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Accueil > Chroniques > Psychanalyse de l'architecte > Psychanalyse de l’architecte – Saison 4 > Un chèque-inflation que l’architecte ne touchera pas

Un chèque-inflation que l’architecte ne touchera pas

16 novembre 2021

HLM Logement social

Dubois s’interroge sur la pertinence du logement social pour tous. Ethel Hazel, sa psy, tente de faire la part de ses émotions professionnelles et personnelles. L’inspecteur Nutello n’est, pour une fois, pas malheureux de décrypter le tueur à l’œuvre ; en plus il a un corps.

***

« L’Unité d’Habitation crée un phénomène social productif dans lequel l’individuel et le collectif s’équilibrent dans une juste répartition des fonctions de la vie quotidienne ».
Le Corbusier

***

Ding Dong

L’architecte entre d’un pas assuré et il n’a pas enlevé son casque qu’Ethel Hazel, sa psychanalyste, depuis quatre ans qu’elle apprend à le connaître, sait déjà qu’il est de bonne humeur. Pendant qu’il pose ses affaires, elle s’aperçoit soudain de la simplicité de leurs rapports. Ses autres clients sont pleins de tics, bavards, obséquieux ou méprisants ; Dubois arrive, pose ses affaires, s’installe prestement et il est prêt. En plus il part au quart de tour, même si rarement sur les sujets qu’elle voudrait le voir aborder.

Ethel Hazel – Vous avez l’air bien guilleret aujourd’hui. De bonnes nouvelles ?

L’architecte – Ha, ça se voit ? Oui, je suis content car l’agence est retenue sur un concours de logements sociaux. Tiens d’ailleurs, avez-vous noté qu’on ne dit plus HLM mais logements sociaux ? Pourtant, les mots ‘habitation à loyer modéré’ sont moins stigmatisants que ‘logement social’, qui fait cas social justement… Avez-vous vécu en HLM ?

E.H. (sans réfléchir, comme si c’était important pour elle) – Non, jamais. Et d’ailleurs, aujourd’hui encore je loue dans le privé. Pourquoi ?

L’architecte – Ne m’avez-vous pas dit être allée en résidence étudiante durant vos études ?

E.H. (sur la défensive) – Certes.

L’architecte (souriant) – Parce que, vous savez, il ne s’agit de rien d’autre que d’une HLM provisoire pour étudiants.

E.H. (c’est à moi de poser les questions, se dit-elle) – Où voulez-vous en venir ?

L’architecte – Bref, je suis retenu sur un concours pour la construction d’une quarantaine de logements sociaux en Province. Mais qu’est-ce que cela signifie, « logement social », quand entre 70 et 80 % de la population française est aujourd’hui éligible à un logement social ou intermédiaire ? Logement tout court, ça ne marche plus ? Alors pour qui dois-je imaginer ce projet ? Je suis sûr par exemple que si vous aviez la patience d’attendre cinq ou six ans, vous seriez vous-même sans doute éligible au logement social à Paris. Alors pour qui je construis, pour vous ou pour les « cas’sos » ?

E.H. (ennuyée d’être mise dans la même phrase que « cas’sos » et qui cherche dans sa formation une clef d’entrée pour interpréter ce discours) – Poursuivez.

L’architecte – En tout cas c’est une proportion qui n’a aucun sens à l’échelle du pays. Si le logement « social » est destiné aux pauvres, cela signifie-t-il qu’entre 70 et 80 % de la population est pauvre ? Elle est pourtant éligible au logement social. Quelque chose ne colle pas.

E.H. (elle pense soudain à la péniaphobie, la peur de la pauvreté. Elle sait que c’est une phobie à part entière, pas une simple crainte à l’idée d’être pauvre. Mais non, se dit-elle, ça ne colle pas avec Dubois) – Hum, hum… Et vous allez me dire ce qui ne colle pas ?

L’architecte (souriant) – Ce qui ne colle pas est que, dans un pays normal, il n’y a aucune raison que les infirmiers, les profs, les policiers, les chercheurs, etc., bref la classe moyenne, ne puissent pas se loger selon leurs vœux avec leur salaire. Or, c’est parce que leurs salaires sont bas, tirant avec eux vers le bas tous les salaires y compris ceux du privé, que l’État se sent contraint de leur ouvrir les portes du logement social. Il devient donc de la responsabilité de l’État de construire du logement social en nombre suffisant et ce n’est évidemment jamais suffisant quand 70 % de la population est éligible ! CQFD. Pendant ce temps-là, tandis que les salaires continuent de baisser en proportion des coûts du logement, de plus en plus de gens deviennent éligibles au logement social, ce qui permet de maintenir des salaires bas.

E.H. (troublée) – Vous êtes sûr de ce que vous avancez ?

