Sur le plateau des Capucins de Brest (29), dont le plan guide a été pensé par Bruno Fortier, la médiathèque François Mitterrand, inaugurée le 16 mars 2017 par François Hollande, est le premier équipement réalisé. Dans les anciens ateliers de la Marine, Atelier Canal – Patrick Rubin avec Annie Le Bot – a conçu une «nef de pierre orientée par la dimension spectaculaire des lieux».
De la plus petite à la plus grande échelle, 10 000 m² presque sans obstacle. Paradoxe, pour préserver le génie du lieu, il a tout fallu reconstruire. Budget : 15 M€. Verbatim.
«Le caractère monumental des anciens Ateliers a été conservé, même s’il s’agit d’une construction neuve développée dans l’ancienne enceinte industrielle. Un seul niveau découpe le volume sur sa hauteur, il est connecté à la rue haute des Ateliers. Le grand plateau est complété par une mezzanine, l’ensemble est librement accessible au public. La lumière naturelle est largement présente grâce aux verrières des toitures, les vues sur la Penfeld sont privilégiées, on y perçoit les mouvements du téléphérique.
Dès le premier regard, l’agencement de ce grand vaisseau est appréhendable par tous. Depuis la grande nef de pierres on déambule sur plus de 5000m², traversant les collections déployées dans les espaces de consultations, sans jamais franchir de porte ou rencontrer d’obstacle.
Cette installation, associée au programme ambitieux des conservateurs et à la singularité des anciens Ateliers militaires, fait référence à l’image d’un grand magasin au sein duquel, une nuit de Noël, un public se serait laissé enfermer pour profiter, calmement et gratuitement, des offres multiples proposée par ce ‘troisième lieu’.
Sur ce site, les éléments de mémoire étaient innombrables. En proposant de restituer les couvertures des bâtiments dans leur position d’origine, orientée perpendiculaire à la Nef, la logique constructive des bâtiments reprenait sens. Cette décision autorisait aussi, avec évidence, l’installation des quatre départements des collections sur deux niveaux, lesquels profitent de la lumière zénithale grâce au rythme retrouvé des verrières.
Les nouvelles interventions, en terme architectural, font principalement référence à une confrontation de deux matériaux : l’acier, incontournable mémoire industrielle du XIXe siècle et le béton, témoin indissociable du XXe siècle.
Pour des problèmes liés aux règles et aux normes, à l’exception des maçonneries d’enceintes avec ses cintres de granites, rien n’a été conservé des charpentes et des anciennes installations. Il s’agit bien d’une reconstruction et non d’une réhabilitation.
Depuis la gare du téléphérique à quai avec la rue haute, ou depuis la place centrale recréée par l’architecte Bruno Fortier, les deux façades de la Médiathèque invitent tous les publics à franchir le pas vers les intérieurs, les collections, les manifestations».