L’agence Vallet de Martinis (Antoine Vallet et Guillaume de Martinis) a livré en 2020 la restructuration et l’extension de la clinique médico-pédagogique de Vitry-le-François (Marne). L’ouvrage de 3 550 m² (9,43 M€ HT) a été réalisé sur le site de l’hôpital du Der pour la Fondation Santé des Étudiants de France, maître d’ouvrage. Communiqué.
La Fondation Santé des Étudiants de France (FSEF) a pour mission essentielle de permettre à des jeunes malades, présentant des troubles psychiques sévères, de bénéficier de soins médicaux tout en leur donnant la possibilité de poursuivre efficacement leurs études universitaires ou leur scolarité.
La Fondation associe les soins médicaux et l’action pédagogique, éducative et sociale, afin de permettre à des jeunes malades ou handicapés, une réinsertion sociale, ou à défaut la meilleure autonomie possible.
Enjeux programmatiques
Le programme de l’opération définit une démarche de conception et réalisation des travaux pour la création d’une clinique médico-pédagogique à Vitry-le-François. Le projet réinvestit une partie des surfaces immobilières de l’hôpital du Der (réhabilitation de 2 850 m² au rez-de-chaussée et au premier étage d’un bâtiment libéré par les services de l’hôpital) et construit une extension (nouveau bâtiment de 2 750 m²).
L’établissement dispose d’une capacité de 86 lits d’hospitalisation à temps complet répartis en chambres individuelles. Le site et le bâtiment existant sont restés en fonctionnement pendant les travaux d’extension et restructuration.
La valorisation d’un site vieillissant
La façade sur l’avenue Marcel Bailly demeure significative pour le projet. Elle est en lien avec l’espace public et résulte du souhait de la maîtrise d’ouvrage de rénover une partie des façades du bâtiment existant, afin de marquer l’installation de la Fondation sur le site, et d’identifier l’accès principal.
La façade sud, sur l’avenue, se définit aujourd’hui comme la façade la plus représentative de l’hôpital du Der. C’est une façade visible à l’échelle du quartier et de la cité de par ses proportions importantes, qui se place et s’érige en entrée de la ville depuis l’axe en provenance de Saint-Dizier.
Afin de proposer une réponse architecturale à l’échelle et en cohérence avec le gabarit du bâtiment existant, l’agence a tiré parti des proportions et du décor de l’existant pour aménager le projet d’entrée principale de la clinique.
Ainsi, un long parvis étiré est installé afin de mettre en valeur cette façade d’entrée, de proportions justes, en piédestal de l’ensemble. Ce parvis permet de gérer la différence de niveaux qui existe aujourd’hui entre le niveau de l’espace public et celui du rez-de-chaussée, et de distribuer les futurs accès à la clinique.
La façade rénovée se compose d’un ensemble très minéral, afin de s’intégrer au mieux au décor posé par le bâtiment existant, marqué par la pierre et le béton. La façade a été redessinée par le déploiement ponctuel d’une trame verticale d’éléments en béton fibré blanc, qui se rangent sur le rythme des menuiseries en place La composition de cette façade est complétée par des éléments horizontaux dans le même matériau, qui apportent également une protection solaire dans la mesure où cette façade reste très exposée.
La façade ouest, sur la rue Charles Simon, est quant à elle la façade visible de la clinique à l’échelle du quartier et de l’environnement proche. Pour son dessin, il était important de considérer, le contexte immédiat de la rue : celui d’un tissu majoritairement pavillonnaire, avec la présence d’habitations individuelles et celle d’un équipement scolaire de quartier.
Nouvelle image
Il était également important que le projet ne renvoie pas l’image d’un bâtiment assimilé à sa propre fonction, celle d’un établissement hospitalier et psychiatrique, mais plutôt de se rapprocher d’une lecture d’un équipement de quartier.
L’échelle et le gabarit proposés sont donc celui d’un bâtiment sur deux niveaux. Cette disposition permet de proposer une volumétrie en cohérence avec, d’une part, les maisons et habitations alentours et d’autre part avec le bâtiment principal du site de l’hôpital.
Concernant l’image et la matérialité de cette façade, le béton blanc a été choisi pour plusieurs raisons :
– s’inscrire dans une logique et une cohérence du site, en affirmant la minéralité sur l’ensemble de l’intervention ;
– la facilité locale d’approvisionnement des matériaux ;
– la pérennité du matériau, qui permet également les possibilités de préfabrication.
De larges percements en façade, dans la masse béton, ont été créés, dans lesquels viennent se placer des menuiseries en bois composées d’un grand châssis fixe et d’un petit ouvrant. Chaque percement correspond à un espace du programme de la clinique : les grandes ouvertures pour les lieux de vie commun, les ouvertures de taille moyenne essentiellement pour les chambres tandis que les petites ouvertures sont dédiées aux locaux du personnels.
Enfin, cette disposition en creux répond aux problématiques d’intimité et de contrôle solaire, complétées et renforcées par l’installation de stores brise-soleil orientables, qui viennent couvrir l’ensemble des surfaces vitrées.