Cette année, l’industriel a décerné cinq prix dans cinq catégories (Habiter Logements
Individuels, Habiter Logements Collectifs, Étudier, Travailler et Découvrir). Un prix TECHNAL récompense également un projet technique en termes d’acoustique et d’intégration dans l’environnement. Communiqué.
Le jury, présidé par Aurélie Vernon, de l’agence internationale Kengo Kuma, était composé de : Sophie Deramond (Agence Chartier Dalix) , Pelayo Bustillo (Egis Designs), Jérôme De Alzua (De Alzua +), Véronique Joffre (Véronique Joffre Architecture), Maxime Le Trionnaire (A/LTA) et Christian Patey (Patey Architectes).
Cette année, le Palmarès Technal récompense les lauréats par un voyage architectural à Amsterdam et une communication nationale et régionale, avec notamment la publication d’un ouvrage diffusé à plus de 2 000 exemplaires.
PRIX HABITER LOGEMENTS INDIVIDUELS
Maison Toi, Villeneuve d’Ascq (59) – Agence d’architecture TOYOS MOS MOYOS (59)
Cette villa urbaine répond aux besoins d’une famille de cinq personnes. Les espaces de vie, séjour/salon et cuisine, sont situés au rez-de-chaussée. Le premier étage est dédié aux chambres, à la salle de bains et à l’espace jeu en mezzanine des trois filles. Le deuxième étage abrite l’espace des parents.
D’une superficie de 156 m², cette maison s’insère en mitoyenneté sur une parcelle vide de construction. Elle est accolée sur la limite sud/ouest et bénéficie d’une bande creuse d’un mètre au nord/ouest. Cette configuration marquée constitue le point de départ du projet :
– côté rue, la façade de 9 m de long s’habille d’une multitude de menuiseries aluminium. Des grands fixes et des plus petits ouvrants aux dimensions et positions variées, qui offrent la sensation de fenêtres libres. Pour l’architecte Mathieu Martin, de l’agence TOYOS MOS MOYOS, «il s’agissait de réinterpréter de manière contemporaine la diversité de formes des ouvertures et des lucarnes répétitives animant l’enveloppe des huit maisons mitoyennes : ovales, rectangulaires, trapézoïdales…» ;
– la façade côté jardin reprend ce jeu d’ouvertures aléatoires. Au rez-de-chaussée, un châssis fixe, de 3,5 m de hauteur sur 1,5 m de largeur, inonde de lumière naturelle le salon/séjour et la mezzanine. Un second, d’1,2 m de hauteur sur 3,5 m de largeur, offre aux parents un panorama sur le ciel depuis le lit,
– le mur pignon, visible depuis la rue, se devait d’être traité à la manière d’une maison d’angle. Les terrasses au deuxième étage permettent d’y reporter l’écriture des baies coulissantes, sans déroger au règlement d’urbanisme qui interdisait la pose de menuiseries. Ce traitement architectural allège l’impact du pignon et rappelle les lignes des différentes fenêtres. Depuis l’intérieur, les parents profitent du paysage de campagne depuis la chambre ou la salle de bains.
PRIX HABITER LOGEMENTS COLLECTIFS
Logements collectifs Montmartre Housing, Paris (75) – Agences d’architecture : ATELIER KEMPE THILL (75 – mandataire) ; FRES ARCHITECTES (75 – associée)
Le bureau d’études TECHNAL a travaillé en étroite collaboration avec l’Atelier Kempe Thill afin d’imaginer une création spéciale de fermeture de loggia pour les 50 logements sociaux Montmartre Housing. «L’ouvrage est le fruit d’une recherche approfondie pour trouver l’équivalent de la nouvelle villa urbaine dans les conditions contemporaines du logement social en France. Sa forme compacte (L. 25 x l. 20 m) a permis de réaliser des économies d’échelles et de proposer ainsi des jardins d’hiver», explique l’architecte André Kempe.
Les 2 268 m² de fermetures de loggias sur-mesure permettent aux occupants de bénéficier d’une pièce supplémentaire lumineuse et protégée du vent. Chaque appartement possède une double orientation en angle. Cette implantation, conjuguée aux loggias dénuées de montants aluminium, offre des vues variées sur le parc René Binet et ses alentours. La frontière entre dedans et dehors est totalement estompée, prolongeant naturellement la cuisine et le séjour/salon vers le paysage urbain. Les menuiseries aluminium se marient subtilement au bardage métal. Leur teinte «champagne» identique crée une écriture continue en façade et renforce le caractère noble de ces logements sociaux.
