La capacité des nouvelles unités de traitement biologiques de l’usine dépuration d’Achères Seine-Aval (Yvelines), mises en service en novembre 2017, est de 2 millions de m3/jour pour la file biologique, de 300 000 m3 pour la file membranaire, soit un débit de 47m3/s., soit quand même la moitié de celui de la Marne. Le chantier gigantesque de leur construction, qui a compté jusqu’à 1 200 personnes en même temps, a duré 50 mois pour un coût de 777M€. Aux manettes : LWA Luc Weizmann architecte et LELLI Architectes. Communiqué.
Des unités au sein de l’usine d’Achères Seine-Aval
Dans l’histoire de l’usine d’épuration d’Achères Seine-Aval (Yvelines), les unités de traitement de la file biologique des eaux parachèvent, en continuité avec les unités récemment réalisées, la refonte complète de l’usine de traitement des eaux mise en oeuvre par le SIAAP.
A l’instar des récentes installations, ces projets appartiennent à cette nouvelle génération d’usines dont l’identité a changé du fait d’une plus grande compacité et d’une technicité du process, de la maîtrise des nuisances auditives et olfactives, d’une intégration juste dans le paysage.
Tout le travail architectural est effectué dans la continuité de cette requalification progressive de l’image du site, avec le souci de donner, par l’architecture des ouvrages eux-mêmes, une représentation positive de l’activité d’assainissement, de valoriser la lutte contre la pollution et une technologie avancée mise au service de l’environnement et de la préciosité de l’eau.
Deux nouvelles files de traitement trouvent place dans une organisation cohérente :
– les nouveaux ouvrages de traitement par biofiltration, s’appuient sur les unités récentes pour la nitrification et la dénitrification des eaux, réalisées récemment,
– les ouvrages de traitement membranaire sont regroupés selon un schéma directeur cohérent, sur la vaste emprise disponible à l’Ouest du Campus.
Les ouvrages de traitement par biofiltration des eaux
Ils composent une grande entité fonctionnelle sécurisée au sein de l’ensemble de la biofiltration des eaux. Celui-ci forme un tout indissociable et cohérent, tant du point de vue de l’ergonomie, de l’exploitation, que de son insertion architecturale dans le site, pour composer une véritable cité de l’eau avec ses rues, ses places et ses alignements.
A la compacité volumétrique du projet, à l’ordonnancement sobre des bassins et des bâtiments techniques, répond une expression architecturale plurielle, en harmonie avec les unités déjà présentes sur le site.
Les espaces extérieurs comme les façades sont différenciés par une grande variété de finitions selon les fonctions : parements en béton brut matricé et poli, couverture des bassins en coques et en résilles de béton de fibre, parements bois et inox des superstructures techniques…
L’ensemble du traitement membranaire des eaux
Dans la volonté d’exprimer l’échelle territoriale de cette vaste entité nouvelle, les bâtiments et les ouvrages s’organisent selon un plan rectiligne rigoureux irrigué par une allée centrale. D’est en ouest, sont ainsi positionnés depuis l’entrée de l’unité, de part et d’autre de l’Allée Centrale :
– le bâtiment d’exploitation, qui regroupe, en façade de l’entrée des véhicules, le bâtiment administratif, la salle de contrôle-commande et le pôle atelier-magasin ;
– le bâtiment prétraitement et le bâtiment boues-désodorisation-eau industrielle, au nord et au sud de l’Allée ;
– les ouvrages de traitement biologique, avec leurs bâtiments de production d’air process, et les bâtiments propres au traitement membranaire, répartis en trois entités similaires de part et d’autre de l’Allée.
Puis les ouvrages de traitement membranaire, répartis en deux entités similaires.
Les bâtiments techniques reprennent les principes de composition d’une volumétrie épurée valorisant le paysage alentour. Un socle de gabions remplis de pierres et de fragments de béton provenant des démolitions assied les bâtiments d’une horizontale filante.
Les superstructures sont traitées en béton brut de manière industrielle. Elles portent par endroits des tags colorés accentuant leur signification : le répartiteur, le bâtiment des réactifs ou les bassins biologiques
L’idée d’ancrer les bassins au sol conduit à l’expression d’une eau tellurique. Une eau dont la surface miroite à fleur de terre. Un mouvement de terres inclinées met alors les bassins en valeur, en les couvrant de végétations.
Les deux bâtiments de production d’air sont les respirations des bassins. Frôlant les parois, les flux d’air gravent des gouttes d’eau de verre dans le béton.
Le Bâtiment des réactifs
Trois esthétiques fonctionnelles à base de bétons ont été mises en œuvre spécifiquement pour la partie Membranaire : Panneaux BFUP traversés de boules de verre sur le passage couvert des productions d’air, garde-corps en béton intégrant des miroirs en tant que granulats de parement pour les bassins d’aération, panneaux BFUP réagissant à la chaleur du bâtiment de production d’air.