
La nouvelle entrée ouest du Louvre va amplifier « l’effet pyramide » et éblouir les visiteurs par sa perspective accrue. C’est la porte d’entrée naturelle du musée qui lui manque depuis toujours. Un projet signé SAREA (Alain Sarfati) et Ameller Dubois (Stéphane Védrenne).
Le Louvre est un palais qui, avec ses jardins, les Tuileries, est inscrit sur un axe historique. Aujourd’hui, le Louvre fonctionne avec plusieurs accès : la Pyramide (principale), le Carrousel du Louvre (souterrain), la Porte des Lions (parfois ouverte), etc. Cette multiplicité, bien que pratique pour la gestion des flux, dilue le caractère sacré et hiérarchique que pourrait avoir l’entrée du plus grand musée du monde.
L’entrée du Louvre par la pyramide était une très bonne idée mais elle s’est très vite avérée trop petite par sa taille (étroitesse, accès PMR limité, attente à l’extérieur sous les intempéries). Pour y remédier le plus simplement possible et sans démolition, ce projet propose une entrée monumentale, principale et emblématique, en relation directe avec le centre du Louvre et la pyramide. Par l’ouest, elle intègre le Jardin des Tuileries dans le plus grand musée du monde et rend encore plus intense la perspective géniale réalisée depuis la Cour Carrée jusqu’à La Défense.

À partir des Tuileries, une esplanade en pente douce – le dromos des Grecs, par exemple magnifiquement exploité par Oscar Niemeyer pour la cathédrale de Brasilia – offre un accès largement ouvert au public et facilite le parcours jusqu’à la nouvelle salle de la Joconde sans perturber la forme symbolique de la pyramide. Depuis le Jardin des Tuileries, au bout de l’allée centrale, petit à petit les visiteurs, surpris, arrivent de part et d’autre de l’enceinte de Philippe Auguste sans ni gêne ni attente et découvrent la pyramide dont la symbolique est démultipliée.
Ce projet transforme les accès en rampes douces qui rejoignent de vastes espaces déjà existants. Outre que sont facilitées l’accessibilité et la clarté d’entrée, la réalisation du parvis ne touche pas le chantier de fouilles archéologiques. Quant à l’économie de sa réalisation, sa facilité et son coût de mise en œuvre seront sans commune mesure avec toute autre option : travaux limités, une réalisation rapide, pas de démolition. De plus, ces travaux n’ont qu’un faible impact sur le fonctionnement habituel du musée. De fait, l’entrée existante n’est pas affaiblie par une deuxième entrée, au contraire puisqu’elle pourra à nouveau gérer avec bienveillance un flux bien moindre de visiteurs à cet endroit.

À partir des Tuileries, cette esplanade, bordée par deux boulingrins déjà existants, ouvre la nouvelle entrée du Louvre en amont de l’arc de triomphe du carrousel. Son accessibilité et sa clarté de conception facilitent et enrichissent l’expérience des visiteurs qui traversent alors de vastes espaces commerciaux, culturels et touristiques auxquels, puisqu’ils sont déjà là, il sera facile de donner une destination scénarisée.
Enfin, la symbolique de cette nouvelle entrée est soulignée par la perspective unique qui la relie jusqu’à l’Arc de Triomphe et la Grande Arche. De plus avec la flamme olympique réinstallée à cet endroit, la nouvelle entrée du Louvre sublimera une perspective déjà unique au monde.

Alain Sarfati et Stéphane Védrenne
Paris, 23 juin 2025
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