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Accueil > Chroniques > Chroniqueurs > Chroniques de François Scali > Le sabre, le goupillon et le tiroir-caisse

Le sabre, le goupillon et le tiroir-caisse

4 juin 2019

Revenons quelque peu sur Notre-Dame à présent que sont éteints l’incendie et le chagrin qu’il causa.

Passées entre les mains du Président de la République secondé par un général de brigade, ancien adjoint à la 11e division parachutiste affecté à la Force de stabilisation en Bosnie-Herzégovine, grand Chancelier de la Légion d’Honneur et de l’Ordre National du Mérite, ficelées sont les procédures et gérée l’urgence militaire d’une reconstruction pour l’occasion des jeux de 2024.

Introduite dans le filtre d’un Etablissement Public dédié et soumise à des lois d’exception, la pensée s’éloigne au profit de l’action, le calendrier impératif de la chose olympique guide les pas d’une reconstruction martiale au détriment des débats enflammés, auxquels se sont livrés les conservateurs de profession et ceux de conviction, quant à la philosophie de la reconstruction d’un édifice moyenâgeux à l’époque du tungstène et du kevlar.

Au cœur de l’ancien chœur carbonisé et vitrifié, une pieuse attention sera de rigueur pour conserver la solennité des lieux abrités sous la bonne charpente issue des plans de batailles de l’armée de charpentiers mobilisée. Question de foi, question de foire aussi, Notre-Dame de Paris possède un chiffre de fréquentation touristique supérieur à Eurodisney, le meilleur spot d’Europe…

En tête des monuments parisiens en termes de fréquentation avec 12 000 000 de visiteurs annuels, Notre-Dame pèse lourd dans le dispositif hypertouristique.

Par ailleurs, pour contenir le flux des 150 000 visiteurs/jour (fréquentation moyenne en été), un parvis et des espaces publics périphériques gèrent les circulations et les attentes du public. Notre-Dame appartient à un ensemble urbain ecosystémique où se mêlent chrétiens confits par leur inexorable disparition sous les hordes de touristes et la douzaine de millions de visiteurs sortant de la tour Eiffel et juste avant Eurodisney, conférant à l’espace public une perpétuelle mutation selon les cycles des jours et des saisons, par le ballet d’incroyables shorts fluos et casquettes bigarrées qui suivent le pavois en celluloïd du chef de meute pavlovienne arpentant le pavé sur le parvis derrière un paravent d’autocars se pavanant en double fil.

Part importante de cet écosystème urbain, la pauvre rue d’Arcole abrite en mitoyenneté immédiate une cinquantaine de boutiques dont l’activité, sinistrée par le sinistre, a été pudiquement absente des débats sur la cathédrale à l’origine de cette débauche de colifichets sur lesquels un voile pudique fut jeté, célébrant, à l’heure du drame, sur l’autel encore fumant, le merveilleux mariage de la foi et du commerce, arbitré par la République.

Rue d’Arcole
Rue d’Arcole entre Notre-Dame et le pont éponyme

Héros d’Arcole (justement), Napoléon a été couronné à Notre-Dame de Paris, le Maréchal Foch, De Gaulle et Mitterrand y ont été célébrés par une messe funéraire, et à moins de cent mètres, les marchands du temple y distribuent de boules à neige genre Rosebud avec Jean Paul II en effigie, des tours Eiffel en zamac plaqué, des foulards avec Quasimodo et des T-shorts brandés Victor Hugo.

Jean-Paul II
Jean-Paul II en boule avec de la neige

Le plus extraordinaire à propos de ces objets étonnants est l’hallucinant circuit de leur périple circum-terrien, puisque venus de Chine en containers, où ils sont manufacturés, ils y retournent dans les valises des touristes pour finir, loin de Notre-Dame, sur le rayonnage d’un F3 de la banlieue de Shenzen.

Quelques chiffres pour caractériser la délicieuse empreinte carbone de ce commerce hypertouristique de très grande envergure. Imaginons que, sur les 12 000 000 de touristes se rendant annuellement à Notre-Dame, le quart se laisse séduire par ce capharnaüm (et le chiffre semble faible tant le souvenir à ramener est un engagement culturel mondial) et achète pour 300 grammes de bibelots et babioles chacun, la quantité annuelle effectuant le va-et-vient Shenzhen – Paris, Paris – Shenzhen est de neuf cents tonnes, et on nous culpabilise aujourd’hui pour un aller-retour de 80 kilos Paris – New York !