Les fermetures de loggias forment un espace tampon, qui participe à l’équilibre du bilan énergétique des logements. 108 ouvrants à la française et 80 coulissants à ouvrant caché viennent compléter les menuiseries. Thermiquement performants, ils participent au bien-être intérieur (Uw = 1,35 et Sw = 0,38 en hiver et 0,39 en été). L’ensemble de ces solutions permet également de renforcer la performance acoustique des pièces à vivre d’environ 17 dB. Situés à proximité immédiate du périphérique, les bâtiments protègent les occupants des bruits du trafic routier.
PRIX ETUDIER
Cité scolaire L’Impernal, Luzech (46) – Agences d’architecture LCR ARCHITECTES (31 – mandataire) ; SOL & CITE (46 – associée)
La vallée du Lot perpétue, depuis le XIIIe siècle, des principes constructifs basés sur les valeurs du territoire et le bon sens : le jeu des terrasses lié à la topographie, et une architecture de forme simple, compacte, utilisant des matériaux locaux et bruts. Cette démarche a inspiré naturellement la conception de la Cité scolaire l’Impernal à Luzech, qui regroupe un collège de 450 élèves extensible à 600, un groupe scolaire de 240 élèves, un restaurant mutualisé et trois logements de fonction.
Le terrain présente une pente de 122 à 99 m dans son orientation ouest/est. «Nous l’avons sculpté en trois terrasses, structurées par de grands murs en pierre et en bois», souligne Xavier Ratynski, de l’agence LCR ARCHITECTES. Ce travail d’adaptation au fort dénivelé, conjugué aux murs rideaux et aux portes et châssis, permet de ménager des vues à chaque niveau vers le grand paysage.
Fins, droits et élégants, les profilés aluminium se fondent dans l’enveloppe du bâtiment. Le clair de vitrage est maximisé pour un éclairage naturel généreux, baignant de lumière les différentes fonctions de la Cité scolaire :
– les distributions des deux niveaux sont ponctuées de patios pour une transparence totale. Ces alvéoles de nature, lumineuses et interpénétrant le bâti offrent une lecture du fonctionnement intérieur et des liens permanents avec l’environnement ;
– les salles de cours sont toutes orientées nord et sud. Les châssis s’étendent du sol au plafond et intègrent un vitrage bord à bord. Côté Sud, la protection solaire est renforcée par un vitrage passif ;
– les salles de restauration au sud et à l’est, accessibles depuis le parvis, permettent de déjeuner tout en profitant des vues sur Luzech. Une véritable coupure avant de reprendre les cours l’après-midi.
Le choix des architectes s’est porté sur des matériaux respectueux de l’environnement, travaillés par des entreprises locales au savoir-faire reconnu. Le bois a été retenu pour les ossatures et vêtures du premier niveau, la pierre calcaire pour les soutènements en gabions et en parement du socle du rez-de-chaussée, et le béton pour compléter l’écriture. Le bois, la pierre calcaire et le béton sont associés à l’aluminium gris sablé et le verre des menuiseries. Peu de matériaux pour un projet sobre, simple et un lien «ethnique» avec le lieu. Les toitures végétalisées complètent l’insertion dans le site et améliorent le confort thermique.
PRIX TRAVAILLER
Immeuble de bureaux et commerces, Isle Jourdain (32) – Agence d’architecture V2S ARCHITECTES (31)
Pour ce projet de 800 m², le cahier des charges requérait la construction d’un plateau de bureaux, d’une salle de réunion, et d’une surface de magasins comprenant un espace bancaire. «Situé dans une zone péri-urbaine, marquée par une architecture commerciale quasi sans âme, notre programme devait proposer une écriture de qualité tout en prenant en compte le budget limité de ce type de bâtiment», explique Sylvain Marty, de V2S ARCHITECTES. Un défi relevé par l’agence, qui a fait le choix de la préfabrication grâce à une trame rationnelle et un principe de répétition d’éléments identiques et calibrés sur les standards industriels.
L’enveloppe en béton est rythmée par l’alternance de menuiseries aluminium et de panneaux à ossature bois revêtus d’aluminium. Ces remplissages font varier le vide de la structure par les différents jeux de reflets du soleil. Le bâtiment réagit à la lumière et au contexte pour mieux s’y intégrer.
L’architecte a sélectionné l’aluminium anodisé pour les menuiseries et les remplissages. Ce matériau vibre au fil de la journée… des tonalités de blanc et de gris apparaissent selon la position du soleil. Il s’harmonise ainsi avec le béton brut, la charpente métallique et les équipements techniques laqués en blanc.
Le rapport à l’extérieur se veut constant. Le hall d’entrée est traversant et dessert la salle de réunion ouverte sur le paysage. L’intérieur est traité de manière sobre avec la lumière naturelle comme base commune à tous les espaces.
