A Lamballe (Côtes d’Armor), le collège Simone Veil de 8 900m² livré en 2018 par l’agence lamballaise Colas Durand Architectes (en collaboration certes avec Dietrich Untertrifaller Architectes) vaut le déplacement. De fait, l’ouvrage construit pour 14,6M€ a obtenu le Prix Apprendre lors de l’édition 2020 du Prix Architecture espaces Bretagne. Communiqué.
Le projet
Le collège s’installe au sein du paysage rural de Lamballe, sur un terrain en devers aux vues multiples sur la ville. L’équipement s’assoit en haut du site et protège ainsi la cour de récréation des vents dominants. La forme du socle du bâtiment épouse la topographie et dessine une large courbe qui s’ouvre sur la ville. Un dialogue s’instaure entre le collège et les émergences caractéristiques du paysage de Lamballe : le moulin Saint-Lazare, les églises et la collégiale.
Une liaison physique est créée entre le secteur d’habitation et le collège par une passerelle piétonne connectée au parvis d’accueil. Les matériaux sont sélectionnés pour leur insertion paysagère et leur pérennité. Le corps du bâtiment en ossature et bardage bois se pose sur un socle de béton laissant la place à une grande façade rideau vêtue de verre et tournée vers la cour.
L’écriture est contemporaine et puise son essence dans l’emploi du bois révélé par la lumière naturelle. Verrière centrale, puits de lumière et vitrage double hauteur éclairent le cœur des circulations intérieures.
Une ambiance chaleureuse caractérise chaque espace, depuis l’atrium jusque dans les classes, grâce à l’usage du bois en élément principal de l’aménagement intérieur. Les ouvertures en façade cadrent des vues choisies sur le paysage proche et lointain. Le geste architectural est sensé et prévenant au regard de la nature. Tout ce qu’elle donne est capté de manière intelligente par le bâtiment et redistribué techniquement dès que besoin. C’est ainsi que la construction répond aux critères du label Effinergie +.
En hiver, les ouvertures sud captent la chaleur récupérée par la VMC double-flux et rediffusée dans l’ensemble des locaux. L’été, la ventilation naturelle évite les surchauffes. Les eaux pluviales sont collectées et réutilisées pour les sanitaires. Là où le volume ne s’élève qu’en simple RDC, il reçoit une toiture végétalisée venant restituer au site une partie de la surface perméable empruntée par la construction.
Ce qu’en dit le jury
Choisir un collège comme lauréat d’un prix d’architecture marque résolument la qualité de l’attention que portent aujourd’hui des architectes à ces établissements scolaires trop longtemps sacrifiés sur l’autel de l’urgence démographique.
Ici, le bâtiment pleinement intégré dans un paysage champêtre — et relié au cœur de la ville par une belle promenade piétonnière en bois — s’impose sans ostentation. Compact par l’assise de son élément central et élégant par les courbes de ses extensions, sobre dans la rectitude de ses lignes mais généreux dans la multiplication des ouvertures, chaleureux dans son bel habillage en bois et naturellement lumineux grâce aux grandes baies zénithales et latérales de son rez-de-chaussée.
La dimension bioclimatique du tout, de la récupération solaire aux espaces végétalisés, conforte le sentiment d’un projet totalement maîtrisé où la sensation de bien-être et de fonctionnalité se devine… On se prend à rêver d’un retour dans le temps pour aller le vérifier !
Thierry Le Nédic, Jury PAeB 2020
Le Prix Architecture espaces Bretagne récompense les architectes, urbanistes et paysagistes acteurs de la qualité de l’aménagement sur le territoire breton. Le jury 2020 était présidé par Philippe Prost. Les autres membres du jury : Robain Antoinette ; Blanckaert Marie ; Bouchet Boris ; Desmoulins Christine ; Kehr Anne-Sophie ; Levrard Céline ; Grange Christophe ; Le Nédic Thierry ; Robert Sylvie.