L’architecte Caroline Lory a imaginé la décoration d’André, le nouvel établissement d’Anne-Sophie Pic en lieu et place de l’ancien 7. Aujourd’hui ouvert sous le nom d’ «André, Histoire(s) de cuisine», ce nouvel établissement rend hommage au grand-père de la chef étoilée, André. Communiqué.
La genèse
Caroline Lory a rencontré Anne-Sophie Pic en 2008, quand elle travaillait aux côtés de Bruno Borrione pour la réfection de l’hôtel La Maison Pic. S’en suit alors une série de collaborations pour le restaurant gastronomique à Valence, la Dame de Pic à Paris, l’épicerie… Quand plusieurs années après la Dame de Pic, il a fallu repenser le bistrot Le 7, cela a été relativement simple pour l’architecte, qui avait pris l’habitude de travailler avec toute l’équipe et connaissait surtout l’histoire de la famille Pic.
Le brief
Revoir la salle dans sa globalité en apportant plus de convivialité, tout en gardant le maximum de couverts et en conservant la cuisine ouverte sur la salle. Le chantier a commencé début janvier 2016 et a duré trois mois.
L’enjeu
L’idée maîtresse était de faire un restaurant avec une cuisine traditionnelle. Et en parlant de la lignée Pic, en relatant l’héritage de la passion pour la cuisine, l’architecte a très vite voulu axer le contexte sur le point de départ : l’auberge du Pin, l’établissement qu’André, le grand-père d’Anne-Sophie Pic, a transféré à Valence, au sein de l’actuelle Maison Pic dans les années 30. Très vite un hommage à cette décennie s’est imposé comme une évidence.
L’ambiance et la réalisation
Toute la réflexion de Caroline Lory part donc de cette époque des années 30 et son style art déco, sans fioriture. Tout est alors pensé avec le souci du détail et le choix des matériaux : de petites lampes en laiton posées sur les tables en bois, des abats jours en céramique, le sol en granito, les tringles en cuivre, les miroirs vieillis, les chaises en cuir « André » dessinées sur mesure, les strates en bois du plafond aux formes arrondies.
«L’art deco est le premier mouvement architecture-décoration. Il fait la part belle à l’artisanat d’art : ébénisterie, céramiques ou granito, vitraux et ornementations. Il est également précurseur de la typographie mais aussi du design. Un gros travail de graphisme a été réalisé en collaboration avec Rachel Cazadamont sur le logo André et les applications graphiques que l’on peut retrouver sur les papiers peints, inserts en laiton au sol», note Caroline Lory.
Dans un souci de convivialité et afin de créer une ambiance cosy et chaleureuse, l’architecte Caroline Lory a eu l’idée d’animer le plan de salle en diversifiant les styles d’assises mais aussi en jouant avec les points de vue et les perspectives : des banquettes en vis-à-vis comme des alcôves, des tables rondes ou carrées, une grande table d’hôte, un ilot surélevé au centre du restaurant et puis un bar immense de plus de 15 mètres de long, véritable pôle d’attraction, derrière lequel s’affairent d’un côté le sommelier, de l’autre les cuisiniers.
La contrainte majeure
L’acoustique posait problème. Pour y pallier, l’idée d’intervenir avec un plafond décoratif a planté la base du décor. Le plafond en strates, comme des courbes de niveau topographiques, joue alors son rôle de plafond acoustique.