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Accueil > Chroniques > L’architecture en panne à Clochemerle

L’architecture en panne à Clochemerle

31 janvier 2017

@ Ville de St Medard

Le temps de réalisation d’un bâtiment, entre le concours et la livraison, ne cesse apparemment de s’allonger. Il est aisé pour les élus et politiciens de pointer du doigt les architectes : les PPP par exemple n’avaient d’autre but paraît-il que d’accélérer ce processus. On connaît le résultat. La réalité est que les architectes n’y sont le plus souvent pour rien. Ils vont pourtant, malgré leurs efforts, devoir faire face à des délais qui ne manqueront pas d’augmenter encore. Explications.

Cela fait quinze ans que l’arrivée éventuelle du tramway met à cran les élus de tous les bords de Saint-Médard-en-Jalles, petite commune près de Bordeaux. Ce n’est pas le chantier du siècle – quelques kilomètres sur une seule voie – mais il est l’objet de féroces contestations. En gros, faut-il imposer un tramway, surtout sur une seule voie, avec une rotation toutes les 15 minutes ou un service de bus qui assure le même trajet toutes les 5 minutes ? Le bus c’est possible maintenant, le tramway pas avant les années 2020. Surtout le tramway passerait «sur la piste cyclable». Quinze ans que ça dure ! 15 ans !

Alors que la concertation publique doit enfin démarrer début février 2017, les arguments des opposants sont de haute volée. Quand un journaliste* lui fait remarquer qu’un sondage réalisé par l’Ifop pour la mairie affirme que 85% des sondés seraient favorables au tramway, Claude Joussaume, vice-président du collectif Jalles transports, opposé au projet, rétorque tranquillement : «Non. Cette enquête, payée par les contribuables, est une arme de propagande qui ne met pas un terme au débat, car les questions posées l’ont été de manière fallacieuse. Le passage par la piste cyclable n’a pas été mentionné, par exemple, alors que c’est l’élément moteur de la contestation. Nous préparons un contre-sondage».

On se croirait dans l’Amérique de Trump, non ? FAKE NEWS !

Ce n’est pas fini. Fin janvier, à quelques jours de l’ouverture de la concertation publique, quand la ville a rendu publique une image du projet, voici qu’elle a été, par la voix de Jean-Louis Moura,** la réaction du collectif Jalles Transport : «Cette image est un mensonge, on voit même un arbre au milieu de la caténaire du tramway, ce n’est pas sérieux. Mais surtout, cette image oublie d’intégrer les fossés pour l’écoulement des eaux, les bas-côtés pour les poussettes et les piétons, les écrans acoustiques… De plus, selon les conclusions de l’étude menée par la métropole et Artélia que nous nous sommes procurée, plusieurs arbres doivent être élagués ou abattus».

Alors oui évidemment, vu comme ça ! Mais bon, peut-être faut-il prévenir les gars et les filles du Collectif Jalles Transport qu’il ne s’agit que d’une PERSPECTIVE ! Et que s’ils voient un arbre «au milieu de la caténaire», ils devraient comprendre d’eux-mêmes que cet arbre, s’il existe, sera très certainement déraciné et replanté dans une réserve bio-diverse avec tous ses copains, au moins abattu hélas, bien avant l’inauguration. A moins évidemment que l’auteur du projet ne trouve pertinent de laisser cet arbre «au milieu de la caténaire».

Notons au passage que selon ces braves gens les arbres ne peuvent plus être abattus – et chacun comprend d’ailleurs la nécessité d’y faire attention – mais les élaguer devient même un crime en soi. Et ramasser les feuilles mortes, c’est encore toléré ?

Il est permis de s’amuser de ces batailles de clochemerle qui rendent un bel hommage à Astérix le gaulois, il est aussi permis de se désoler quand le débat tourne au dialogue de sourds. Ces situations de blocage, de plus en plus courantes, de plus en plus pathétiques et désespérées – essayer de couper un arbre rabougri couvert de merde de pigeon à Paris pour faire du logement social et vous allez voir ! – deviennent également de plus en plus violentes, qu’il s’agisse de construire du logement social dans le XVIe à Paris, un aéroport à Nantes ou un barrage à Sivens (souvenez-vous de la mort de Remi Fraisse).

De fait, puisque l’architecture est forcément représentative de son temps, elle se retrouve évidemment au cœur d’une évolution de la société non pas de plus en plus judiciarisée mais de plus en plus polarisée. C’est l’un des défis majeurs de nos démocraties et, à ce titre, les galimatias de St Médard sont loin d’être purement anecdotiques.

Quasiment toutes nos démocraties modernes ont atteint un même point de blocage : des opinions polarisées qui, au-delà des étiquettes de parti et des susceptibilités des uns et des autres, se retrouvent peu ou prou de force équivalente. A 50 / 50, c’est là que commencent les problèmes. Quand ils disposent d’une grosse majorité indiscutable, les élus peuvent se montrer audacieux et ne pas s’encombrer de détails pour faire avancer des projets rapidement. Les lois n’ont pas besoin d’être compliquées.

