Pour la Biennale internationale de Design de Saint-Etienne (Loire), le projet Rolling Design House réalisé par l’agence METEK (Sarah Bitter avec Christophe Demantké) est lauréat de l’appel à projets Banc d’Essai. Cycle-vitrine, comptoir/présentoir, une petite antenne de la Cité du Design hors-les-murs. Fabricant : Bourderioux père et fils. Communiqué.
«La Rolling Design House» est née de plusieurs interrogations et désirs conjugués : comment donner davantage de visibilité à la Biennale Internationale Design Saint-Etienne hors-les murs ? Quel espace dédié au design pourrait-on imaginer dans l’espace public ? Comment rendre mobile l’activité de la Biennale, représenter et partager l’événement, afin qu’elle puisse rencontrer dans toute la cité, dans les rues, les musées, d’autres publics, dans un mouvement lent, une sorte de balade, qui épouserait et accompagnerait la mobilité des idées, les voyages propres à l’imaginaire du design ? Dans un geste qui dialoguerait aussi avec l’histoire industrielle du cycle dans la ville de Manufrance, de Vitus et du vélo Mercier de Raymond Poulidor.
L’agence Metek a imaginé un objet qui répondrait à tous ces questionnements : «La Rolling Design House». Objet multiusage: un cycle-vitrine qui est aussi un bureau, un pupitre, une librairie, une boutique à la fois personnelle et partageable, un signal de la Biennale Internationale Design Saint-Etienne, un comptoir/présentoir de revues, documents, ou d’objets à partager, un salon de lecture, un lieu d’accueil, un point de ralliement et de rencontre, une petite antenne de la Cité du Design hors-les-murs. Objet qui pourrait être dupliqué pour accompagner d’autres événements.
Cette mini maison-bulle évoque Humpty Dumpty, le personnage de Lewis Carroll, ou les roues à livres de la Renaissance. Sa courbure mime celle de notre espace mental, notre crâne, sans en avoir ni l’étroitesse ni l’opacité. Bulle transparente, lumineuse et non close, puisqu’elle comprend (on le devine aux lignes visibles comme des incises dans le plexiglas) une porte et une fenêtre que l’on peut laisser grandes ouvertes. Et où, surtout, les livres et objets design occupent une place essentielle : seule présence matérielle, colorée, au cœur de ce dispositif qui semble s’effacer pour mieux donner à voir ce qu’il abrite, mettant en valeur les livres et objets qui ici rassurent, enveloppent, structurent, tiennent lieu de maison.
«La Rolling Design House» est un abri panoramique donc, léger d’apparence mais qui, puisant sa force dans ce qu’il protège, a la solidité d’une vraie construction. Observatoire d’où guetter et surprendre les êtres, les paysages et les choses, l’immobilité ou le mouvement de la vie et de nos imaginaires. Dans le hall, une salle du musée, ou dans la ville, sur une esplanade, la place du marché, en plein vent.
L’usager peut lui-même déplacer, en tenue de cycliste, la Rolling Design House. Ou se faire tracter comme dans un cyclo-pousse, ou un tuk-tuk. Faisant halte ici ou là. Ouvrant ensuite sa maison temporaire comme un kiosque ou une boîte de bouquiniste. Au milieu du tumulte ou au calme, sur une dalle de béton ou dans un jardin.
Célia Houdart, autrice