François Leclercq Architectes Urbanistes a livré en 2018 le nouveau siège social de Canon* (23 500m²) Porte Pouchet à Paris (XVIIe). Présentation par l’agence.
Ce projet de bureaux Porte Pouchet s’inscrit dans un contexte urbain à trois vitesses, à la confluence de parcours contrastés : le périphérique, la ceinture verte et le tissu parisien du quartier reconfiguré.
Premièrement il se situe sur un tronçon bien particulier du boulevard périphérique : «l’autoroute des présidents» est en effet une traversée d’icônes économiques. La construction bilatérale d’ensembles immobiliers, et la transversalité entre Paris et la banlieue constituent à cette situation une identité singulière de boulevard urbain.
La spécificité de la Porte Pouchet est également que le périphérique y décrit une inflexion qui invite à la découverte de nouveaux paysages, et induit un paysage sur l’Est parisien et les Batignolles en proue du bâtiment A.
Le projet organise les espaces distributifs et de travail en connivence avec ces horizons.
Dans la logique de dialogue entre le bâtiment et le périphérique, il propose également des façades latérales (façades Ouest et Est) à la fois vitrine du bureau et espace de communication.
En parallèle du périphérique, la ceinture verte propose un paysage lui aussi singulier.
La future place Pouchet, très végétale, articulera l’inflexion de cette bande et fera le lien avec le cimetière des Batignolles.
Le projet propose ainsi d’appuyer la permanence de la ceinture paysagère par la mise en place d’une transversalité très forte entre la place Pouchet et le stade Rousié.
Cette transversalité s’exprime par une transparence du bâti et un paysagement appuyé, elle accueille également la servitude de passage public demandée.
La troisième échelle de lecture urbaine est ici celle du quartier puisque le projet urbain prévoit de reconstituer un tissu habité parisien.
L’ensemble immobilier profite non seulement du prestige d’une adresse parisienne, mais aussi de l’agrément de travailler en ville.
Au nord, une façade cinétique destiné aux regards des utilisateurs en mouvement du Périphérique
Son principe réside dans la déclinaison du trumeau. Celui-ci est composé de deux matériaux : de l’aluminium anodisé naturel, et de l’aluminium anodisé coloré. D’étage en étage, sa géométrie change comme si le trumeau pivotait sur lui-même.
La modification des angles de réflexion confère à la façade un effet cinétique. Les deux matériaux revêtent des teintes afin que l’effet cinétique soit révélé par la coloration. La structure en voile percé en béton permet à cette façade d’atteindre les compétences acoustiques et thermiques nécessaires.
Les façades trumeaux
La façade trumeau se décline en trois ordres.
Sur la première séquence, les trumeaux sont continus sur deux hauteurs d’étage. Cette séquence est celle du parcours piéton le long de la rue Emile Borel et de la traversée paysagée du cœur d’îlot. La réflexion des champs des trumeaux invite à un échange visuel entre les espaces intérieurs et extérieurs, de sorte que les usages du bureau et la vie de quartier s’interpénètrent.
La ligne induite par le changement d’ordre correspond aux passages sous les traverses.
Sur la troisième séquence, et au niveau du retrait établi à R+4, la trame des trumeaux se double et propose un redécoupage horizontal des façades. Bien que les trumeaux soient dessinés tous les 2,70 m, le cloisonnement tous les 1m35 est maintenu à l’axe des menuiseries.
L’articulation entre les bâtiments A, B et C se fait par une modification de la trame de façade (135cm pour le bâtiment A, 270cm pour les bâtiments B et C).
La lumière naturelle omniprésente
Chaque palier d’ascenseur comporte une vue en premier jour sur l’extérieur.
De plus, les escaliers placés aux extrémités du bâtiment sont placés en premier jour.
Afin de maximiser la lumière naturelle dans les espaces de travail, les «bâtiments ponts» adoptent des épaisseurs de bureaux réduites permettant un éclairement en premier jour pour la totalité de ces surfaces, quel que soit leur aménagement.
La façade écran sur le stade Rousié
La traverse Est est habillée d’un mur rideau entièrement vitré et transparent. Cette façade n’accueillant pas de postes de travail permanents, les baies adoptent des dimensions atypiques et rompent volontairement avec la trame classique de 135cm correspondant au cloisonnement des bureaux.
Paliers d’ascenseurs, escaliers et circulations impriment la façade de leur usage.
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