Les agences Léonard&Weissmann (mandataire) et Constellations Studio ont livré en 2023 aux Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), pour I3F maître d’ouvrage, une opération de 29 logements. Surface : 1 300 m². Budget : 2, 361 M€ HT. Communiqué.
Né de la séparation du territoire de Bondy le 3 janvier 1905, le nom de la ville « Les Pavillons-sous-Bois » est choisi en référence aux deux pavillons de garde de l’ancien château du Raincy. La jeune commune commence à se développer et l’air de la campagne, et surtout les vastes terrains à bon marché, attirent des Parisiens peu fortunés et des industriels investisseurs. En 1911, de nombreux artisans sont déjà établis. La commune compte alors 3 646 habitants.
À partir de 1995, un plan local d’urbanisme est mis en place pour préserver le caractère pavillonnaire de la ville. Cependant depuis une dizaine d’années une tension forte s’exerce entre la nécessité de construire des logements collectifs dans un territoire situé à moins de 15 kilomètres de Paris, et la volonté de conserver un habitat individuel ponctué de jardins .
L’esprit du lieu
L’allée des Oliviers est emblématique de cette dichotomie. En effet deux grands immeubles collectifs, situés à l’angle de la Nationale 3 et construits ces cinq dernières années forment l’entrée de l’allée Olivier et créent une rupture d’échelle et d’ambiance avec le quartier pavillonnaire qui se déploient à l’arrière de la nationale.
Là où il y avait trois pavillons et deux percées visuelles, la faisabilité proposée au concours prévoyait de construire un édifice entre deux mitoyens, ce qui constituait un front bâti de 80 mètres de long alors que le charme de l’allée Olivier provient de la discontinuité des édifices : ils laissent voir ainsi, depuis l’espace public, les jardins ou un coin de ciel. Éviter un front bâti continu le long de la voie préserve cette qualité.
« Nous avons donc proposé un bâtiment compact qui laisse une large percée visuelle depuis la rue, une respiration d’où l’on aperçoit les arbres du jardin », soulignent les architectes.
Ainsi les 29 logements trouvent dans le site les arguments de leur conception. Au-delà de l’insertion dans le paysage, c’est une question d’économie durable. « Nous avons été séduits par l’ambiance de l’allée Olivier, la présence des arbres fruitiers, la variété et l’échelle domestique des édifices. Alors rêvons… », disent-ils.
Vivre au 6-10 allée Olivier est en même temps habiter une métropole et profiter d’un appartement lumineux et calme au cœur d’un beau jardin. Cette opération de 29 logements regroupe des appartements du studio au 3-pièces et propose de constituer une nouvelle petite communauté qui vive ensemble harmonieusement.
Le projet accompagne les échanges, les rencontres de voisinage, tout en marquant des seuils successifs et protecteurs. Les espaces communs et la sphère privée sont mis en relation par des dispositifs où est scénarisée la relation intérieur/extérieur. Depuis la rue, l’entrée se trouve par le jardin fabriqué avec le « déjà là ». Les trois grands figuiers situés en fond de parcelle sont conservés, ils forment un filtre vis-à-vis des immeubles voisins. L’abri de jardin de la parcelle est conservé pour accueillir les vélos tandis que les dalles de sol repérées dans les jardins des pavillons démolis ont été récupérées afin de fabriquer les allées minérales. De nouveaux arbres fruitiers et un potager complètent ce dispositif.
« Si la question du réemploi est une préoccupation majeure pour nous, nous voulions un jardin où se mêlent les temporalités, où l’on peut encore imaginer l’esprit du lieu », poursuivent les concepteurs.
Le bâtiment se compose de deux volumes et installe une échelle d’édifices qui valorise le site et la faible largeur de l’allée. Le premier volume permet d’adosser le nouvel édifice au bâti existant du 4 allée Olivier. Ce volume est de même hauteur et d’une épaisseur identique au bâti mitoyen afin de ne créer aucun débord disgracieux. Le second volume fabrique l’angle et invite à entrer dans le jardin. Il se déploie à R+3 et fait le lien avec le bâtiment situé au N°12. Un attique en retrait d’1,50 mètre couronne l’ensemble. Le bâtiment s’étend sur trois façades, ne crée aucun pignon aveugle, et offre des vues et des situations diverses pour chaque logement.
Chacun de ces deux volumes à son identité ; le premier volume ,généreusement vitré, déploie des balcons filants à chaque étage portés par une structure extérieure. Cet ensemble en bois, définit une épaisseur, un seuil entre le logement et la rue, évite les vis-à-vis. Ce dispositif contribue à réguler les températures lors des fortes chaleurs d’été. Le second volume est fabriqué par une paroi béton blanche, chacune des baies vient percer cette paroi avec soin pour offrir plusieurs orientations et des vues proches et lointaines pour les logements.
L’esprit du temps
Le projet propose six logements par étage du RDC au 3ème étage et cinq appartements au dernier étage, un dessin efficace en termes de distribution et de convivialité pour les habitants. La circulation commune est éclairée naturellement.
Le projet met en avant :
• Des espaces extérieurs partagés qui favorisent de nouvelles convivialités. Pour arriver à son logement on parcourt plusieurs étapes. Afin d’instaurer un contact avec la nature, aussi bref soit-il, on entre dans la résidence par le jardin ; suivent une pause sous une treille pour prendre son courrier, un bref coup d’œil au citronnier avant de pousser la porte de l’immeuble et d’entrer dans le hall.
• La valeur des vues multiples + Généreux. Chaque logement propose plusieurs vues et parfois deux balcons, certaines baies offrent des vues lointaines, d’autres sont très cadrées. Offrir des perspectives variées donne littéralement l’impression que le logement est plus spacieux, plus généreux.
• L’intérêt de logements lumineux, a plusieurs orientations. Une double orientation est proposée pour 27 logements sur 29. Les rayons du soleil apportent une belle lumière du Sud ou de l’Ouest dans tous les séjours.
• L’aménité des prolongements extérieurs. Il y a deux types d’espaces extérieurs, des balcons projetés vers la ville, pour installer une plante et prendre l’air à la tombée du jour ou des loggias abritées qui deviennent un véritable prolongement du logement.