L’architecte – Non je ne suis pas sûr mais je suis sûr qu’il y a un problème structurel et non conjoncturel quand 70 % d’une population donnée est éligible au logement social. La preuve qu’il y a un problème avec les salaires est que l’État doit compenser le coût du logement via des allocations logements en tout genre et au travers d’une variété souvent arbitraire de loyers dont les acronymes sont déjà en eux-mêmes stigmatisants. Sans parler des chèques cadeaux distribués comme des aumônes aux gens qui travaillent : chèque-restaurant, chèque-vacances, chèque-énergie, chèque-culture, chèque-alimentaire, j’en oublie sans doute et aujourd’hui le nouveau chèque-Inflation inventé par Macron. Donc, si je comprends bien, l’État et avec lui la société française préfèrent payer mal leurs employés quitte à les subventionner ensuite. Dit autrement, l’État sponsorise les bas salaires des entreprises privées. Si le logement social n’est effectivement destiné qu’aux 20 % les plus pauvres des Français, d’une, il s’en construira assez par an pour ceux-là et de deux, pour les autres 50 %, soit toute la classe moyenne du pays, il faudra bien que les entreprises trouvent une solution. Mais bon, pour couper dans les profits vertigineux du CAC 40, à l’impossible nul n’est tenu. Je me demande d’ailleurs s’il n’existe pas un chèque-psychanalyse. Il y a bien des cellules psychologiques dès qu’il y a un pet de travers quelque part. Je peux vous payer en chèque-psychanalyse ?

E.H. (qui repense à ce client, désespéré croyait-il parce que sa femme l’avait quitté avec la caisse, et qui la payait en chèques-vacances qu’elle avait un grand mal à écouler en faisant ses courses à Paris. Avec une pointe d’humour) – L’important est de payer, afin de donner de la valeur à la séance, et nous sommes tenus d’accepter tous les modes de paiement.

L’architecte – Très bien je m’en souviendrai. Mais voilà pourquoi, pour le coup, j’aimerais refaire de l’HLM plutôt que du logement social.

E.H. – Je ne comprends toujours pas bien la différence.

L’architecte – Les logements HLM étaient souvent de très bons logements, grands, lumineux, traversants. L’acoustique n’était pas top mais il faut se souvenir que les gens venaient d’un monde où la notion d’intimité, y compris sonore, avait une tout autre signification, ceux-là savaient ce qu’ils gagnaient à emménager dans un tel logement.

E.H. – Je me souviens en effet avoir lu des articles comme quoi, dans les tours du XIIIe arrondissement par exemple, les gens ne veulent pas quitter leur logement.

L’architecte (goguenard) – Pas seulement dans le XIIIe. Imaginez ces gens en banlieue à qui l’on demande de partir pour être relogés dans plus petit et pas tellement mieux sinon que ça coûte finalement plus cher et donc qu’il faut attendre un autre chèque-mobilité du gouvernement pour emménager.

E.H. (qui frissonne, se souvenant de sa visite à La Courneuve avec Dr. Nut. Elle a une pensée pour l’inspecteur Nutello et s’en veut un peu de l’avoir rudoyé quand il est réapparu. Pourquoi avait-il disparu d’ailleurs ? Cela aurait-il à voir avec Dubois ? Elle chasse cette pensée car elle ne veut pas se faire de mal. Pincée) – Il y a bien un problème dans les quartiers, non ?

L’architecte – Oui, les ‘no go zones’ comme ils disent sur CNN. Et il est vrai qu’à l’agence, du temps de Dupont&Dubois, nous avons eu quelques soucis en banlieue, un jeune archi qui prenait des photos s’est fait agresser, nous nous sommes fait virer une fois à coup de pierres et il y eut plusieurs cas de vols sur les chantiers mais, entre nous, à l’échelle du temps des projets, de leur coût et des marges des promoteurs et des entreprises, il ne s’agit-là que de faux-frais et d’incidents sans grande importance. Bon je n’étais pas content de voir mon jeune archi avec un œil au beurre noir mais ça ne l’a pas empêché de suivre le chantier, les dealers du coin ayant même fini par comprendre qu’il n’était pas la police.

E.H. (de but en blanc) – Vous n’aimez pas la police ?

L’architecte (surpris) – Je n’ai rien contre mais à chacun son métier. Je suis architecte, ni juge ni policier. D’ailleurs c’est justement le point auquel j’arrivais à propos de ces quartiers qui, je le sais, vous font si peur. Ce n’est pourtant pas là qu’on est le plus en danger. Vous le savez mieux que moi, c’est dans la sphère familiale que nous sommes le plus en danger. Vous en avez d’ailleurs fait l’expérience l’an dernier, n’est-ce pas ?

