Vues du ciel, vues du sol… Milène Servelle est photographe d’architecture et elle tient à ce titre. Diplômée de L’INSA Strasbourg, département architecture, elle aborde son métier sous l’angle du bâtiment, pas sous celui de l’artiste. Elle dépouille ainsi les ouvrages de leurs oripeaux, les faisant jaillir dans leur vérité constructive. Si elle nous raconte ici comment elle a pris son envol, permis de pilote à la clef, se souvenir que ce n’est pas le drone qui fait le cadrage.
J’ai débuté mon activité de photographe d’architecture en juillet 2011 et j’ai rapidement eu l’occasion de travailler pour l’agence de Jean-Michel Wilmotte.
Début 2013, j’ai déjà réalisé deux missions pour lui. Je vis à Nice et j’aimerais être considérée comme sa photographe de référente sur ses projets méditerranéens. Et son projet du stade de Nice commence à sortir de terre. C’est LE projet que je ne veux pas manquer !
Ce n’est pas parce que j’ai déjà travaillé pour lui que le reportage me sera forcément attribué, surtout sur un projet aussi important que celui-ci où la communication est primordiale. Il me faut quelque chose qui me démarque de mes confrères…
Tristan, mon compagnon, et moi avons un ami, Yann, qui bidouille des avions de modélismes avec caméra embarquée… C’est ça qu’il me faut ! Je dois me spécialiser dans la photographie aérienne !
Je demande à Tristan : «Si Yann est capable de faire des avions, tu ne crois pas qu’il pourrait me faire un drone pour que je puisse photographier le stade de Nice?» Il me répond : «Laisse Yann tranquille, je vais te le fabriquer de toutes pièces !»
Nous avons quelques mois devant nous pour être prêts. Tout reste à faire. Tristan construit le drone, je m’occupe du côté administratif.
Je découvre les joies de la législation aérienne, je me replonge dans les bouquins car pour être en règle, il faut être titulaire d’un brevet théorique de pilote ULM. Il faut également monter un dossier qui présente la machine, sa catégorie, mes heures de vol… et bien d’autres démarches administratives.
Quelques mois plus tard, le drone est prêt, validé par la DGAC. J’ai obtenu mon brevet, j’ai les heures de vol requises : je peux démarrer ma nouvelle activité !
Je fais les demandes d’autorisation de survol du département 06 et, une fois celles-ci obtenues, je choisis comme premier modèle un bâtiment que j’avais déjà photographié pour J.M. Wilmotte, le Campus STIC à Sophia Antipolis, histoire de lui montrer un exemple concret de ma nouvelle activité… !
Ci-dessous mes premiers tests :
Nous sommes début Juillet, j’envoie ces clichés à la communication de J.M. Wilmotte. Le stade doit être livré fin août.
Ces photos aériennes reçoivent un bon accueil. J’amorce la négociation pour obtenir le reportage du Stade. L’équipe de l’agence semble apprécier mon travail et, d’évidence, disposer de photos aériennes du stade dans son contexte est un point positif. Après quelques échanges, j’ai la réponse : je suis missionnée pour photographier le stade !
En voici quelques images.
Et voilà comment je suis devenue photographe pilote de drone.
Milène Servelle