Le 10 novembre 2021, Chroniques d’architecture fêtait son sixième anniversaire, ce qui pour une société de presse qui n’appartient ni à un banquier ni à un industriel ni à un rentier, en ces temps mauvais pour les journalistes, doit être en soi une petite performance.
En préambule de ce joyeux édito, je souhaite rappeler que notre date anniversaire est à jamais marquée d’un astérisque. En effet, le tout premier numéro de Chroniques d’architecture a été publié trois jours avant les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, dont le procès a lieu en ce moment. Nous sommes en 2021 et Chroniques a publié son numéro 271 mais chacun de ces anniversaires est un rappel de la fragilité des ambitions.
Il faut pourtant résister aux catastrophes, qu’elles soient imbéciles, malintentionnées ou (à peine) naturelles. Pour Chroniques, cet engagement est renouvelé chaque mardi avec la volonté – qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il gèle – de vous proposer le meilleur magazine d’architecture dont nous sommes capables.
Comme aux Oscars, il convient qu’un discours d’anniversaire soit court et la meilleure façon de ne pas se tromper est de se confondre en remerciements. Comme nous ne sommes pas aux Oscars, je crains que mon discours ne soit trop long, comme mes éditos, et les remerciements risquent donc de durer un petit peu.
Je souhaite en premier lieu remercier l’équipe de Chroniques, sans elle rien ne serait possible. Vous les connaissez au moins au travers de leurs signatures. À la rédaction, Alice Delaleu, avec un article dès le premier numéro, et Julie Arnaud, dont c’est la troisième saison, et tous nos chroniqueurs qui écrivent chaque mois ou presque : Alain Sarfati, qui nous éclaire de son immense culture ; François Scali qui nous transmet sa hargne légitime vis-à-vis des imbéciles qui empêchent de construire en rond, Erieta Attali, qui chaque mois nous délivre un cours magistral à propos de la photographie d’architecture, Gemaile Rechak, architecte qui a pris sur lui d’écrire plutôt que de s’indigner tout seul dans son coin, Herbert Wright, qui nous apporte un point de vue unique sur ce qui se passe au Royaume-Uni et donc, en creux, sur ce qui se passe chez nous ; Syrus, lequel nous fait plonger chaque mois dans l’histoire politique de l’architecture, rappel toujours salutaire ; Tom Benoît, le jeune philosophe qui n’a pas encore usé ses dents mais à qui Chroniques est heureux de donner un os à ronger – il faut toujours aider les jeunes philosophes – ; Stéphane Vedrenne, un autre architecte qui a décidé de ne pas garder ses réflexions pour lui, ce qui, dans cette profession, demande un forme de courage ; Eric Cassar, qui nous a fait découvrir toute la complexité des n-spaces, ou espaces numériques ; Vincent Beslay, dit Le Geek, associé de la première heure dont c’est hélas la dernière saison et la dernière chronique ce mardi ; Christophe Le Gac, auteur des Chroniques d’Avant-Garde dont les Editions Chroniques viennent de publier le recueil, visible à la boutique. Citons encore, respectivement à Toulouse et à Grenoble, Jean-François Espagno, irréductible défenseur de la maison individuelle d’architecte, et Guillaume Girod, l’architecte qui a rejoint sur les étapes de montagne l’équipe des suiveurs du Tour de France de Chroniques. Sans oublier Dominique, pour ses relectures essentielles.
Voilà donc l’équipe avec laquelle nous vous offrons tous les mardis soir un journal réalisé en toute indépendance et gratuit pour le plus grand nombre qui plus est.
Il me faut justement ici remercier tous nos lecteurs, plus de 60 000 par mois désormais. C’est parfois un peu flippant dans un sens, d’être ainsi attendu, la raison pour laquelle nous prenons la saison mardi par mardi. Sachant qu’à la fin c’est le temps qui fait l’œuvre, c’est cette détermination à durer qui permet au temps de la presse, de l’hebdomadaire, de rejoindre le temps long de l’architecture.
Je tiens encore à remercier spécialement les Abonnés de Chroniques qui, par leur soutien désintéressé, sont les garants de l’indépendance et de la liberté de ton du journal. Chaque abonnement – même l’option santé au prix d’un burger – signifie une exigence toujours plus impérieuse pour chacune et chacun de nous à la rédaction.
Un anniversaire, c’est la fin de tout ce qui a déjà été fait, c’est aussi un tremplin pour tout ce qu’il reste à faire. Il me faut donc enfin rendre grâce à nos partenaires qui nous accompagnent au fil des ans. La preuve en est de ce 6ème anniversaire, si Chroniques est une maison généreuse, c’est aussi grâce à eux. Qu’ils en soient remerciés.
Merci à tous de votre fidélité et de vos encouragements et, puisque ce sont bientôt les fêtes de fin d’années, pour un cadeau original, n’hésitez pas à passer par la boutique en sortant. 😊
Christophe Leray*
Rédacteur en chef
*Et puis, comme à Hollywood, je veux remercier toute ma famille et tous ces amis qui me sont chers, qui se reconnaîtront.