À Reims (Marne), pour Maison Ruinart maître d’ouvrage, Sou Fujimoto a livré en 2024 au 4 rue des Crayères, un pavillon contemporain en pierre de taille et en verre. Surface : n.c.. Budget : n.c. Communiqué du maître d’ouvrage.
Installée au cœur d’une région reconnue dans le monde entier pour son expertise vinicole, la Maison Ruinart partage son savoir-faire œnologique, culturel et gastronomique. Ouvert depuis des générations, le 4 rue des Crayères à Reims, est une adresse où ce patrimoine séculaire évolue en harmonie avec le vivant. C’est là que s’exprime le terroir de la plus ancienne maison de Champagne.
Pour concevoir la métamorphose de cette adresse emblématique, l’architecte japonais Sou Fujimoto, l’architecte d’intérieur Gwenaël Nicolas et l’architecte paysagiste Christophe Gautrand ont uni leurs savoir-faire pour mettre à l’honneur la vision de Nicolas Ruinart qui fonda la Maison il y a près de 300 ans. Face au bâtiment centenaire a été construit un pavillon contemporain en pierre de taille et en verre. Entouré d’un jardin de sculptures conçu pour favoriser la biodiversité locale, le 4 rue des Crayères propose une immersion dans l’univers de la Maison.
Un geste architectural
C’est par un chemin comme sculpté dans le calcaire (création de l’artiste paysagiste Christophe Gautrand), que l’on accède au 4 rue des Crayères. À première vue, on ne distingue que la blancheur de la craie et les taches vertes des feuillages de la cime des arbres. Puis, un édifice de calcaire se dévoile. Les courbes de ce nouvel édifice répondent aux lignes droites des constructions historiques, car pour le pavillon Nicolas Ruinart, l’architecte Sou Fujimoto a imaginé un espace inspiré par l’évanescence des bulles de champagne, sculpté par la lumière : le quatrième mur est, de fait, une paroi de verre qui ouvre sur la cour d’honneur.
Le corps du bâtiment répond au style des façades XIXe en vis-à-vis ; sa toiture, asymétrique, forme une courbe rappelant la rondeur d’une bulle de champagne. Son architecture comporte plusieurs séquences : le foyer d’entrée met en scène le contraste entre la pénombre – qui évoque celle des galeries reliant les crayères – et la dimension diurne du vignoble. Puis, le visiteur se trouve placé face à une immense baie vitrée qui cadre la vue sur la cour d’honneur.
L’inscription dans le site
Le pavillon Nicolas Ruinart s’intègre harmonieusement face aux bâtiments existants, et met en exergue la modernité de son dessin asymétrique. Sa présence souligne la singularité d’un site qui, en plus de ses crayères millénaires et de son parc boisé classé, abrite une grande partie de l’élaboration des produits de la Maison. Construit en pierre de Soissons, une pierre de taille locale, et d’une charpente en bois, le pavillon témoigne de l’engagement de Ruinart dans une démarche de développement durable En utilisant des matériaux naturels et biosourcés, issus de circuits courts, en récupérant l’eau de pluie, et grâce à sa toiture végétalisée et à son isolation renforcée (notamment un vitrage sérigraphié qui filtre les rayons du soleil), le projet de Sou Fujimoto répond à tous les critères d’une architecture HQE. Il atteint une autonomie énergétique de 80 %, grâce à la géothermie et à des panneaux photovoltaïques répartis sur le site, alliant ainsi innovation et respect de l’environnement.
Dissimulée au sous-sol, une cave est réservée sur rendez-vous aux amateurs et aux collectionneurs. Dans cette œnothèque éclairée de lumière orangée pour protéger les cuvées, ils peuvent parcourir l’étendue du savoir-faire des maîtres du chardonnay en découvrant l’ensemble du patrimoine des cuvées millésimées Ruinart et des vins d’exception uniquement disponibles à Reims. Outre la découverte de l’architecture et du jardin, les visiteurs du pavillon y vivront de véritables expériences culturelles et culinaires.