E.H. (surprise à son tour, elle a une vision fugitive de Bernard, son beau-frère, l’agressant chez elle, et une autre, la photo dans Le Parisien de Bernard, assassiné d’horrible manière des mains de l’homme allongé devant elle et dont elle est heureuse qu’il ne voit pas le trouble sur son visage. Une bouffée de chaleur monte du plus profond de son corps, une sorte d’excitation sexuelle de reconnaissance.  Pourquoi n’a-t-elle pas appelé la police ? Ni après l’agression, ni après la mort de Bernard ? Est-elle autant coupable que l’architecte ? Consciente de son silence) – Je ne suis ni juge ni inspectrice non plus. (Pourquoi dit-elle inspectrice ? Confuse, comprenant qu’elle a perdu le fil). Mais vous disiez…

L’architecte – Les HLM dont je parle ont rempli leur fonction. Les premiers arrivants ont trouvé à travailler, à élever leurs enfants à l’école républicaine, lesquels enfants sont devenus employés, notaires, journalistes, architectes, agent de police, entrepreneurs, etc. les parents éventuellement quittant la cité vers un pavillon ou un meilleur logement/quartier, les enfants habitant ailleurs. Ce que je veux dire c’est que c’était là la fonction des HLM, d’être un tremplin pour ceux qui partaient de loin et qui voulaient arriver quelque part. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, 80 % de la population est éligible au logement social, et les scandales sont nombreux de ces édiles qui se logent très bien aux frais de la princesse, à peu de frais donc, dans des logements sociaux à la Samaritaine – à la Samaritaine ! – tandis que les plus pauvres sont en conséquence désormais confinés dans ces mêmes quartiers aux appartements lumineux qui au lieu d’être des tremplins sont devenus des impasses, une décision politique qui nous renvoie aux bas salaires dont je parlais. La preuve en est que Macron, encore lui, entend désormais avec la loi ELAN construire des HLM sans architectes. C’est ce que je veux dire quand je dis que, moi architecte, je veux construire des HLM. J’ai envie que mes logements sociaux – rien que le mot m’écorche la langue – soient des tremplins pour les audacieux plutôt que des sinécures pour les peureux, des moments de répit dans des vies compliquées, des étapes, des oasis mais en aucun cas une destination. La limite est ténue entre faire trop et pas assez. Mais quel est l’objectif ? L’idée du tremplin a depuis longtemps déserté l’esprit des décideurs et, dans ces cités qui font peur, c’est en réalité l’ascenseur social républicain qui est en panne, en plus de l’ascenseur tout court. Mais je comprends que cela vous importe peu, il y a loin de la Courneuve à la Touraine ou à la Vendée

E.H. (ses sens en alerte. Pourquoi parle-t-il de La Courneuve ? Et de la Vendée ? Aurait-il lu dans ses pensées ? Prudente) – Entre vous et moi, la Vendée ne me fait pas rêver, pas plus que la Touraine d’ailleurs. Et vous, avez-vous eu l’occasion d’y retourner en Vendée depuis… depuis…

L’architecte (d’une voix parfaitement innocente) – Depuis ce rendez-vous avec ce marchand de voitures et de matériel agricole que je crois avoir évoqué avec vous ? Non, je n’ai pas eu l’occasion d’y retourner. Et vous ?

E.H. (surprise encore par la question directe de Dubois. Le visage bouillant et tentant de contrôler sa respiration) – J’y vais rarement. Pour tout dire, je n’y vais plus du tout. Justement, à propos du marchand de voiture, avez-vous eu…

DRINNNN, DRINNNN

L’architecte (se lève et offre un grand sourire à Ethel, tétanisée. Se rhabillant) – Et puis en cette période de l’année, qui a envie d’aller en Vendée ? Pour les huîtres peut-être, ou les pommes de terre, s’il en reste. Vous aimez les huîtres ? Cela vous dirait une soirée fruits de mer ?

E.H. (perturbée par le souvenir de Bernard et la proposition de Dubois. Soudain impatiente) – Non je ne le pense pas. Non, merci.

L’architecte eut un sourire dont Ethel ne savait toujours pas après son départ s’il était bienveillant ou sardonique. Elle attendit d’avoir entendu le ronflement de son scooter pour prendre son cahier de notes – Intitulé simplement Dubois et désormais sans doute le plus épais de ses dossiers – et tenter de faire sens de la séance du jour.

