Concernant le logement, dans son essai, Mathias Rollot nous invite à «décoloniser notre imaginaire» tandis que Bernard Blanc évoque les conditions concrètes d’invention d’un nouvel habitat. Pour leur part Charles-François Mathis et Emilie-Anne Pepy rappellent à bon escient que la ville a constamment été imprégnée de végétaux.
Critique de l’habitabilité, par Mathias Rollot
Au travers d’une enquête qui nous mènera de la philosophie à l’architecture en passant par la critique sociale et l’écologie, l’auteur revient sur les différents concepts du mot «habiter» et les récupérations politiques qui peuvent en découler. Sa critique de l’habitabilité est aussi la critique d’un système capitaliste ethnocentré qui pense pouvoir imposer sa vision culturelle polarisée de la vie humaine sur terre et de sa valeur.
Cet essai nous montre qu’il existe mille et une manières d’habiter le monde et de le penser. Il nous invite à «décoloniser notre imaginaire» selon la formule de Serge Latouche et à prendre en considération notre manière » d’être en commun « .
A propos de l’auteur : Mathias Rollot est architecte, docteur de recherche de Paris 8 et cofondateur de Lamaa (L’Atelier pour le maintien d’une architecture artisanale), où il pratique en indépendant depuis 2012 dans les domaines du conseil et de la conception architecturale, urbaine et territoriale. Il enseigne le projet et la recherche en architecture à Montpellier et à Marne-la-Vallée. Il est l’auteur, entre autres, de Du bon sens (avec Florian Guérant, 2016), L’Obsolescence (2016) et La Conception architecturale (2017).
Editeur : Libre & solidaire ; Critique de l’habitabilité, par Mathias Rollot ; Broché ; 228 pages ; format : 13 X 21 cm ; Prix : 18,90€
Ensemble à l’ouvrage – Sous la direction de Bernard Blanc ; Préface de Chris Younès
Cet ouvrage donne à partager les récits de 35 contributeurs à neuf projets d’habitats urbains d’échelle différente, de la construction neuve d’une résidence de 9 logements à l’aménagement urbain d’un centre-ville de 15 hectares, en passant par un projet de 116 logements ou la réhabilitation de 245 maisons dans un quartier populaire.
Il rend ainsi compte, à travers une expression chorale, de l’engagement d’un millier de foyers et de riverains, de nos équipes et de la pluralité de partenaires (élus, architectes, urbanistes, responsables associatifs et culturels…) dans une transition écologique et sociale fondée sur des modalités variées de coopération.
Ces témoignages sensibles, dont ont été conservées l’expression comme les aspérités, définissent les conditions concrètes d’invention d’un nouvel habitat soucieux de la personne, de sa relation aux autres et au monde.
Ainsi, être durable devient une philosophie de l’action et coopérer une philosophie de la vie.
A propos de l’auteur : Bernard Blanc est directeur général d’aquitanis, office public de l’habitat de la métropole bordelaise. L’innovation et le changement sont au cœur de l’action et des recherches de ce titulaire d’un doctorat en sciences de gestion. Il est président de l’Institut Hlm de la RSE et membre de l’Académie d’architecture, qui lui a remis la médaille d’urbanisme en 2014. Il est également l’auteur de : La Responsabilité sociétale des entreprises. Enquête de gestion (L’Aube, 2014) et de GHI Bordeaux – Révolution au grand parc (Le Festin, 2016).
Editeur : MUSEO ; Ensemble à l’ouvrage, sous la direction de Bernard Blanc – Préface de Chris Younès ; 244 pages ; format : 16 × 24 cm ; Prix : 19€
La ville végétale – la nature en milieu urbain, France, XVIIe-XXIe siècle, par Charles-François Mathis, Emilie-Anne Pepy
Cette vaste synthèse étudie l’occupation urbaine depuis le XVIIe siècle par les plantes, parcs et jardins, mais aussi plantes «hors-sol» qui circulent dans l’espace urbain (fruits et légumes, fleurs coupées, déchets végétaux, etc.). Il s’agit de montrer que loin d’être un espace absolument artificialisé, non «naturel», la ville a constamment été imprégnée de végétaux mais que cette présence a fluctué au fil des siècles.
Sont interrogés les raisons, les acteurs et les défis de la végétalisation urbaine qui repose sur des motivations nombreuses, esthétiques, sanitaires, écologiques. De même, la végétalisation a sans cesse été soutenue par ceux que nous appelons ‘les mains vertes’, qui sont tout aussi bien des particuliers, des professionnels que les pouvoirs publics. Mais étendre ou maintenir la présence végétale en ville impose de relever de multiples défis (fonciers, financiers, esthétiques, biologiques…) qui ont pu varier au cours des siècles.
Ce livre propose aussi une réflexion neuve sur les usages qui ont été faits de la nature en ville, paradoxalement instrument d’urbanité, de sociabilité et donc d’affirmation sociale, mais aussi inversement jungle, ferment de discorde et d’ensauvagement, objet d’affrontements politiques. On peut également faire usage du végétal pour bien être et bien vivre, accompagner les plaisirs, exercer les corps ou cultiver les esprits. Plus prosaïquement, la ville est aussi, tout au long de ces quatre siècles, un lieu de production et de consommation important de végétal. Enfin, c’est aussi en ville qu’une science botaniste et un savoir sur les plantes se développent.
Ce tableau général, inédit, permet ainsi de voir la ville autrement et d’offrir des pistes de réflexion sur la nature en milieu urbain aujourd’hui.
A propos des auteur(e)s :
Normalien, agrégé et docteur en histoire, Charles-François Mathis est Maître de Conférences en histoire contemporaine à l’Université Bordeaux Montaigne. Spécialiste d’histoire environnementale et britannique, il est notamment l’auteur de In Nature We Trust. Les paysages anglais à l’ère industrielle (PUPS, 2010) et a dirigé, avec Jean-François Mouhot, Une protection de l’environnement à la française (XIXe-XXe siècles) ? (Champ Vallon, 2013). Il préside le Réseau universitaire de chercheurs en histoire environnementale (RUCHE).
Normalienne, agrégée et docteure en histoire, Émilie-Anne Pépy est Maître de Conférences en histoire moderne à l’Université Savoie Mont Blanc. Spécialiste d’histoire environnementale, particulièrement des environnements montagnards, et de la constitution et de la circulation des savoirs naturalistes, elle est notamment l’auteure de Montagne sacrée, montagne profane. Le territoire de la Grande Chartreuse, XVIe – XVIIIe siècles (PUG, 2011) et a co-dirigé plusieurs ouvrages.
Editeur : Champ Vallon ; Collection : L’environnement a une histoire ; La ville végétale – la nature en milieu urbain, France, XVIIe-XXIe siècle ; 360 pages ; format : 14 X 22 cm ; Prix : 25€