PRIX DECOUVRIR
Gymnase du lycée, Villefranche-de-Lauragais (31) – Agences d’architecture CALVO ET TRAN VAN ARCHITECTES (31 – mandataire) ; BETILLON ET FREYERMUTH ARCHITECTES (31 – associé)
Ce projet de gymnase, gagné sur concours par Calvo et Tran Van Architectes, vient en complément du nouveau lycée de Villefranche-de-Lauragais. Il accueille les élèves de l’établissement, mais également des collégiens et des associations sportives communales. Le terrain en pente constitue le véritable enjeu du programme. Les architectes ont imaginé un bâtiment semi-enterré pour réduire le dénivelé tout en maximisant les apports de lumière avec de grands murs rideaux de 5 m de haut au-dessus du soubassement béton. «Nous avons essayé d’éviter les écueils d’une architecture expressive et imagée. L’intérêt se trouve ailleurs, dans la générosité des espaces diversifiés aux qualités lumineuses changeantes», indique l’architecte Luc Tran Van.
550 m² de solutions en aluminium, en façades nord et est, permettent de contempler le ciel depuis l’aire de jeux de la «cuvette de béton». Les usagers ont l’impression de pratiquer leur sport en extérieur alors qu’ils sont totalement à l’abri des regards. L’orientation de ces larges surfaces transparentes protège de la chaleur zénithale.
La hauteur des murs rideaux est identique afin d’offrir une lumière régulière, primordiale dans le sport collectif. Le gymnase se trouve à l’articulation d’une piste d’athlétisme, d’un parking et du lycée. Les architectes ont créé un grand parvis surplombant pour assurer la liaison entre les différentes entités.
Cet équipement omnisport puise son esthétique dans l’assemblage de matériaux bruts, naturels et nobles. L’aluminium anodisé, le verre et le béton révèlent ainsi une écriture épurée. Ils renforcent également la continuité avec le lycée. Le verre des murs rideaux reflète la peau en bois de l’établissement et permet d’obtenir un effet doré.
Le soubassement en béton rappelle celui du lycée. Enterré, le gymnase se fond dans le paysage. Il possède une hauteur moyenne de 5 m contre 8 m habituellement pour des équipements de ce type.
PRIX TECHNAL
Bâtiment K, Fresnes (94) – Agences d’architecture DAQUIN & FERRIÈRE ARCHITECTURE (93 – mandataire) ; 3A IDF (94 – associée)
Le Bâtiment K, imaginé par les agences Daquin & Ferrière Architecture et 3A IDF, constitue un ouvrage «signal» en proue du nouvel écoquartier de la Cerisaie à Fresnes (94). Il offre un programme fragmenté et diversifié à usage culturel, économique et social : un Centre d’Art de 2 300 m², 2 000 m² de locaux d’activité, des logements familiaux sociaux, une résidence de 120 étudiants et 136 appartements dédiés aux jeunes actifs.
«Implanté sur 132 m le long de l’autoroute A6, cet équipement a été conçu tel un écran. Il préserve des nuisances sonores de l’autoroute, et protège également l’ensemble de l’écoquartier», souligne l’architecte Olivier Ferrière.
Son enveloppe adopte une volumétrie aux pliages multiples, qui répond à la symbolique environnementale d’un bouclier acoustique et accentue la dynamique de l’ouvrage. Elle est habillée de cassettes métalliques et percée d’ouvertures. Sur demande des architectes, furent créés :
– un profil aluminium spécifique de 100 mm d’épaisseur, qui garantit une performance de 42 dB. Il absorbe les bruits extérieurs, et participe au confort des usagers du bâtiment et du quartier ;
– un système inédit mixant mur rideau et verrière. Il assure une étanchéité totale des parties légèrement horizontales et des «cassures» qui rappellent les pointes de diamant.
Les menuiseries semblent disposées de manière aléatoire, conférant à l’ensemble une dimension cinétique. Elles révèlent les jardins suspendus et les espaces de circulation commune des logements. Depuis l’intérieur sur les paliers d’étage, les occupants profitent de la lumière naturelle généreuse et du paysage lointain sur les pépinières de Paris. L’aluminium anodisé confère une lecture harmonieuse de la façade côté autoroute. Ce matériau brut et naturel accroche la lumière et fait vivre l’enveloppe en suivant la course du soleil.
Côté quartier, le socle, qui abrite le Centre d’Art et l’entreprise, est doté de 295 m² de châssis sur-mesure. Leur hauteur de 3 m a été étudiée pour faciliter le passage des œuvres et des machines dédiées à l’optique. Ces ouvertures se marient à l’enveloppe en métal perforé au motif «feuilles de frêne». Elles inondent de lumière naturelle les bureaux de l’entreprise ainsi que les salles de peinture et de sculpture.