Fiche Anthropométrique des victimes de Dubois
Par Inspecteur Nutello, dit Dr. Nut

Nom : Lévesque
Prénom : Bernard-Louis
Taille : 1,79 m
Yeux : Marron
Cheveux : Noir
Date de naissance : 3 mars 1975
Lieu de naissance : La-Roche-sur-Yon (Vendée)
Signe distinctif : Catho tradi, limite fondamentaliste
Dernière adresse connue : 13 rue E. Coli, La-Roche-Sur-Yon (Vendée)
Marié, père de cinq enfants
Métier : concessionnaire automobile et de matériel agricole (plusieurs concessions en Vendée)

Il a fallu du temps à Dr. Nut pour réunir les pièces de ce puzzle. Lorsqu’il était prisonnier*, il avait bien senti que quelque chose était arrivé à Ethel, pas du fait de Dubois d’ailleurs. « Je m’occupe de tout », avait dit l’architecte, ce qui avait plongé l’inspecteur dans sa prison dans une angoisse pleine d’incertitudes. D’ailleurs, maintenant qu’il y pense, à part la certitude que Dubois est un tueur en série de première, il n’a aucune autre certitude. Encore moins depuis que Dubois a réglé son compte au nommé Bernard Lévesque, beau-frère d’Ethel (c’est le frère de la femme de son frère aîné), victime complètement atypique de l’architecte pour laquelle, cette fois, l’inspecteur ne parvient pas à éprouver une quelconque empathie.

Il a appris dans les notes d’Ethel que ce fumier l’avait violée un soir chez elle, menaçant de l’énucléer avec un coupe-papier.** Apparemment, elle s’en était ouvert à l’architecte. Quelques semaines plus tard – il avait la date, le 8 novembre 2020, elle était dans le journal et il avait pu lire le rapport de police – le beauf avait été retrouvé mort dans l’église de Neuil-le-Dolent (Vendée), « le corps nu, lacéré de 1000 entailles et un coupe-papier enfoncé dans son œil gauche jusqu’à la garde » pour citer Le Parisien qui avait relaté l’affaire. Or, Ethel en était certaine dans ses notes, seul Dubois était au courant du coupe-papier.

Rien que d’y penser, l’inspecteur serre les poings. Que n’était-il là pour la protéger ! Et il faut que ce soit ce psychopathe de Dubois qui aille régler son compte à l’autre pervers et apparaisse ainsi comme un super-héros aux yeux d’Ethel ! Cela dit, l’inspecteur la comprend : pas de paperasse au commissariat, pas de procès humiliant et l’autre enfoiré qui va bouffer ses couilles en enfer… Dr. Nut ne peut s’empêcher, cela lui est déjà arrivé, d’avoir une forme d’admiration pour l’architecte. Comment s’y est-il pris ? Si rapidement ? Sans laisser d’indice ? Une chose cependant que mentionnait le rapport des collègues était, la veille de la découverte de son corps, une note manuscrite dans l’agenda de Lévesque indiquant « RDV Archi ? ». Les collègues avaient vite compris que Lévesque connaissait plusieurs architectes locaux avec lesquels il avait travaillé pour construire ses concessions. Interrogés, tous avaient plutôt une mauvaise opinion du personnage en tant que maître d’ouvrage, mais pas au point de le trucider à coup de coupe-papier dans l’œil ! Aucun n’avait rendez-vous avec Lévesque. Les collègues avaient évidemment vérifié leurs alibis.

Dr. Nut est quand même allé en Vendée pour discuter avec les flics du coin. Ils avaient été étonnés de sa visite et il avait certainement été moins bien accueilli qu’à Petaouchnok par l’ami Vladimir. « Nastassia », pensa l’inspecteur. De la Roche-sur-Yon, une fliquette nommée Eléanore Mondale lui a fait faire le tour des lieux, sous-entendant que l’enquête était au point mort et le resterait sans doute. « Ha bon, pourquoi ? », avait demandé l’inspecteur. « Disons que la victime fait partie de la famille de l’évêque et qu’il n’avait pas bonne réputation, il semble impliqué dans plusieurs agressions sexuelles, sinon viols, mais c’est une famille puissante et riche, tout le monde savait et les affaires étaient classées en catimini, alors si un mari jaloux ou un père furieux les a débarrassés du mouton noir, la famille n’est pas pressée de soulever la poussière sous les tapis… ».

Dr. Nut préféra mettre sa visite sur le compte de la routine plutôt que de leur parler de Dubois et les fonctionnaires furent contents de le voir repartir sans poser plus de questions.

Dr. Nut (d’après les notes d’Ethel Hazel)

* Voir l’épisode Psychanalyse de l’architecte – saison 3 : prologue
** Voir l’épisode  Architecture et psychanalyse, mélodie en sous-sol ?
*** Voir l’épisode Pour le Dr. Nut, une violente descente de police

Retrouvez tous les épisodes de la saison 4
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Retrouvez tous les épisodes de la saison 2 
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Par Christophe Leray Rubrique(s) : Psychanalyse de l’architecte – Saison 4

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