En 2017, Jean-Philippe Pargade a livré sur le plateau de Saclay le nouvel Institut Photovoltaïque d’Île-de-France (IPVF). Ce bâtiment dédié à la recherche compte des laboratoires (salles blanches), des bureaux et un amphithéâtre de 100 places. Ses percements sont un hommage au travail d’Aurélie Nemours. Communiqué.
L’Institut Photovoltaïque d’Île-de-France (IPVF) a pour ambition de devenir l’un des principaux centres mondiaux de recherche, d’innovation et de formation dans le domaine de l’énergie solaire photovoltaïque en fédérant des équipes de recherche académiques reconnues au plan international et des industriels leaders de la filière photovoltaïque. Il est localisé sur le plateau de Saclay au sein d’un cluster scientifique d’excellence à proximité de l’école Polytechnique.
Le projet (7800m² SP pour un montant de travaux de 23M€) propose une organisation spatiale cohérente et qualitative qui participe à la valorisation de l’image du pôle scientifique et technologique du plateau de Saclay. L’IPVF s’intègre dans une composition urbaine et paysagère amorcée à l’ouest par l’implantation de Nano-Innov et Horiba et au nord par le futur Institut Mines-Télécom, il poursuit ainsi l’alignement sur le boulevard sud et occupe l’angle avec l’avenue de la Vauve.
Son implantation tient compte également des futurs besoins de surfaces en proposant à l’ouest du terrain une réserve foncière pour l’extension de l’IPVF en deuxième phase. L’extension sera implantée en retrait de la limite séparative afin d’installer une noue plantée qui assurera la continuité de la trame paysagère et écologique.
Intégration urbaine
La parcelle délimitée dans le cadre de la ZAC du quartier de l’Ecole Polytechnique était jusqu’alors, libre de toute construction. Le projet de l’IPVF, volume unitaire et autonome, s’intègre dans une composition urbaine et paysagère rigoureuse, ponctuée à l’ouest par l’implantation des bâtiments Nano-Innov, Horiba et le centre de Nanoscience, à l’Est, on retrouve l’Ecole polytechnique et ses installations, ainsi que l’école ENSAE, au nord par le futur Institut Mines-Télécom et des logements étudiants situés de l’autre côté du boulevard.
A l’alignement sur le boulevard sud, le bâtiment occupe l’angle avec l’avenue de la Vauve. Son organisation spatiale cohérente et qualitative, participe à la valorisation de l’image du pôle scientifique et technologique du plateau de Saclay.
«Tout en un»
Cette volumétrie, née de la résolution d’exigences programmatiques fortes, s’agissant d’un centre de recherche de haute technologie, conduit à la réalisation d’un bâtiment compact. Il s’inscrit dans le gabarit, il respecte les prescriptions de la ZAC, les dispositions réglementaires du PLU, la servitude radar. Le concept du «tout en un» naît donc de contraintes programmatiques et urbaines importantes.
Ainsi, le projet partant d’une forme simple, s’enrichit d’une multitude de percements hommage au travail d’Aurélie Nemours, et d’une résille métallique, seconde peau permettant la protection des espaces de recherches.
Le projet a pour volonté de se tourner vers la cinquième façade au travers de généreux atriums véritables lieux de vie et d’échanges, mais également de deux conduits techniques aux volumes importants. Cette organisation valorise ainsi les rencontres, et différentes interactions entre chercheurs.
L’atrium
L’enveloppe du bâtiment IPVF constitue un écrin de lumière qui révèle une intériorité. La lumière vient de l’intérieur, grâce au vide central formant atrium, lieu d’échange et de circulation. L’idée de réunir deux puits de lumière par l’intermédiaire d’un généreux atrium permet, dans un premier temps, des effets de lumière par le bénéfice d’une exposition zénithale irradiant ainsi l’ensemble du projet, mais apporte également une certaine profondeur de champ.
L’atrium offre donc des points de vue multiples, dessine des lieux et fabrique la rencontre, nécessaire à l’émulation entre chercheurs. Il est donc vécu par l’utilisateur à la fois comme lieu de passage mais également mais surtout comme espace de pause et de détente. L’utilisation de verrières filtre la lumière et hiérarchise ainsi les espaces.
Enfin l’atrium, offre une lecture dans l’organisation des espaces. Les laboratoires répondent donc aux bureaux avec pour trait d’union un volume dédié, espace de rencontre.
L’organisation spatiale
Le volume unitaire révèle une dualité entre l’espace de haute technicité abritant les salles blanches organisé autour de deux noyaux techniques et les espaces de recherche autour d’un atrium. Ainsi, le projet s’organise sur deux systèmes différents ; la partie laboratoire irriguée par une circulation périphérique, génère une optimisation des locaux techniques via un positionnement centralisé. La mise en commun des noyaux techniques facilite alors le passage des fluides et l’entretient inhérent aux espaces du programme.
La zone bureau quant à elle propose une circulation par coursives ouvrant ainsi sur l’espace d’Atrium lieu d’échange et de convivialité.
La conception du projet repose également sur une approche bioclimatique qui, par la mise en place d’un dispositif architectural simple et éprouvé, aboutit à un édifice performant.
Matérialité
Le choix s’est porté sur des matériaux nobles, pérennes et esthétiques qui participent à la qualité du cadre de vie et de travail des chercheurs.
Le volume abritant les locaux de recherche au nord, présente un parement minéral blanc composé de panneaux en Composite Ciment Verre (CCV) et teinté dans la masse. Le volume des laboratoires au sud-est enveloppé par une résille métallique laquée blanc et décollée de la paroi en béton. Les angles du bâtiment sont formés d’une seule pièce afin d’assurer la continuité des parements de chaque façade. En pied de façade, la transition avec le trottoir est assurée par un joint creux.
L’ensemble des menuiseries extérieures sont en aluminium laqué blanc. Les grilles à ventelles pour la ventilation du poste intégré (façade nord) sont en aluminium laqué blanc. Le choix de l’association béton bois, permet de profiter d’une lumière douce et chaleureuse dans les zones d’échanges, propice aux rencontres informelles.
L’aménagement
L’aménagement s’est porté principalement sur le renforcement de la stratégie architecturale, et en parallèle, sur l’apport d’une dimension organique nouvelle. Des pièces de mobilier aux couleurs acidulées attirent l’œil et pointent les espaces de pauses et d’échanges. Formes et couleurs interviennent ainsi tel un écho à une nature maîtrisée, implantée au sein du projet.
Des sources lumineuses suspendues marquent la verticalité de l’atrium et apportent une dimension poétique. L’idée d’une reconstitution artificielle et contrôlée de la nature au service du bien-être des utilisateurs.
Le projet propose donc une interprétation architecturée du lien entre minéral et organique.