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Accueil > Editos > Philippe ou la bonne fortune de la vertu

Philippe ou la bonne fortune de la vertu

16 avril 2024

Médiathèque James Baldwin (apm) & associés
Médiathèque James Baldwin @Pierre-Yves Brunaud

Entre-t-on en frugalité comme en entre en religion ? Suffit-il d’un prophète éclairé, d’apôtres prosélytes et d’une masse de croyants plus ou moins illettrés ayant fait vœu de vertu autoritaire pour sauver la planète ? Visite à Paris de la médiathèque James Baldwin avec Philippe Madec.

J’ai visité le 20 mars 2024 le chantier de la médiathèque James Baldwin dans le XIXe arrondissement – qui, étonnement, n’en avait pas encore ! – en compagnie de Philippe Madec, l’architecte de cette réhabilitation en centre culturel et Maison des Réfugiés d’un ancien lycée hôtelier ayant accueilli… le premier centre d’hébergement pour réfugiés à Paris.

À deux pas de la bien nommée Place des fêtes, la médiathèque James Baldwin, du nom de l’écrivain afro-Américain militant qui fut proche des idées de Malcom X, promet sur près de 2 500 m² de nombreux usages (ateliers, coworking, espaces multimédias, presse, actualités…). Quant à la Maison des réfugiés, « espace ressources » de 1 000 m², elle proposera un accompagnement, de l’apprentissage du français à la formation professionnelle, pour faciliter l’intégration des personnes réfugiées. À ces ambitions culturelles et sociales bienvenues et nécessaires, il convient d’ajouter l’exigence écologique contemporaine ; l’ouvrage est à ce titre parfaitement représentatif de son temps pour qui se targue encore d’humanisme sinon de progrès.

De fait, retrouver Philippe Madec à la manœuvre est converser avec un autre militant de longue date, auteur du concept de frugalité heureuse qui a fait florès, à tel point que la demande de frugalité, sans autre précision, est désormais clairement exprimée par les maîtres d’ouvrage dans les concours, comme ce fut le cas lors du dialogue compétitif de la médiathèque James Baldwin. La boucle ainsi bouclée, l’agence (apm) & associée a justement emporté le morceau en 2019.

Il faut rendre grâce à Philippe Madec, dont l’intransigeance bonhomme n’en finit plus de séduire, d’être parvenu en quelques décennies de pratique et d’études à imposer un débat utile, même s’il est permis de penser que le mot frugalité est malheureux ; débat qui a fini par perfuser dans la société quand il s’est avéré que le constat des Cassandre du dérèglement climatique était exact. Il faut des convictions profondes pour longtemps prêcher dans le désert le temps que la peur fasse son chemin.

Pour autant, de constater encore que ce sont les architectes qui préparent le discours d’élus qui en viennent aujourd’hui à vouloir garder des bâtiments sans aucun intérêt, ce qui est comme de vouloir construire un bridge sur une dent cariée. Gare aux abcès futurs !

En 2024, à visiter cette réhabilitation parfaitement politiquement correcte, qu’a Philippe Madec à ajouter quand son concept de frugalité est désormais l’épice de toutes les sauces végan de chefs à plumes un peu paresseux ? La ventilation naturelle ? Le bas carbone ? Le circuit court ? Quel architecte va aujourd’hui expliquer qu’il ne sait plus où est le Nord et qu’il s’en bat le coquillard de Saint-Jacques-de-Compostelle du confort et de la santé des usagers ? Pour autant, Philippe Madec poursuit sa recherche et, pour cette médiathèque en réemploi, il souligne que le bâtiment lui-même est la ressource de son propre avenir.

En l’occurrence, il est permis de le croire puisqu’il a su rendre soyeuse la radicalité de la structure en béton – qui semblait de fait avoir échappé à ceux qui voulaient la démolir lors du concours – et, parce qu’il est architecte, a eu la bonne idée d’évider l’ouvrage massif pour créer des bâtiments étroits qui reçoivent désormais de toute part lumière et ventilation naturelles.

Les espaces semblent à ce stade parfaitement organisés, les liens entre les différents usages, publics et intimes, fluides et ouverts sur la ville, chacun des programmes disposant de son espace extérieur. Il y a même de la terre coulée un peu partout, issue d’un « savoir-faire de bétonneur », pour optimiser la régulation hygrothermique et répondre à l’injonction de s’appuyer sur les ressources locales. « Plus que de performance, je préfère parler de robustesse pour tenir 70 ans, jusqu’à la fin du siècle », explique l’homme de l’art.

