Contre l’ordonnancement programmé des villes demeure toujours une part d’incertitude. Hauterives. Le Palais idéal du facteur Cheval témoigne de la résilience de l’imagination, Voyage à Chandigarh témoigne de l’appropriation et Manifeste pour un urbanisme circulaire témoigne de la transformation.
Hauterives. Le Palais idéal du facteur Cheval
Au coeur de la Drôme des collines, à Hauterives, se dresse le rêve étrange et poétique de Joseph-Ferdinand Cheval (1836-1924), facteur rural. Palais inhabitable peuplé d’un bestiaire fantastique, monde en réduction veillé par des Géants de galets et de coquillages, symbole intemporel de fraternité entre les cultures, il défie à la fois le temps et l’interprétation.
Aujourd’hui propriété de la commune de Hauterives, le Palais idéal du facteur Cheval est devenu – avec ses deux cent mille visiteurs annuels – l’un des sites patrimoniaux les plus visités de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Publié à l’occasion du cinquantième anniversaire du classement parmi les monuments historiques (23 septembre 1969) de cette étrange création que Malraux qualifiait de « seul exemple en architecture d’art naïf », ce livre entre pour la première fois dans les détails de sa conception comme des contraintes qu’elle pose en termes de restauration et d’ouverture au public. Il propose également un guide de visite complet du domaine du facteur Cheval et de son étonnant Tombeau du silence et du repos sans fin, situé dans le cimetière communal.
Comme les autres titres de la collection Patrimoines pour demain, cet ouvrage, qui a mobilisé les meilleurs spécialistes et propose une illustration riche et soignée, prend en compte les derniers développements de la recherche historique comme les découvertes livrées par les travaux de restauration récemment menés.
Il se compose de cinq parties : « Toute une histoire » ; « Le chantier en images » ; « Paroles d’expert » ; « Un autre regard » ; « Guide de visite ». Un plan, une chronologie, un glossaire et une bibliographie offrent au lecteur les clés nécessaires pour percer les secrets de cette oeuvre inclassable, qu’ont admirée aussi bien André Breton, Pablo Picasso, Salvador Dali ou Max Ernst que Gertrude Stein, Pablo Neruda ou Alexandre Vialatte. Et bien d’autres encore…
Editeur : Éditions La passe du vent – Collection Patrimoines pour demain ; Hauterives. Le Palais idéal du facteur Cheval ; 144 pages ; Illustré ; Broché ; Format : 20 x 21 cm ; Prix : 12€
Voyage à Chandigarh – Photographies de Manuel Bougot
C’est à Chandigarh, capitale indienne au pied de l’Himalaya, que Le Corbusier mit en oeuvre pour l’unique fois de sa vie ses théories urbaines à l’échelle d’une ville entière. En 1947, lors de la partition de l’Inde et du Pakistan, l’état du Punjab fut divisé : Lahore, son ancienne capitale, étant désormais au Pakistan, Nehru confia trois ans plus tard la construction d’une nouvelle capitale à une équipe dirigée par Le Corbusier.
En photographiant Chandigarh à partir de 2010, l’intention de Manuel Bougot était de faire un portrait intime de la ville en figeant sur la pellicule exclusivement des intérieurs privés et administratifs. Mais face à l’architecture impressionnante des sites et notamment celle du Capitole Complex, qui regroupe la Haute Cour de justice, l’Assemblée législative et le Secrétariat général, ce projet a évolué pour raconter cette ville que ses habitants appellent « The City Beautiful ».
Manuel Bougot s’est attaché à montrer l’appropriation par les Indiens de cette architecture occidentale et, au-delà, la confrontation de deux cultures que tout semblerait opposer, faisant un état des lieux soixante ans après la naissance de cette capitale prévue pour cinq cent mille habitants et qui en compte aujourd’hui plus de deux millions.
À des années-lumière de l’idée que l’on se fait des grandes villes indiennes, au coeur de la densité minérale des bâtiments en béton, Chandigarh exhibe de magnifiques espaces verts, des parcs luxuriants où écureuils et singes se promènent en liberté et où les habitants font leur jogging quotidien.
C’est cette capitale originale, le plus grand chantier de Le Corbusier, que nous restitue le photographe, dans ce livre auquel contribuent également l’historienne Caroline Maniaque, et l’architecte indien Balkrishna Doshi, Pritzker prize 2018, qui accompagna Le Corbusier dans cette aventure hors norme.
Editeur : Centre des monuments nationaux – Editions du patrimoine ; Voyage à Chandigarh – Photographies de Manuel Bougot ; 192 pages, 152 illustrations ; Relié ; Format : 24 x 29 cm ; Prix : 42€
Manifeste pour un urbanisme circulaire, par Sylvain Grisot
Pour des alternatives concrètes à l’étalement de la ville. À force de grandir, la ville se disloque. Ce modèle de développement urbain inefficace, fondé sur la consommation de toujours plus de sol a un nom : l’étalement urbain.
Structuré autour de la mobilité automobile, ce modèle montre aujourd’hui ses limites : consommation de terres agricoles, pollutions, coûts prohibitifs… mais surtout forme d’une ville qui a oublié les vertus de la proximité et qui accentue les fragmentations sociales.
Les politiques publiques ont jusqu’à présent échoué à réduire significativement l’étalement. Il est temps de développer un modèle alternatif par la mise en oeuvre d’un urbanisme circulaire. Inspiré des principes de l’économie circulaire appliqués aux sols urbains, ce concept pragmatique vise à concentrer les efforts de la fabrique de la ville sur l’intensification des usages, la transformation de l’existant et le recyclage des espaces déjà urbanisés.
L’enjeu est aujourd’hui de passer de projets pionniers à un véritable changement de modèle pour bâtir une ville frugale, résiliente et accueillante. Ce manifeste a été écrit pour donner aux citoyens, professionnels et élus qui font la ville l’envie d’engager concrètement la transition vers un urbanisme circulaire.
Editeur : dixit.net ; Manifeste pour un urbanisme circulaire, par Sylvain Grisot ; 194 pages ; Broché ; Format : 12,8 x 20 cm ; Prix : 10€