
Recivilisation, par Dominique Bidou ; Formentera – Henri Quillé, précurseur de l’habitat écologique ; L’ami Bison futé, par Canal architecture… La sélection de mai en trois ouvrages et autant d’avenues pour un futur durable.
Recivilisation – Pour un futur durable, par Dominique Bidou
« Nous n’habitons pas la même planète que nos aïeux, la leur était immense, la nôtre est petite » disait Bertrand de Jouvenel. Il aurait pu ajouter bien d’autres différences : vieillissement, climat, biodiversité, équilibres géopolitiques et démographiques, Internet, réseaux sociaux et physique quantique, etc.
Notre civilisation en est affectée profondément. Il en résulte un grand désarroi, la peur du déclassement et l’anxiété face au futur. La « décivilisation » en est le fruit. Nous avons besoin d’un nouveau mode de penser pour engager une « recivilisation ». Un nouveau modèle de société, intégrant pleinement la finitude du monde, et appelé à se substituer progressivement à l’ancien modèle, fondé sur le principe d’un monde infini.
Une nouvelle civilisation, pour ne pas subir les changements que nous devons affronter mais tenter de les piloter et donner un sens au mot « progrès » dans le contexte qui s’annonce. Comment substituer un nouvel imaginaire à celui dont nous avons hérité, marqué par les 30 glorieuses et les rêves qu’elles ont suscités ? Tel est l’objet de Recivilisation, une invitation à participer activement à cette aventure. Changer, pour vivre mieux.
À propos de l’auteur
Ingénieur des Mines et démographe de formation, Dominique Bidou est un ancien directeur au ministère de l’Environnement, notamment en charge des études d’impact et des enquêtes publiques. Aujourd’hui consultant en développement durable, il est président d’honneur de l’association HQE (Alliance HQE-GBC).
Retrouvez toutes les Chroniques de l’intensité de Dominique Bidou
L’avis de la rédaction : U nouvel imaginaire, c’est possible !
Éditeur : Kubik Eds ; Recivilisation – Pour un futur durable, par Dominique Bidou ; 272 pages ; Format : 13,90 x 21,00 cm ; Prix : 22 €
Formentera – Les maisons de l’architecte Henri Quillé, précurseur de l’habitat écologique
Architecte diplômé de l’École Boulle et de l’ENSAD, Henri Quillé (1928-2018) s’installe sur l’île de Formentera (Baléares) en 1972, quelques années après avoir réalisé Les Pierres Levées à Meudon-Bellevue en région parisienne, un ensemble d’immeubles brutaliste inspiré des principes du mouvement moderne.
Sur ce territoire insulaire méditerranéen, il construit pour une clientèle internationale un ensemble cohérent de 35 maisons. En renouvelant des principes issus du savoir-faire vernaculaire, il s’inscrit dans la continuité de l’architecture locale : usage de la voûte catalane, ouvertures réduites pour se protéger de la chaleur. Les volumes sculpturaux, la composition et la mise en valeur des matériaux, tel cet enduit caractéristique, sont directement imprégnés de modernisme, notamment corbuséen.
Précurseur de l’habitat écologique, Henri Quillé mettra au point dès la fin des années 1970 les systèmes permettant de rendre autosuffisantes ses maisons, tirant parti des ressources abondantes sur l’île de Formentera. Très sensible à la préservation de ce milieu naturel, il collabore sous la direction de ses collègues du Collège d’architecture des Baléares au plan d’urbanisme de l’île de 1973 à 1976. L’oeuvre construite et les meubles en bois conçus par l’architecte témoignent de cette vie insulaire de plusieurs décennies, en recherche permanente d’harmonie entre une nature exceptionnelle, l’homme et le bâti.
Mêlant plans, photographies d’époque et prises de vues contemporaines, cet ouvrage présente sa vision et ses œuvres, de ses années parisiennes et de l’atelier 12 à ses « recherches sur l’habitat à Formentera » soit près de 40 années d’expérimentations dans le domaine de la maison unifamiliale tournées vers l’autosuffisance et l’architecture bioclimatique.
Il permet de redonner à Henri Quillé et à ses maisons leur juste place dans l’histoire de l’architecture du XXe siècle, aux côtés des grandes maîtres du modernisme et de l’architecture d’après-guerre.
À propos des auteurs
Guy Bloch-Champfort, journaliste, est spécialiste des arts décoratifs du XXe siècle et de l’œuvre de Joan Mitchell. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont « Décorateurs des années 60-70 » (2015) et « Designers et créateurs des années 80-90 » (2022) aux éditions Norma.
Sophie Cambrillat est architecte. Elle est professeur chercheuse à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Normandie.
Tanit Quillé, fille d’Henri Quillé, est architecte fondatrice et présidente de l’Association de sauvegarde de l’œuvre d’Henri Quillé.
L’avis de la rédaction : un ouvrage somptueux, didactique et définitif !
Éditeur : Norma éditions ; Formentera – Les maisons de l’architecte Henri Quillé ; 272 pages ; Français et espagnol ; Format : 21 x 30,5 cm ; Prix : 55 €
L’ami Bison futé, par Canal architecture
Dans un contexte d’urgence sociale, de raréfaction du foncier et d’interrogations concernant la qualité des logements, notamment de leurs qualités d’usages, la société de coordination Batigère est engagée dans des
axes stratégiques dont la co-construction d’une ville durable et qualitative via un ancrage au cœur des territoires, fédérant les acteurs engagés pour l’égalité des chances et la citoyenneté.
Cette stratégie est notamment développée concernant le logement accompagné et thématique dont Batigère est un acteur majeur avec la société Batigère Habitats Solidaires portant une expertise forte sur ces sujets. Ces petits logements, dédiés à l’accueil de publics fragiles, travailleurs migrants, des jeunes travailleurs, des demandeurs d’asiles ou encore des personnes âgées, doivent d’autant plus répondre à l’enjeu de développer, qualité et dignité de l’habitat.
En 2025, Batigère Habitats Solidaires et CANAL architecture livreront à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) une résidence sociale destinée à reloger 169 résidents de l’actuel Foyer Allemane, trop longtemps abrités dans des conditions dégradées.
La transition vers des logements individuels impose l’augmentation de la surface de l’ancien Centre National d’Information Routière (Bison Futé) de 2 500 m² à 5 200 m². Extension et surélévation épouseront la silhouette originale de l’édifice construit en 1986 par les architectes Ludwik Peretz et Gilbert Delecourt.
Le projet de Rosny illustre le délicat contact à établir entre un patrimoine remarquable, marqué par le béton, et son extension en structure bois produite en atelier hors-site.
L’opération Bison Futé, portée par l’U.S.H. et Batigère, est inscrite au label EQLD, Engagés pour la qualité du logement de demain, une initiative du GIP EPAU.
Pour se procurer l’ouvrage, s’adresser directement à Canal architecture : contact@canal-architecture.com
Les auteurs : Patrick Rubin ; Roxane Torloting ; Manon Petrone ; Mathilda Gambini ; Gabriel Couturier
L’avis de la rédaction : une exploration de nouveaux modes de vie et de conception !
Éditeur : Canal architecture ; L’ami Bison futé, par Canal architecture ; 170 pages ; nombreues illustrations ; Format : 16,5 x 24 cm ; Prix : 20 €