Le 24 octobre 2014 était posée la première pierre de la construction de la nouvelle et gigantesque caserne de pompiers de Charleroi située au pied du terril des Hiercheuses à Marcinelle. Deux ans plus tard, quasi jour pour jour, ce 28 octobre 2016, l’ouvrage conçu par l’agence belge Philippe Samyn & Partners était inauguré. Deux ans !!! Communiqué.
Le nouvel arsenal des trois cents pompiers de la Zone de Secours Hainaut-Est est d’abord fonctionnel. Les infrastructures permettent en effet une optimisation de : l’opérationnalité du matériel ; départs en intervention plus rapides par une ergonomie tout à fait originale des hangars ; retour dans des conditions optimales tant pour la décontamination des véhicules que le reconditionnement du matériel ; assistance technique et logistique de premier plan pour alléger au maximum les tâches en caserne au bénéfice des interventions, locaux techniques, dispatching, de vie, de repos parfaitement conçus.
Mais cette nouvelle structure, avec ses formes atypiques, s’inscrit également dans une approche ultra-contemporaine et revisite définitivement l’architecture des arsenaux consacrés à la sécurité.
Tenant compte des spécificités du site, le projet présente une architecture simple, contemporaine, compacte et fonctionnelle (flux des personnes et des véhicules) tout en proposant une forme iconique reconnaissable et repérable, compatible avec le caractère résolument tertiaire de l’environnement.
L’accès rapide à l’autoroute toute proche constitue une donnée essentielle de l’implantation de la caserne. Il est donc crucial que la logique du choix de ce site soit renforcée par des déplacements rapides et sûrs des véhicules et des personnes en cas d’alerte. Tout est donc mis en œuvre afin de réduire le temps de réponse au sein de la caserne.
L’implantation du bâtiment est le résultat d’une étude visant à combiner les réponses aux contraintes données par le site : grande dénivellation, voisinage, voies d’accès, faible portance du sol, et la seconde pour l’accès du personnel et des visiteurs, fixent sa position en plan afin de limiter les longueurs de voiries.
Le creux formé par l’accès au sud est mis à profit afin de créer l’entrée du bâtiment au niveau 0 (piétons, vélos et voitures) ainsi qu’une zone accessible aux camions de livraison. L’accès à l’ouest, plus haut, fixe le niveau 1 du bâtiment comme le niveau d’intervention. Ce niveau est entouré d’une route d’intervention périphérique permettant à chaque camion de sortir indépendamment des autres par une porte sectionnelle qui lui est dédiée.
L’axe nord-sud, naturellement matérialisé par l’accès au niveau 0, fait de la circulation horizontale principale, ponctuée par l’ensemble des circulations verticales, la véritable colonne vertébrale du projet. Il définit ainsi l’orientation du bâtiment.
Dans la perspective de cet axe se trouve la tour d’exercice, plantée au-delà de la route d’intervention au croisement de cet axe nord-sud et de l’axe de la voirie d’accès des véhicules d’intervention. Elle est entourée d’une zone d’exercice hydrocarbonée orientée au nord permettant à des camions de tourner aisément autour de la tour et de simuler des incendies. L’étude du site suggère en effet l’implantation de la zone pour les exercices du feu au nord du terrain, afin d’éviter que les fumées ne se rabattent sur les maisons avoisinantes.
La zone sud-est suit les dénivellations du terrain existant afin de limiter au maximum l’emprise de la construction sur ce très vert. Elle rejoint naturellement le terrain de sport extérieur implanté dans la continuité de l’aire de livraison. Entièrement sécurisée grâce à une barrière continue, le site ne comporte donc que deux accès séparés et sécurisés : l’accès «intervention» au niveau supérieur (+1) et au niveau inférieur (+0), un accès «entrée» pour le public et un accès «livraison».
«La construction de bâtiments est et reste un art : un processus captivant qui se définit par la recherche perpétuelle du placement du bâtiment dans une conception théorique plus large», souligne Philippe Samyn.
Photos : @Charly Dean ; @Marie-Françoise Plissart ; @Simon Schmitt