À le visiter, à ce stade, il n’y a donc aucune raison de douter que ce bâtiment réhabilité ne réponde à tous les enjeux contemporains.

Du même auteur, c’est sans doute le cas également pour le chai du Château Cantenac Brown* (Gironde) – château est un grand mot, disons une demeure – même si en l’occurrence la greffe semble moins aboutie. Qu’importe d’ailleurs puisqu’il n’est généralement plus question qu’un édifice soit beau ou élégant ou inspiré, voire simplement fonctionnel – voir les tuiles mécaniques sur les toits à deux pentes du chai – puisqu’il importe désormais que l’ouvrage soit d’abord « vertueux ». C’est bien là le problème : avec la vertu il y a par définition les vertueux et les autres qui ne le sont pas. Comme au paradis biosourcé, la tentation est grande alors pour les premiers d’expliquer aux seconds qu’ils doivent faire leurs prières avant d’aller dormir.

Dans la présentation à la presse de ce nouveau chai,** Philippe Madec lui-même évoque l’« hérésie » qui consiste « à creuser pour s’enfouir » – c’est Dominique Perrault qui doit être content – avant d’expliquer que l’on entre désormais dans son nouveau chai « comme dans un temple ».

Philippe Madec (apm) & associés
Médiathèque James Baldwin @Pierre-Yves Brunaud

Hérésie ? Temple ? On entre en frugalité heureuse, sinon béate, comme on entre en religion ? Laquelle s’avère évidemment tout aussi dogmatique que les autres, il n’est que de constater la difficulté à discuter avec certains adeptes psychorigides du bois bio fiché mais importé de Chine en circuit court place des Victoires à Paris. En effet, toute religion compte ses sous-rubriques sectaires qui se font concurrence dans la rigueur vertueuse et la flagellation, surtout pour les autres d’ailleurs la flagellation masochiste. À ce compte-là, tout sens critique d’un ou une architecte moins royaliste que le roi se voit voué aux gémonies.

« Les matières fluides de l’architecture sont naturelles, saines, universelles et locales à la fois. Ce sont la lumière, le rayonnement énergétique solaire, l’air et la chaleur. Quatre états d’une seule et même matière, combinés en un seul et même flux », poursuit Philippe Madec qui ne parle pas d’une auréole.

C’est le souci avec les religions : pour un prophète fort de ses convictions, éclairé, cultivé et sincère, combien d’illuminés qui ne savent pas lire ? D’ailleurs, vis-à-vis de ces derniers, je crains ici de m’en prendre à une icône tant le prosélytisme des nouveaux convertis est la plaie d’une architecture devenue vertueuse sinon rien. Dans une démocratie laïque en plus ! Comme si la misère architecturale était une question de matériau…

Voyons. Qu’en sera-t-il dans cinquante ans de cette demeure bourgeoise bien gironde et de ce chai vertueux circa 2024 quand les vignes tout autour auront brûlé vives avec la sécheresse ? Le château Tudor sera peut-être démonté pierre à pierre et remonté quelque part au Pays de Galles, là où la vigne s’épanouira, mais qu’en sera-t-il du chai ? Est-il démontable ? Est-il réversible ? Pourra-t-il être sacralisé pour devenir une église ? In vino veritas ? L’édifice tiendra-t-il jusqu’à la fin du siècle ? Que faire du béton de terre sinon le rendre à la terre comme dirait un saint homme ?

Les nouvelles stations de la ligne 14 à Paris sont de formidables cathédrales inversées faites pour durer cent ans, au moins. Les construire en matériau biosourcé de récup’ aurait pris mille ans. Qu’est-ce qui est le plus vertueux : un système de transport en commun efficient qui évite chaque jour des milliers de voitures mais évidemment construit en béton ou, au même endroit qui ne serait donc pas construit, une forêt urbaine ? Pour paraphraser Léo Ferré, le problème avec la vertu, c’est celle des autres.

En tout cas, cette nouvelle vertu architecturale et autoritaire fait aujourd’hui le bonheur d’(apm) & associés : « nous étions quatre à l’agence, nous sommes quarante », souligne Philippe Madec. Autant d’apôtres ?

Français, encore un effort pour être républicains !

Christophe Leray

* Lire notre article Cantenac Brown, signé Madec, un chai vertueux sinon rien…
** Lire la présentation Château Cantenac Brown, chai et cuvier signés (apm) & associés

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Par Christophe Leray Rubrique(s) : Editos Mots-clés : Philippe Madec

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