Le souhait de la Samoa et Nantes Métropole, les aménageurs, est de faire de l’île de Nantes un site majeur de l’enseignement supérieur artistique européen et de favoriser une offre nantaise basée sur les pratiques artistiques contemporaines et l’international. Nouvelle étape de cette ambition avec l’inauguration le 4 novembre 2017 de la nouvelle école supérieure des Beaux-arts de Nantes Métropole conçue par l’architecte Franklin Azzi.
Cette réhabilitation des anciennes halles Alstom intègre quatre autres programmes (pôle universitaire, pépinière d’entreprises créatives, Tiers-lieu, pôle de restauration), dont deux qui démarrent en chantier (halles 6 : pôle universitaire et pépinière).
De par sa situation stratégique au cœur du Quartier de la création, inscrite dans une nouvelle architecture dédiée à l’art contemporain, l’école des Beaux-arts va contribuer activement au développement d’un pôle d’excellence artistique au sein du réseau des écoles sur l’île de Nantes dédié à l’architecture, la communication, le design et le numérique.
Depuis fin septembre 2017, les étudiants des Beaux-arts ont quitté le centre-ville pour rejoindre les halles 4 et 5 des anciennes halles Alsthom de l’île de Nantes et pris possession de leur nouvel équipement.
Colonne vertébrale de la nouvelle école, 4 300 m² d’ateliers sont consacrés à la recherche et à l’expérimentation dans tous les domaines des arts visuels : matériaux, numérique, print. À terme, 500 étudiants (dont 30 % d’étrangers), 2 000 élèves de tous âges et leurs équipes pédagogiques occuperont les espaces dédiés à l’enseignement supérieur, aux cours publics et à l’éducation artistique.
Ouvert à tous, le pôle public de plus de 900 m² est constitué d’un espace de documentation spécialisé en art, d’une galerie, d’un amphithéâtre et d’un lieu de convivialité où se déroulent événements, rencontres, expositions.
L’école des Beaux-arts au cœur du Quartier de la création
La puissance publique a fait le choix de regrouper les grands établissements d’enseignement supérieur artistique à l’occasion de la restructuration de l’île de Nantes : l’école nationale supérieure d’architecture de Nantes (ENSAN), le pôle universitaire interdisciplinaire dédié aux cultures numériques, l’école supérieure des Beaux-arts de Nantes, les écoles consulaires (École de design Nantes Atlantique, SciencesCom), Le Pont Supérieur, le Pôle des arts graphiques. La Fabrique, lieu dédié aux musiques actuelles et aux arts émergeants, les Machines de l’île et le Hangar à bananes complètent et animent avec cohérence ce nouveau quartier.
Ce projet urbain répond aux grands enjeux de l’école des Beaux-arts : encourager la création de pôles de recherche ; faciliter la mise en place de passerelles entre les acteurs du quartier ; devenir attractif pour recruter les meilleurs étudiants français et étrangers ; questionner et répondre aux enjeux du développement économique.
«L’installation de l’Ecole des Beaux-Arts de Nantes dans les anciennes halles Alstom redonne vie à un territoire industriel hier en déclin. Respectueux de l’existant, le projet s’appuie sur les qualités intrinsèques du site mais cette approche patrimoniale n’en est pas moins radicale : elle ne conserve que les structures métalliques pour porter une enveloppe transparente», explique Franklin Azzi, architecte coordinateur du projet de réhabilitation générale des 15 ha de friches industrielles et auteur de la nouvelle école des Beaux-arts.
Afin d’atteindre les performances énergétiques et thermiques attendues, les deux peaux de l’ouvrage sont parfaitement dissociées. La première, un parapluie en polycarbonate, gère les eaux pluviales et l’apport de lumière naturelle ; la seconde, enchâssée dans chaque halle à la manière des poupées russes, est une enveloppe thermique à l’intérieur de laquelle vient se glisser le programme de l’école des Beaux-arts.
«Laissée apparente, la structure métallique répond ainsi à la réglementation incendie tandis que l’autonomie des ‘boîtes’ vis-à-vis de l’enveloppe répond aux normes sismiques», souligne l’architecte.
À l’intérieur, les halles se décomposent en trois secteurs : enseignement supérieur, cours publics et espaces d’expositions, administration. «Ouvertes, réorganisées et reconnectées, elles révèlent l’identité des programmes, participent à la cohésion urbaine et se replacent à l’échelle humaine. Se refusant à tout effet gesticulatoire, cette solution ne se contente pas de privilégier l’économie de moyens, elle libère des espaces qui seront, à n’en pas douter, des zones d’expression d’une grande souplesse pour les étudiants et la vie du quartier», conclut Franklin Azzi.
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