Les villes se révèlent à nous de manière auparavant inconcevable : des reflets affirment l’expérience de vies humaines ; des espaces publics immenses, peu familiers et vides menacent. Quelle représentation pour les étudiants en architecture ? Chronique-photos d’Erieta Attali.
La photographie n’est pas seulement une technique ou une méthode de documentation ; c’est avant tout une manière de lire notre environnement, d’examiner notre rapport au territoire, à la vie publique, à l’architecture et à leur interaction.
La photographie est une manière de voir mais aussi un choix de ce que l’on veut voir et comment le regarder. Le point de vue subjectif des citadins (ce que la plupart d’entre nous sommes) est contraint de s’adapter à une nouvelle réalité ; notre rapport à la vie, visible et invisible, de la ville se déroule derrière un mur, presque comme sur une scène de théâtre.
Mon rôle en tant qu’universitaire enseignant la photographie d’architecture dans diverses écoles d’architecture à travers le monde est de concentrer le regard vers une perception visuelle sensible au contexte, quand l’appareil photo devient un outil offrant un accès à différentes couches de sens. Mon objectif principal est pour mes étudiants de différents pays d’apprendre à positionner la recherche visuelle en référence à l’histoire, à la théorie et à la pratique de l’architecture.
Cette idée est introduite en examinant comment la photographie, en deux siècles d’histoire, a servi d’outil pour comprendre la relation entre les œuvres architecturales et leurs environnements respectifs, à la fois naturels et artificiels.
Les étudiants en architecture sont ensuite invités à explorer dans quelle mesure l’intervention humaine a modifié la nature et, en même temps, comment les éléments naturels ont pénétré le domaine humain.
Cette enquête, qui se déroule à la fois dans les espaces urbains et naturels, aide les étudiants à développer une sensibilité aux qualités atmosphériques spécifiques de l’espace, car ils le traduisent visuellement à travers le médium photographique.
Grâce à des processus de narration visuelle, les étudiants en architecture développent des compétences pour capturer des qualités essentielles telles que la lumière, le temps, les relations spatiales et la matérialité, qui font passer le travail photographique du domaine de la simple documentation à celui de l’interprétation.
Erieta Attali
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*GSAPP, Columbia University, National University in Singapore, Cooper Union and the Catholic University in Chile