilleur éclairage naturel à l’intérieur. Les façades originales, en pierre naturelle, étaient recouvertes d’épaisses couches de peinture blanche. Après avoir retiré la peinture, la pierre révèle son aspect d’origine», poursuit-elle.
«La structure déjà existante des bâtiments est conservée. Deux des sept bâtiments ont une superbe structure en bois. Nous avons enlevé le faux plafond pour permettre à la structure en bois d’être exposée. L’acier est utilisé soit pour renforcer la structure existante soit pour cacher tuyaux et conduits», souligne Helen Wang.
«De nouveaux murs de séparation furent ajoutés pour créer 21 suites et leurs nouvelles installations sanitaires. Ces nouveaux espaces sont des ‘boîtes dans la boîte’, la hauteur de chacune est entre 2.5 et 2.8m afin d’avoir une échelle de l’espace intérieur plus proche de la perception du corps humain».
«Des terrasses, balcons et solarium furent ajoutés aux plus petits bâtiments du site. Les lignes obliques formées par le bord des balcons crée divers points d’observation, afin que les invités puissent admirer le panorama montagneux», souligne-t-elle.
«Le septième bâtiment, construit dans les années 70, est en cours de démolition mais le nouveau bâtiment a été conçu pour ne pas être plus large que l’original. Ce nouveau bâtiment se trouve entre deux bâtiments en pierre. Notre approche a été de rendre son architecture aussi abstraite que possible. La façade sud du bâtiment donne directement sur l’entrée principale de l’hôtel. Nous aimerions que les invités puissent admirer le panorama de loin alors qu’ils arrivent».
«Après avoir étudié le site, nous avons déterminé que la façade sud devrait faire 4.85 m et celle au nord 7.1 m. La façade est du nouveau bâtiment se plie en un angle qui fait écho au site. En le cassant et le reculant, cela a permis de créer un espace de détente. Un passage secondaire est ajouté entre la façade ouest du nouveau bâtiment et le bâtiment existant. Des escaliers sur la façade ouest mènent à la salle de thé et à l’observatoire au deuxième étage. De larges panneaux en verre sont utilisés pour les façades nord et sud de la salle de thé. Cela maximise la vue sur le paysage», explique encore Helen Wang.
«Nous croyons que le projet a permis la transformation d’espaces dont les fonctions étaient totalement à l’opposé. La forme architecturale du nouveau bâtiment est moderne et abstraite mais le langage architectural contemporain demeure respectueux de son environnement et de la nature. Ici, l’architecture, les humains et la nature vivent en harmonie», conclut Helen Wang.
Traduction : A. L.