Le jury du concours « Jardins du monde en mouvement » organisé avec le soutien de la Caisse des dépôts a sélectionné cinq lauréats parmi 33 projets réceptionnés. Les gagnants ont remporté 8 000€ chacun et la possibilité de réaliser leur projet à la Cité internationale universitaire de Paris. Le grand public et les amateurs d’architecture et de paysage peuvent découvrir ces créations éphémères du 17 juin au 1er octobre 2017.
Imaginées sur le thème de la nature en ville impliquant les enjeux de développement durable, ces cinq créations devaient respecter trois conditions essentielles :
• dialoguer avec les architectures de la Cité en s’intégrant harmonieusement dans les jardins ;
• proposer une identité forte en lien avec l’influence stylistique de la maison ;
• comporter une dimension du développement durable : matériaux biosourcés, récupération des eaux pluviales, niches écologiques, partage des ressources, comportements écoresponsables, etc.
Au fil du parcours, ces cinq œuvres interrogent notre relation à l’espace mouvant et au temps éphémère. Elles nous transportent dans l’intimité des nomades du désert tunisien, dans les profondeurs vivantes d’un chantier d’archéologie grecque, dans une corne d’abondance dont jaillit la pensée d’un humaniste persan, dans le riche territoire transfrontalier entre les Etats-Unis et le Mexique, ou encore au cœur du septième continent qui dérive sur les Provinces de France.
Ces cinq créations éphémères dialoguent avec les architectures de la Cité internationale en s’intégrant harmonieusement dans les jardins, un voyage à travers l’univers poétique et sensible de jeunes talents en architecture et paysage inspirés par les architectures de la Cité internationale telles qu’elles les ont inspirés.
Exposition des créations éphémères «Jardins du monde en mouvement»
Organisé avec le soutien de la Caisse des dépôts
Jusqu’au 1er octobre 2017
Accès libre
Cité internationale universitaire de Paris
17, bd Jourdan, 75014 Paris
RER B, T3a : Cité universitaire | M4 : Porte d’Orléans
Les cinq créations
Cortège sifflant (Prototype V0.1) – Cédric Rivière, paysagiste DPLG
Maison de la Tunisie
Le jardin de 20 m² invite les paysages désertiques d’Afrique du nord et les nomades qui les habitent au sud de la Maison de la Tunisie.
Les déplacements des nomades sont lents. La logique de leurs parcours répond à leurs besoins et dépend du milieu où ils vivent. Les nomades utilisent la parole « sifflée » et « cliquée » pour communiquer de façon économe au sein de ces grands paysages exigeants. Ces sons portent plus loin que la parole et les cris car ils résultent d’un concentré d’énergie.
Poésie d’un parasite – Manon Sendecki, diplômée de l’ENSA de Nantes.
Maison des Provinces de France
Le printemps envahit la Maison des Provinces de France. Les pelouses sont peuplées de boutons dont les pétales blancs semblent éternels. Au-dessus, un doux nuage flotte.
Un calque artificiel composé de bourgeons blancs en plastique est superposé aux éléments naturels du site, le ciel et la terre. Il rappelle la fragilité de l’environnement, urbain ou naturel, et dénonce des comportements qui persistent dans le monde, comme dans nos régions. Les flocons blancs redessinent les lignes structurantes du bâtiment. Une douce atmosphère s’installe sur le parvis, ambiance poétique et reposante tel un jardin enneigé.
La nuit, les particules blanches se teintent de bleu.
Archéologie du végétal – Lucie Bulot, Architecte HMONP, architecte d’intérieur – Emeline Brossard, paysagiste DPLG, urbaniste.
Fondation hellénique
La Fondation Hellénique rend hommage aux architectures de la Grèce antique. Sa construction marque un retour au néo-classicisme dont l’origine est intrinsèquement liée au développement de l’archéologie. L’installation s’approprie des fragments d’histoire, comme extraits d’un chantier de fouilles, pour les faire communiquer avec le présent en activant la lacune ou le vide qu’ils contiennent.
A travers un vocabulaire commun, le bâtiment dialogue avec l’œuvre. Elle est constituée d’une colonnade de blocs de terre évoquant des prélèvements du site, rythmée par les vides ainsi créés. Ce dispositif fragmenté dévoile les étapes consécutives de la création des sols, révélant les éléments indispensables au développement de la vie, à l’image d’une frise chronologique. Le projet évoque horizontalement les différents phénomènes de succession écologique, depuis l’apparition d’essences pionnières jusqu’à l’emprise des espèces dominantes, et retrace verticalement la superposition des strates émergentes.
Mille et une paroles – Johanna Bonella, Paysagiste DPLG – Abel Flosi, paysagiste DPLG. En 2016.
Ils ont créé l’atelier de paysage Lieux 10 à Marseille.
L/OBLIQUE, centre de valorisation du patrimoine de la Cité internationale
Le projet se situe sur le parvis de la Fondation Avicenne. C’est un lieu de passage simplement dallé et peu aménagé. La structure formant une grande corne d’abondance tressée en osier et végétalisée.
Ce projet incarne l’idée d’un portail de communication entre le parvis de la Fondation à Paris et la pensée du philosophe, écrivain, médecin et scientifique médiéval persan, Avicenne. Cette corne se veut un lien entre la France et la Perse, entre les hommes et la nature. Cette alliance donne naissance à un dialogue : Mille et une paroles.
La ligne rouge, un Jardin sans frontière – Pépins Production et Les jardiniers à vélo
Maison du Mexique
Un jardin en mouvement sans frontière inspiré par les cultures mexicaine et des Etats-Unis d’Amérique ! Le jardin privilégie les liens d’amitié entre ces deux pays frontaliers mais aussi deux maisons voisines à la Cité internationale, tout en rappelant que la culture n’a pas de frontière.
La ligne rouge, symbolisée par un mur de tiges métalliques érigées de plusieurs mètres de haut entre les maisons du Mexique et des Etats-Unis, évoque une frontière physique entre ces deux pays. Or, ces bornes administratives n’offrent que peu de poésie : elles délimitent les populations et coupent les paysages.
La ligne rouge et son jardin reprennent les courbes de la frontière sans en être une. La ligne rouge devient imaginaire, invisible et mouvante, elle englobe des objets culturels et crée une zone d’échange plus qu’elle ne divise. Ce jardin devient un lieu participatif de rencontre, qui valorise la paix et l’amitié, qui cherche à unir les résidents de la Cité, qu’ils soient d’un côté ou de l’autre de la ligne rouge…