Le programme comptait la reconstruction d’un groupe scolaire de 22 classes, d’un centre de loisirs, d’un restaurant scolaire et de logements de fonction à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). Groupe scolaire Jean Renoir signé de l’agence parisienne Valero Gadan Architectes & associés (VGA) et livré en 2019 pour un coût des travaux de 12,2M€. Communiqué.
Une école républicaine
Le projet de reconstruction de l’école Jean Renoir a fait l’objet d’un concours d’architecture organisé par la ville de Noisy-le-Sec en juin 2016. Cette opération fait partie de la première phase opérationnelle du quartier durable de la Plaine de l’Ourcq.
L’équipement s’intègre dans les lignes directrices fortes du plan urbain. Dans le prolongement de la rue Pierre-Baudin, bâtiments existants et nouveaux projets composent un quartier singulier marqué par la verticalité des tours existantes, véritable repère urbain qui contraste avec l’horizontalité des nouvelles constructions.
L’ancienne école maternelle, vétuste, est reconstruite en site occupé. Le nouvel établissement doit répondre aux effectifs croissants qu’engendrent la création de 1 300 logements sur la ZAC de la Plaine de l’Ourcq. Il affiche pour cela un nouveau visage, clairement identifiable et une capacité très supérieure à celle de l’école existante avec une section maternelle de 10 classes, une école primaire de 10 classes, un centre de loisirs et un service de restauration.
L’implantation du bâtiment et l’organisation fonctionnelle sont guidés par la présence de l’école existante dont l’activité et l’effectif doivent être maintenus pendant la reconstruction. « Suivant ces contraintes, nous avons dû réaliser un établissement neuf en accord avec les prescriptions de la ZAC ne portant pas les stigmates de l’existant. Ainsi, phasage des travaux et parti fonctionnel sont étroitement liés et participent en toute logique à la genèse du projet », explique Valero Gadan (Bernard Valero et Frédéric Gadan).
Le phasage des travaux
Le phasage est organisé en deux grandes étapes afin de coller au mieux aux plannings souhaités par la ville et ne pas pénaliser la vie quotidienne des enfants pendant la durée de la reconstruction du groupe scolaire. Sécurité, séparation écoles et chantier, limitation des nuisances sont des impératifs incontournables.
Durant la première phase de travaux de 19 mois, l’école maternelle utilise des bâtiments provisoires et une partie du bâtiment existant. La construction de l’école élémentaire et sa salle à manger constitue la deuxième phase des travaux durant 12 mois. L’école existante est désamiantée puis déconstruite, les espaces extérieurs et les plantations sont finalisés.
Le parti architectural
Le groupe scolaire Jean Renoir forme une pièce urbaine identifiable et adaptée au contexte environnant. Il occupe l’intégralité de la parcelle existante élargie à l’est. La construction, en forme d’équerre soulevée, tient l’angle urbain des rues Jean-Renoir et Pierre-Baudin. Sur cet angle nord-ouest, l’entrée principale est précédée d’un parvis couvert par le bâtiment à R+2. L’effet de superposition et de glissement des volumes invite à pratiquer l’équipement. Entrée et parvis jouent ici le rôle de pivot et d’articulation des volumes de façon claire et identifiable à l’échelle du quartier.
A l’intérieur, la lumière naturelle, les patios paysagers, la générosité des espaces sont aussi des points forts de cet équipement. La fluidité de la distribution, la clarté de lecture des espaces sont les atouts fonctionnels d’un bâtiment en forme d’équerre. Deux ailes pour deux entités avec des espaces partagées à leurs intersections sont en accord avec la volonté de flexibilité des effectifs des deux écoles.
Le projet paysager est pensé de façon globale prenant en compte le bâtiment et son environnement. Les jardins pédagogiques sur les toits, La composition des zones en pleine terre dans les cours et l’écran végétal au sud-est de la parcelle sont des composants du projet paysager.
« Nous avons souhaité composer avec peu de matériaux et de couleurs. L’enveloppe en aluminium naturel est l’élément référent de l’équipement. Elle se déploie au-dessus d’un soubassement sobre en béton brut préfabriqué qui assure une bonne résistance à l’endroit où le bâtiment est le plus sollicité », souligne Valero Gadan.
Les claustras brise-soleil et pare-vue de teinte anthracite et des panneaux de teinte rose ponctuent l’enveloppe de l’édifice. Le tout est pensé dans un souci d’harmonie de teintes et de matières et de proportions qui embrassent la totalité de l’édifice.
Le Rose fuchsia est une couleur dynamique ponctuée d’une pointe de délicatesse, qui contraste avec les différentes teintes de gris du béton et de l’aluminium. Cette couleur très suggestive que l’on retrouve aussi à l’intérieur du bâtiment symbolise aussi bien la candeur, la jeunesse, la douceur, la tendresse, le bonheur que l’on attribue à l’enfance.
« Peu de matériaux mais des matériaux pérennes car nous voulions une enveloppe solide dont la qualité et la simplicité des assemblages sont garants d’un ensemble durable », indique Valero Gadan.
Le système constructif
Le parti structurel du bâtiment se développe suivant une trame et une structure poteaux poutres perpendiculaire aux façades qui permettent une polyvalence du plan, une flexibilité, et une évolution possible de l’édifice à plus ou moins long terme.
L’un des objectifs principaux de la maîtrise d’ouvrage est d’assurer la livraison du bâtiment issu des maquettes numériques. C’est pour cette raison qu’une équipe BIM a été constituée et a utilisé des modèles virtuels et immersifs, veillant à ce que le concept d’architecture soit respecté et compréhensible à chaque étape de réalisation.
« Nous avons établi des méthodes de travail, de modélisation et de codification à même d’assurer la compréhension entre toutes les étapes de la réalisation de la maquette numérique. La réalisation du chantier en BIM Niveau 2 a permis d’éviter nombre d’incohérences entre plusieurs intervenants du projet », conclut Valero Gadan.