À Paris (IIe), au 12 rue de la Paix, pour Redblue, un développement et Crédit Suisse maîtrise d’ouvrage, Fresh architectures a livré en 2024 la restructuration lourde d’un immeuble historique en bureaux et commerces. Surface : 3 200 m². Coût : 21 M€. Communiqué.
« En imaginant les bureaux de demain, un véritable phare urbain a émergé, tout en miroitement et dont les jeux de lumière illuminent les cours intérieures, font rayonner l’édifice, animent les paysages et reflètent les façades historiques », indique Julien Rousseau, architecte cofondateur et associé FRESH architectures.
Au cœur de la célèbre rue de la Paix à Paris, un lieu chargé d’histoire renaît. Le projet de réhabilitation de l’ensemble immobilier du 12 rue de la Paix, imaginé par Fresh architectures, vise à transformer ce site historique en un espace contemporain et fonctionnel au service d’un programme mixte alliant commerces et bureaux, tout en respectant son patrimoine architectural. Porté par une vision ambitieuse, le projet transforme un ensemble hétéroclite en un espace moderne et fonctionnel, fidèle à l’histoire du lieu tout en répondant aux besoins des usagers d’aujourd’hui.
La parcelle située au n°12 de rue de la Paix, d’une surface de 720 m², s’inscrit dans le périmètre de protection de Monuments Historique. La parcelle n’est toutefois pas signalée dans l’atlas cartographique du PLU (Plan Local d’Urbanisme) comme présentant un intérêt patrimonial, culturel ou paysager.


Les enjeux de la réhabilitation
Les principaux objectifs de cette réhabilitation lourde sont les suivants :
– créer un programme mixte et fonctionnel intégrant des commerces en rez-de-chaussée et des bureaux lumineux et flexibles, répartis entre les deux corps de bâtiment historiques ;
– redonner cohérence et fluidité à l’ensemble architectural ;
– améliorer les usages et l’accessibilité, tout en respectant l’histoire des lieux ;
– moderniser les infrastructures pour répondre aux normes actuelles de sécurité et de confort ;
– valoriser le patrimoine architectural, en retrouvant l’élégance des façades et des volumes d’origine.
Pour atteindre ces objectifs, les axes majeurs de transformation mis en œuvre sont :
– reconnexion des deux corps de bâtiment par deux passerelles vitrées dans les cours, assurant une liaison fonctionnelle et esthétique ;
– aménagement d’une circulation verticale moderne et vitrée dans la cour couverte ;
– réhabilitation des façades historiques (restauration des moulures et des encadrements d’origine) pour retrouver l’esthétique néoclassique et Art déco, en intégrant des éléments contemporains discrets ;
– réintroduction de verrières au dernier étage pour retrouver l’atmosphère des ateliers années 1920 ;
– création de terrasses végétalisées en toiture pour des espaces de détente et une réduction des îlots de chaleur.

Entre monumentalité et transparence
FRESH architectures a sublimé l’existant par un collage habile entre l’ancien et le contemporain. Si la façade sur rue retrouve son cachet des années 1830 grâce à un subtil travail de remise à jour des ornements originaux, de nouveaux éléments vitrés viennent désormais dialoguer avec la pierre originelle en cœur d’îlot.
Il s’agit des façades des passerelles créées en cœur d’îlot, conçues comme des murs-rideaux de verre. Facilement lisibles par les usagers du bâtiment, elles offrent dans leur dessin un rappel à l’esthétique Art déco, dont elles s’inspirent. Le plissé évoque en effet les figures et jeux d’optique propres à cette esthétique, exprimant à la fois la souplesse du tissu et la netteté des arêtes, le mouvement du drapé pris dans la matérialité du verre. Ces modules contemporains jouent évidemment du contraste, mais apportent également un gain de lumière important à l’intérieur des édifices.

En outre, ils interagissent avec les bâtiments existants grâce à la matérialité du plissé qui les caractérise où viennent se réfléchir les façades en pierre adjacentes. Ils amènent ainsi une forme de légèreté à la monumentalité du bâti et de la clarté au cœur du dispositif. Enfin, ces façades-accordéons viennent aussi souligner par leur dessin, qui suggère l’extension et le repli, la fonction de transition des éléments-passerelles contemporains conçus comme des accès et des passages, un fil tendu entre les corps de bâtiment existants.