Alors que la ‘saga‘ de l’île Seguin s’éternise depuis près de dix ans, les six associations requérantes contre le projet de Bouygues Immobilier (BI) pour l’île centrale, dit projet ‘”Vivaldi“, ont entamé avec BI dans un esprit constructif des négociations pendant l’été 2022, afin d’obtenir la modification de son projet pour un aménagement de l’île Seguin plus équilibré, moins dense, moins haut et plus végétal. Communiqué.*
Au terme de ces négociations et de réunions ayant aussi associé l’automne dernier la SPL (Société publique locale Val-de-Seine Aménagement, aménageur des 74 ha des anciens sites Renault à Boulogne-Billancourt), les associations ont trouvé un accord avec Bouygues Immobilier et la SPL : il s’agit d’adapter en ce sens le projet actuel de BI sur la partie centrale de l’île (BIG architectes), et aussi de réaliser un aménagement paysager de l’île entière, qui tende vers l’idée d’île-jardin, même si cela restera une métaphore. Les associations seront très vigilantes sur ces deux objectifs.
Cet accord fera l’objet d’un protocole qui sera signé entre les parties* dès que sera effective la vente du terrain de l’île Seguin centrale par la SPL à Bouygues Immobilier. La signature de ce protocole entraînera l’abandon des recours des six associations contre le projet Vivaldi qui comporte au départ six immeubles : trois côté Boulogne – B1, B2, B3 – et trois côté Meudon – M1, M2, M3 –, alignés de part et d’autre d’une rue centrale.
L’accord porte plus précisément sur :
– la suppression de la Halle côté Meudon (immeuble M2) afin d’agrandir le parc public aménagé par la SPL et de l‘ouvrir sur la rue centrale de l’île ;
– la réduction des hauteurs des cinq immeubles de bureaux restant (activités au niveau 0), en supprimant :
1/ les deux derniers niveaux de l’émergence de l’immeuble B1 (jouxtant la Scène musicale) ;
2/ un étage courant sur les bâtiments B1, B2, B3, M1 et M3.
– la mise en œuvre d’un plan de végétalisation global de l’île permettant d’inclure l’ensemble des espaces ayant vocation à être rétrocédés au domaine public de l’île : jardin, voierie et berges. Cela sur les parties amont (Emerige), centrale (Bouygues Immobilier modifié) et aval (Seine musicale). L’espace affecté au futur jardin public ainsi que les berges amont et en partie centrale permettront d’agrandir le parc public arboré initialement prévu d’1,5 ha et de le porter à 3,5 ha (sans compter les toitures végétalisées ou autres terrasses plantées) ;
– l’institution d’un comité de suivi qui garantira aux associations, à la SPL et à BI une mise en œuvre effective des engagements de chacun et sera le moyen d’un aménagement concerté de l’île. Les associations veilleront en particulier à la plantation et au développement d’arbres de haute tige suffisamment nombreux ainsi qu’à l’entretien des terrasses plantées.
La partie construite de l’île centrale passera ainsi de 130 000 m² (projet DBS, 2021), puis 118 000 m2² (projet Vivaldi 1 février 2022), à 100 000 m². Les espaces paysagers en pleine terre passeront de 1,5 à 3,5 ha. Un projet amélioré sans être idéal.
Les associations signataires ont appris ce 10 février par Pierre-Christophe Baguet, maire de
Boulogne-Billancourt et président de GPSO (Grand Paris Seine ouest), qu’un accord était intervenu ce jour entre Bouygues immobilier et la SPL pour la vente du terrain à BI, ce qui permet de passer à la mise en œuvre de ce compromis, à commencer par la signature d’un protocole entre la SPL, Bouygues et les six associations, engageant les parties signataires.
Boulogne-Billancourt, 10 février 2023.
Signataires :
Environnement 92 (Irène Nenner, présidente)
Association Rives de Seine (Francine Paponnaud, présidente)
Comité de Sauvegarde des Sites de Meudon (Christian Mitjavile, président)
France Nature Environnement Île-de-France (Muriel Martin-Dupray, co-présidente)
La Seine n’est pas à vendre (Bernard Landau, président)
Nous Sommes Boulogne (Bertrand Rutily, président)
* Dans un souci de transparence, les parties ne confèreront pas de caractère confidentiel à leur accord, dont chaque partie pourra se prévaloir librement.
** Lire notre article À Boulogne, pour un nouveau parc en ville, la sélection naturelle ?