Dans l’ordre des fréquentations, après Notre-Dame, vient la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre avec 10 000 000 visiteurs. Les mêmes phénomènes génétiques s’accomplissant, cette pauvre rue de Steinkerque, entre la station Anvers et le pied de la butte, joue le même rôle que la rue d’Arcole comme fond urbain de la vente de produit dérivés au profil culturel particulier (quelques bustes de Napoléon donnent à cet étalage de pacotille un caractère hautement historique), qui génère également un bon millier de tonnes aller-retour Paris Shenzhen, en container à l’aller, et en valises au retour : un périple des plus fascinants dans le domaine du surréalisme.

Les commerces de ces biens hypertouristiques sont, rue de Steinkerque, des deux côtés de la rue doublant le linéaire de vente, donc augmentent vraisemblablement le chiffre d’affaires de ces champions du commerce de produits dérivés et dérisoires, alors que la rue d’Arcole possède un trottoir, face aux boutiques, aujourd’hui tristement clos du mur d’enceinte de l’Hôtel-Dieu, aveugle et sinistre mur maçonné.

L’ensemble de l’édifice devant par ailleurs être rénové par un projet audacieux d’Anne Démians, https://chroniques-architecture.com/hotel-dieu-anne-demians/dont un des enjeux est le retour des Parisiens sur ce domaine dont ils ont été chassés par l’explosion du phénomène du Chicken Disney Trooper (cf chronique n°3 : Le Chicken Disney Trooper est le stade le plus avancé du touriste de masse, élément biologique en totale mutation et dont l’évolution n’est pas achevée tant est puissante la créativité sans limite des rayons «randonnée» des grandes surfaces et sites consacrées aux tenues dédiées). Perspective qui n’a pu que séduire l’urbanisme parisien qui ne rêve que de cette utopie : rendre aux Parisiens les lieux dont ils ont été chassés. Irrémédiablement semble-t-il tant est puissante la poussée mercantile de la surexploitation touristique.

Les Champs-Elysées aussi vont être remodelés : un projet de Philippe Chiambaretta* qui double et enjolive les surfaces «à exploiter» par un habillage très contemporain dans l’utilisation de la couleur verte, couleur de la vertu urbaine. La place de l’automobile est forcément réduite au profit de généreuses terrasses de café et restaurant … aux menus en chinois, japonais, anglais, allemand…

A terme, ce que va perdre l’industrie automobile dans le combat acharné que lui livre la pensée urbaine, convenue, conventionnelle et complaisante, sera regagnée par les grands groupes de restauration, et l’essence non consommée sera remplacée par le glyphosate pour les carottes qu’on y servira. Pas de quoi s’alarmer !

Champs-Elysées
L’avenue des Champs-Elysées par Philippe Chiambaretta

Le vœu des services de l’urbanisme est de faire revenir les Parisiens sur les Champs-Elysées, celui du Comité des Champs-Elysées, commanditaire du projet, est d’améliorer la performance des commerces et l’accueil des touristes. Vœux inconciliables : quels sont ceux des Parisiens qui fréquenteront les Champs-Elysées ? Quels sont ceux des Parisiens qui fréquenteront le parvis de Notre-Dame ?

L’époque a quelque chose d’inexorable dans l’évolution des mœurs et de la pensée urbaine. Imaginer les Champs-Elysées de demain ou le parvis de Notre-Dame sans les millions de touristes qui vont infléchir l’espace urbain est une distorsion de la réalité, la réalité de ces espaces est la tension extrême.

Comme la poutre est précontrainte, on devrait imaginer la précontrainte de l’espace public pour anticiper l’impact de l’hypertourisme.

François Scali
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*Voir notre article Les Champs-Elysées à la recherche de l’effet Bilbao

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Par François Scali Rubrique(s) : Chroniques de François Scali Mots-clés : Champs-Elysées, Paris IV, Patrimoine

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