L’agence UAD (Architectural Design & Research Institute of Zhejiang University) a livré en mars 2021 le nouveau musée du comté de Shunchang County, à Nanping, dans la province du Fujian en Chine. Les 10 138 m² de l’ouvrage sont organisés autour d’un arbre remarquable. Communiqué.
Le musée Shunchang est situé dans un cadre unique, un site entouré de montagnes et traversé par la rivière Futun. Dans leur approche du projet, les architectes ont étudié le lien interne entre le site et la ville. L’intention originale est d’équilibrer le contexte local avec une création métaphorique, l’enjeu étant que le bâtiment s’intègre dans la vie quotidienne des citoyens locaux mais porte aussi la mémoire de ceux qui résident loin de leur ville natale.
Le musée n’est pas simplement un espace qui rassemble et présente des expositions, il est lui-même une exposition, une plate-forme et un symbole. Il porte les sentiments nostalgiques de la population et interprète le passé et l’avenir de la culture locale.
Contexte
Le musée est construit dans une zone urbaine centrale, avec son côté sud face à la montagne Longshan, le côté nord jouxtant un sentier pédestre au bord de la rivière. La parcelle s’étend dans la direction est-ouest, avec une profondeur limitée dans la direction sud-nord. Doté d’une forme en fuseau, elle se situe entre la montagne et l’eau.
Le programme est celui d’un musée, d’un centre d’exposition d’urbanisme, de bureaux et des réserves. Il compte encore un auditorium, un bar à livres et un café.
Le musée de Shunchang n’abrite aucune collection clé bien connue, de sorte que le point d’entrée et l’orientation de la conception architecturale ont été déplacés pour permettre au bâtiment de s’intégrer dans la vie quotidienne des citoyens en embrassant la vue sur la montagne et le paysage aquatique.
Le parti pris – Connectivité et ouverture
Dans cette longue parcelle linéaire située entre montagne et eau, la forme architecturale assure la liaison entre les flux humains et le sentier pédestre le long de la rivière et dialogue avec le paysage naturel environnant. Prenant l’architecture comme médium, l’équipe de conception a construit un « jardin urbain traversable », qui s’ouvre sur la ville dans de multiples dimensions et relie la montagne et la Futun.
« Salon urbain »
Considérant que le site est un nœud clé du système de circulation lente le long de la rivière, les architectes ont soulevé le rez-de-chaussée pour former un grand espace de transition qui s’étend jusqu’à la rive de la Futun et peut pour accueillir un grand volume de flux humains.
Cet espace crée un « salon urbain » ouvert qui se fond dans le décor. Animé par des skateurs, des chanteurs de rue et des groupes de danse, il offre un lieu pour les activités de la vie quotidienne des citoyens qui l’enrichissent en retour.
Itinéraires de visite
L’équipe de conception a pris le « salon urbain » comme point de départ de la séquence spatiale. C’est à partir de là que sont organisés les entrées principales du musée et du centre d’exposition d’urbanisme. Les parcours de visite du musée et du centre d’exposition d’urbanisme s’articulent respectivement autour de leurs grandes salles, reliant un parcours de visite complet.
Les salles d’exposition du musée du premier au troisième étages sont organisées et reliées aux escaliers du hall. Le centre d’exposition d’urbanisme met en exergue l’espace maquettes de villes et est doté d’une rampe pour guider le parcours et relier les fonctions d’exposition des deux étages.
L’espace de liaison entre le musée et le centre d’urbanisme est un bar culturel et littéraire. La rampe monte en spirale jusqu’au toit-terrasse, se connecte au sentier pédestre et intègre cette voie de circulation intérieure du bâtiment dans la ville. Il s’agit d’une caractéristique clé de l’organisation de l’espace architectural qui permet aux gens d’identifier les espaces immatériels à travers des surfaces internes et externes tangibles.
Terrasse urbaine
Le sentier pédestre au bord de la rivière se connecte au musée par de grandes marches et s’étend jusqu’au toit du bâtiment formant une terrasse urbaine qui offre une vue panoramique sur les fascinants paysages montagneux de la ville.
Pour créer un toit entièrement accessible, les architectes ont disposé les équipements techniques avec originalité. L’atrium répond non seulement aux exigences d’éclairage naturel des bureaux mais répond également aux besoins de ventilation des locaux techniques. Les unités externes du système de climatisation central sont placées sur des positions extérieures afin qu’aucun équipement ne soit installé sur le toit.
L’arbre préservé
Un grand arbre existant sur le site est conservé et devient le centre du « salon urbain » pour absorber la lumière du soleil et créer un point culminant visuel dans l’espace tout en renforçant un sentiment d’affinité pour l’architecture.
Ce grand arbre est le symbole de la mémoire du site. Alors que l’environnement extérieur en changement injecte une nouvelle vitalité dans la vie urbaine et que la présence de cette nouvelle architecture enrichit les activités des citoyens, l’arbre est un témoin qui porte l’histoire du lieu à la fois dans le passé et dans l’avenir.
Conclusion
Si le projet, commencé en 2017, a duré cinq ans de la conception à la réalisation, le contexte culturel local et les souvenirs qu’il porte ont duré plus de mille ans. Le bâtiment fusionne avec la vie habitants et riverains d’une manière amicale et ouverte, évoquant la résonance d’un espace culturel traditionnel.