De plus, cela ne prévient pas forcément la minorité de s’exprimer – pour faire valoir d’autres valeurs, crier au loup, etc. – c’est la démocratie ! Et si elle ne peut pas bloquer une politique, si elle est suffisamment convaincante, une minorité peut faire avancer les choses et améliorer les projets. C’est quand les écolos ont commencé à compter dans les urnes que l’on a entrepris de s’intéresser aux espèces en danger sur le trajet des autoroutes ou des TGV bien avant que le développement durable ne soit entré dans les mœurs de la construction. Ce qui n’a pas empêché le pouvoir de procéder avec ses autoroutes et TGV même si ces choix, vingt ans plus tard peuvent être remis en question.

Sauf que, dans une société bloquée, la collaboration au-delà des rapports de force devient impossible car, à 50 / 50, la moindre erreur, le moindre faux pas, le moindre tweet, peut faire basculer une élection.

Cela a plusieurs conséquences : la première est que les élus se montrent désormais d’une prudence de Sioux et recherchent une sorte de consensus mou maquillé de salade environnementale ; la deuxième incite les mêmes au clientélisme puisqu’un tout petit échantillon d’électeurs particuliers peut faire la décision dans les urnes. D’où l’inflation des promesses intenables et la bienvenue au communautarisme honteux. Du coup, abattre un arbre devient un casus belli.

La logique de la guerre des tranchées a pour conséquence l‘inflation législative. Or c’est justement de cette logorrhée réglementaire que naissent les possibilités de recours. Comme, dans un état de droit, chaque citoyen est fondé à saisir la justice quand il l’estime nécessaire pour la défense de ses droits. CQFD. En plus, pas de chance, la justice est en France dans un état de paupérisation critique et sa lenteur à traiter les affaires sur le fond souligne encore plus les contradictions de lois toujours plus nombreuses et plus inopérantes. Au moins les lobbies s’en donnent-ils à cœur joie.

C’est ainsi, quand la raison ne suffit plus à départager deux camps opposés de taille égale, que naissent des arguments irraisonnés et avec eux la tentation du populisme, le sabre et le goupillon pour faire court. «Quoi, comment, il va falloir modifier la piste cyclable pour construire le tramway ?» La preuve, regardez «l’image mensongère» ! Cela exprimé avec une virulence, voire une rage, de plus en plus perceptible au détour des projets de constructions.

@ Ville de St Medard

La confrontation est désormais tellement ancrée dans les moeurs que les chantiers ne démarrent que quand tous les recours sont purgés tandis que le maître d’ouvrage les provisionne financièrement.

Difficulté supplémentaire, quand à 50 / 50 le statu quo devient insupportable, chaque camp finit lui-même par se fragmenter en membres épars, les groupes minoritaires acquérant un pouvoir de nuisance ou de persuasion sans proportion avec le nombre de leurs militants. Chaque projet politique devient ainsi une somme d’intérêts de plus en plus divergents, lesquels, pour qui exerce le pouvoir, local ou national, ajoutent encore à la lourdeur et aux contradictions légales et réglementaires. Après l’immobilisme, la confusion.

Comment répondre aux questions quand les faits ne sont plus suffisants pour faire entendre raison ? Avoir recours aux «faits alternatifs», comme dirait Donald Trump ? Que dire en conseil municipal quand l’opposition se plaint que sur l’image du projet de tramway «on voit même un arbre au milieu de la caténaire». Que faire ? Fusiller le perspectiviste ?

Les législateurs ne pouvant (le plus souvent) reconnaître l’inanité de leur action et les élus désormais tétanisés, la médiocrité la moins courageuse se retrouve élevée en vertu. Les architectes vont donc devoir s’y faire car, bien qu’il soit question, quel que soit le gouvernement, de simplification administrative, la logique de la démocratie, à cet instant de son histoire en France, est au contraire à de plus en plus de règles et de réglementations. Et si les chantiers continuent de prendre de plus en plus de temps à se réaliser, malgré les progrès technologiques, ce sont les architectes qui, comme d’habitude, feront des boucs émissaires commodes alors même que le temps et le budget qui leurs sont alloués pour les études est de plus en plus court.

Bref, puisque nous sommes en période d’élections, le prochain politicien qui vous parle de sa nouvelle idée pour faire avancer plus vite les chantiers, lui rappeler les règles de moins en moins simples de la démocratie et de l’Etat de droit.

Christophe Leray

*Bordeaux: à Saint-Médard-en-Jalles, le tramway qui divise. Propos recueillis par Jean-Jacques Allevi. L’Express, publié le 28/11/2016
** Bordeaux: L’image du tramway à Saint-Médard fait bondir les opposants au projet pat Mickaël Bosredon. 20 Minutes, publié le 20/01/2017

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Par Christophe Leray Rubrique(s) : Chroniques, Politique Mots-clés : Législation

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