Qui ? Anne Hidalgo et son adjoint David Belliard négligent, dédaignent, écartent et discriminent les architectes. Comment ? En ne leur accordant pas l’autorisation de stationnement préférentiel dans Paris !!!* Tribune.
En ne répondant pas à leurs demandes réitérées, ni explication ni justification. Les architectes ne le méritent-t-ils pas ? Une liste de 80 professions sauf la leur a été spécifiée par la mairie de Paris (code NAF, liste mise à jour en juillet 2023).
Alors que cette profession est la seule de l’ensemble des métiers du bâtiment à ne pas avoir le droit de stationner à un tarif préférentiel : 6 € de l’heure pour eux et 0,50€ pour les 80 autres !
Alors que la réglementation leur impose le port d’équipements de protection individuelle sur les chantiers : casque, gants, bottes de sécurité, protections des yeux, des oreilles et vestimentaires. Sans compter bien sûr les plans, documents, ordinateurs ou échantillons divers nécessaires à leur activité sur place.
Alors que les décorateurs et designers, par exemple, y ont droit, eux, quoiqu’ils n’aient pas cette obligation légale.
Que dans cette liste toutes les professions de santé aient ce droit est évidemment légitime mais les avocats, les notaires, les journalistes, ont-ils autant de charge à transporter qu’eux ?
De surcroît un décret du 3 janvier 1977 a déclaré cette profession « d’utilité publique », est-ce le cas du coiffeur, de l’esthéticienne qui, semble-t-il, sont plutôt d’utilité privée ?
Imaginons un architecte dont l’agence serait à Vanves se rendant le même jour sur un chantier dans le XIXe arrondissement puis un autre, dans le XVe, chargé de son équipement obligatoire et enfin chez un client dans le Ve, auquel il présentera plans, projets et échantillons, tout cela en métro ou à vélo ?
Cette injustice ne s’explique pas sauf à supposer une quelconque mauvaise volonté de la part de cette mairie. Mais enfin pourquoi ???
Si c’est au nom de la volonté de diminuer la circulation des voitures alors pratiquement sur les 80 professions autorisées il n’y aurait plus que quelques rares d’entre elles le justifiant plus que les architectes.
Alors ?
Une rancœur personnelle de la part des édiles ?
La demande leur a été faite par l’UNSFA mais pas par l’Ordre des Architectes : une frilosité de sa part ? Lequel ne s’engage pas, sans doute « par posture verte », ou parce qu’il ne veut pas exercer son rôle, entre autres, de défenseur des architectes, quoique son budget annuel soit faramineux (39 500 architectes français lui versent 700 € annuels, soit 27 650 000 €). En tout état de cause l’Ordre n’a pas envie d’améliorer ce détail de la vie des 9 630 architectes parisiens et franciliens. Et toujours pourquoi ?
Ce « détail » est révélateur, il est la toute petite partie visible de l’iceberg tant les architectes sont maltraités dans ce pays où ils sont les plus mal lotis d’Europe.
A qui la faute ?
Sans doute à tous, à eux-mêmes, à leur Ordre et aux pouvoirs publics, réunis par une impuissance, volontaire ou non d’un côté, et une mauvaise volonté de l’autre.
En conclusion, pour des raisons pour le moins obscures, la mairie de Paris, ce faisant, ne respecte pas l’égalité de traitement entre les professions et ostracise les architectes ; ce pourquoi l’Ordre des architectes et les syndicats devraient se battre bec et ongles mais visiblement ce qui semblait évident et facile à obtenir ne l’est pas, alors pour le reste, le plus important, c’est-à-dire les revenus des architectes, une montagne est devant eux, un graal à décrocher, si toutefois le courage leur en dit …
A.S.
*Voir le site de la Ville de Paris : les offres de stationnement pour les professionnels