
Sans le poids des mots, le choc des photos. Clément Guillaume n’a pas pour habitude de s’épancher pour faire part de sa sidération. Voyez cette piste verte ! Ici, par sa seule présence discrète, le photographe passe au révélateur le désarroi qui habite l’homme face au monde absurde.
Catalogne, Espagne / France.
Au nord de Barcelone, les réservoirs d’eau sont à sec. La terre craquelée raconte des mois de sécheresse extrême. Comme une marée basse figée, des vestiges que le temps avait engloutis refont surface : témoignage muet d’un passé que l’urgence climatique remet à nu.
À Font-Romeu, des silhouettes de skieurs jouent à l’hiver. Elle glissent entre des sapins bien trop visibles : l’or blanc n’est plus et les stations doivent réinventer leur avenir.
L’excès d’eau à València, son absence à Barcelone, la fonte des neiges sur les massifs pyrénéens… les paysages révèlent, malgré eux, ce que notre époque veut ignorer.
Poble vell de Sant Romà de Sau. Pantà de Sau, Catalunya

Le réservoir de Sau, situé au nord-est de Barcelone sur le fleuve Ter, alimente en eau 6 millions de personnes. Sous l’effet de la sécheresse, il n’était en février 2024 rempli qu’à 5 % de sa capacité. Le village de Sant Romà de Sau, immergé depuis 1966, refait surface.


Pantà de Susqueda, Catalunya

Vestiges d’une vie engloutie : une ruine et un arbre émergent lentement après des années sous l’eau. L’arbre se maintient debout, témoin d’un passé figé, là où une maison et son jardin existaient autrefois.

En mars 2024 le réservoir de Susqueda n’était rempli qu’à 7% de sa capacité.

Le pont médiéval de Querós, immergé depuis 1967, réapparaît lui aussi.
Font-Romeu, Hiver 2024


Pantà de Sau, Catalunya

Clément Guillaume
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