Ami(e)s lecteur(e)s. A Chroniques, nous en avons pris notre parti : on ne peut pas arrêter la pluie. On peut s’en protéger, avec un parapluie, avec des vêtements, avec un toit mais on ne peut pas arrêter la pluie. Alors, cinq ans déjà pour un magazine indépendant, en vie de chien, cela ferait combien ? 35 ans ? L’âge de raison ?
Rappelons que notre date anniversaire est à jamais marquée d’un astérisque. En effet, le premier numéro de Chroniques d’architecture a été publié trois jours avant les attentats du 13 novembre 2015 à Paris.* Nous sommes en 2020 et publions ce numéro 226 mais chacun de ces anniversaires est un rappel de la fragilité des ambitions.
De fait, depuis, force est de constater que cet anniversaire mériterait d’autres astérisques, les attentats si nombreux qu’on ne peut plus les compter et aussi le Covid bien sûr qui aura cette année marqué la société d’un masque d’obéissance. Sans parler des soucis technologiques qui font désormais partie de nos existences et qui ont perturbé jusqu’à la publication de cette édition anniversaire. On ne peut pas arrêter la pluie et personne n’a dit que la vie serait facile.
Chacun à sa façon se doit pourtant de résister aux catastrophes, qu’elles soient imbéciles, malintentionnées ou (à peine) naturelles. Pour Chroniques, cet engagement est renouvelé chaque mardi avec la volonté – qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il gèle – de vous proposer le meilleur magazine d’architecture dont nous sommes capables. Nous devons y parvenir pas trop mal puisque vous êtes toujours plus nombreux à nous lire chaque semaine.
Cela écrit, en pleine période de (re)confinement, tandis que les fléaux en cette année 2020 semblent voler en escadrille et qu’on ne peut toujours pas arrêter la pluie, s’il nous faut pour ce cinquième anniversaire passer sur les excès de célébrations, permettez-moi cependant, au nom de toute l’équipe, de vous remercier encore de votre fidélité et de vos multiples encouragements.
Christophe Leray
Rédacteur en chef
*Lire l’édito du hors-série publié à cette occasion : Paris, le jour d’après, je n’ai que faire de vos prières