L’agence grenobloise Chapuis Royer Architectures (Christine Royer, Dominique Chapuis) a livré en mars 2019 dans le centre de Montbonnot-Saint-Martin (Isère) un projet de 998 m² comptant la construction et réhabilitation d’une médiathèque, d’une salle polyvalente et d’un espace jeunesse. Inclus également dans le budget de 3,2M€ HT, la réhabilitation du prieuré du XIe siècle. Communiqué.
Le nouvel équipement, qui prend place à côté de la Maison des Arts, se répartit entre l’ancien Prieuré restauré et une extension neuve résolument contemporaine.
« Dans un contexte à la fois riche par l’architecture existante et compliqué par sa topographie, nous avons choisis de nous inscrire dans une situation de continuité architecturale, historique et paysagère. L’insertion du projet a été notre cible majeure dans le développement du projet. Au regard des richesses archéologiques et patrimoniales du site, il convenait de produire un projet respectueux de l’histoire des lieux, des éléments qui ont participé à son évolution », explique Chapuis Royer.
Cela signifiait intégrer le projet à l’existant et qu’il réponde aux exigences du programme sans que ses contraintes nuisent à la lecture du site. De la même manière, il était nécessaire que le projet redonne vie au bâtiment historique conservé en l’intégrant au programme de la nouvelle médiathèque.
L’extension se compose d’un socle minéral en forme d’équerre qui assure la continuité constructive avec le mur de la Maison des arts. Ce socle assure la relation avec les différences de niveaux du terrain. Il contient la salle Polyvalente et le pôle Jeunesse. Sur ce socle, la Médiathèque vient naturellement trouver sa place. Sa situation est justifiée par la volonté d’obtenir un environnement qui exige plus de calme et de tranquillité.
La Médiathèque s’enroule autour d’un patio vitré et vient effleurer la bâtisse du prieuré. Ce patio établit un dialogue mutuel entre le neuf et l’ancien en offrant des vues remarquables sur les massifs de Belledonne et de la Chartreuse. « Ce système constructif est à la fois simple et efficacement adapté à une situation de sol contraignante. Il permet aussi une lecture didactique du lieu », poursuit Chapuis Royer.
Le socle se compose d’une structure en béton brut habillée d’un appareillage de pierre agrafées de Luzerne. La structure de la médiathèque est entièrement en ossature bois (pin du Nord), bien que sa façade en acier Corten ne le laisse deviner. Elle est couverte par une toiture en zinc prépatiné intégrant des puits de lumière. Le cœur de l’édifice baigne ainsi dans un éclairage naturel doux et apaisé.
La réhabilitation du Prieuré fait l’objet d’une restructuration conséquente préservant l’identité d’origine et les évolutions, quand elles présentent un réel intérêt historique ou patrimonial. L’intervention a nécessité la démolition de l’ensemble des planchers, d’une partie du cloisonnement intérieur et de la toiture pour répondre aux besoins des utilisateurs et des dernières réglementations en vigueur.
Le projet respecte la composition et l’esprit des façades d’origine, maintes fois remaniées, avec des éléments et des aménagements de différentes époques. Notamment la réouverture de percements condamnés à une période récente pour retrouver la régularité des percements du XVIIIe siècle. La conservation d’éléments décoratifs et graffitis du XIIe siècle laissées par les habitants sur les murs en pierre intérieurs.
« La réfection des enduits de façade a valorisé les traces et les vestiges d’éléments anciens, en accord avec le service concerné par la protection du patrimoine », souligne Chapuis Royer.
Enfin, une attention particulière est portée au traitement de l’articulation avec le projet d’extension au sud-ouest du prieuré, afin que les liaisons fonctionnelles et visuelles tiennent compte de l’intégrité du volume ancien. Le rez-de-chaussée prolonge les espaces publics de la médiathèque, alors que l’étage supérieur accueille le service administratif.
Au dernier niveau, la salle de réunion bénéficie du volume sous toiture avec la charpente apparente et des vues dégagées sur les massifs environnants.
La structure de la toiture se composent de fermes en bois, constituées d’entraits moisés permettant l’intégration discrète et élégante de l’éclairage.