Depuis 2017, l’agence parisienne Praxys paysage & urbanisme poursuit, sur une surface de 30 hectares, l’aménagement du cœur de ville de Saint-Julien-en-Genevois (Haute-Savoie). Avec un budget Prévisionnel de 7 M€ HT, le projet s’inscrit dans la ville archipel : métropole transfontalière, îles (villes secondaires) et campagne. Communiqué.
Travailler sur la ville de Saint-Julien est une manière de s’interroger sur la ville paysage et peut-être de manière plus particulière sur la ville archipel.
Par un jeu de poupées russes, la forme, la destination, la programmation du cœur de ville invite à réfléchir à la cohérence du centre-ville qui, lui-même, interroge la forme de la ville et ses limites.
Quel plaisir de comprendre que le centre-ville, extrême point de densité, est situé sur un col, lieu de passage entre le vallon humide et la plaine agricole, point de jonction entre les deux crêtes.
Quelle fascination d’observer que Saint-Julien est situé précisément à ce point stratégique qui autorise les conditions de vie les plus confortables, ayant accès à une réserve en eau potable qui descend de la montagne, étant connecté aux grandes voies de communication avec le train, l’autoroute, et étant situé en belvédère sur le territoire avec des vues qui portent à plus de 15 km au Nord vers le Jura et quelques kilomètres au Sud vers le Salève.
Saint-Julien-en-Genevois rayonne sur un territoire qui dépasse largement ses frontières communales et françaises car la commune tire parti de sa richesse du lien transfrontalier avec la Suisse, ainsi que de sa proximité avec Genève. Saint-Julien-en-Genevois appartient à la ville archipel située à la frontière française entourée de campagne et vivant en association symbiotique avec Genève.
La ville était d’ailleurs un village-rue, porte d’entrée vers la Suisse. Cette situation de cœur de village-rue héritée du passé est aujourd’hui obsolète pour de multiples raisons.
Recréer l’attractivité du cœur de ville grâce à ses espaces publics
Un centre-ville doit donner un sentiment physique de densité bâtie, traduction intuitive de l’intensité d’une vie urbaine : là où se trouvent les commerces, les services, les logements, certains équipements, la mairie, l’église,…
A partir du constat qu’il existait une importante surface d’espaces publics de petite taille, peu structurés entre eux, souvent dévolus à l’usage unique de la voiture, Praxys a cherché à recomposer le réseau d’espaces publics tout en trouvant des espaces constructibles, qui permettent de dessiner les limites de ces nouveaux lieux et d’accueillir de nouveaux programmes.
Une grande place est créée qui réunit autour d’un même espace public la mairie, des commerces et l’église. «Nous fabriquons ici une image d’Epinal, une nouvelle carte postale du cœur de ville. Cette grande place permet d’accueillir le marché avec sa halle couverte», indique Praxys.
Puis l’agence a redessiné un chapelet de places : place Charles-de-Gaulle, place du Maquis des Glières, place de la Libération, place du Crêt. Ces différents lieux sont des lieux de sociabilité arborés. Ils autorisent le développement de nouveaux commerces et la mise en valeur des commerces existants. La promenade du Crêt est restaurée pour offrir ce merveilleux panorama sur le Salève. La grande rue requalifiée permet au cœur de ville de rayonner jusqu’à l’entrée sud.