A Dubaï, la Red Line — qui compte 40 stations édifiées entre 2000 et 2010 par Road & Transports Authorities (RTA) – va être prolongée et sept nouvelles stations, dont celle prévue pour l’exposition universelle de 2020, doivent être livrées d’ici 2019. C’est AREP, en partenariat avec les bureaux d’études Parsons et Systra, qui a été missionné par RTA pour l’insertion urbaine, l’architecture et le montage du dossier d’appel d’offres de ces nouvelles gares. Communiqué.
La station emblématique de l’Exposition universelle 2020
La gare de l’Exposition universelle 2020 prend place au coeur d’un schéma directeur développé par le bureau des expositions. Véritable morceau de ville construit au milieu du désert au sud de Dubaï, le site accueillera les pavillons représentant une multitude de pays du monde mais également des quartiers de logements, un centre commercial, des équipements sportifs et dans l’avenir un centre de congrès.
Grâce au métro, les voyageurs venant du centre de Dubaï auront un accès privilégié, rapide et direct au site. La station de l’exposition doit être en capacité de répondre à une occupation fluctuant en fonction des évènements. Elle apporte en effet une réponse à deux temporalités : les six mois de l’exposition avec 18 000 personnes par heure puis le mode «legacy» (normal) avec des flux beaucoup moins importants.
Contrairement aux autres gares de la ligne, elle intègre une troisième voie de manière à parer à tout problème opérationnel sur les voies principales durant l’exposition.
Aérienne, elle libère au sol l’espace requis pour les infrastructures routières liées à l’expo et les locaux techniques de la gare. Son quai central en hauteur est desservi par un système de rampes offrant une grande déambulation et conçues pour absorber la densité des foules arrivant simultanément.
Parallèlement à ses nécessités fonctionnelles la station de l’exposition doit être emblématique de Dubaï pour ses visiteurs. Plusieurs esquisses ont été réalisées dont une a été choisie par RTA, séduit par le concept. La toiture canopée de la gare forme deux ailes protectrices qui s’ouvrent et s’élancent au-dessus des voies.
Elle fait référence au souvenir mythique d’Abbas Ibn Firnas, scientifique et poète berbère ayant, au IXe siècle, tenté de voler en s’élançant du haut d’une tour de Cordoue, équipé d’une machine ressemblant à une paire d’aile en bois. Son aventure est désormais inscrite dans la culture arabe.
La station d’interconnexion
Après avoir envisagé plusieurs scénarios de transformation de la gare actuelle, «Nakheel Harbour and Towers», cette dernière sera en fait partiellement démontée pour laisser place à une nouvelle gare plus adaptée aux fonctions d’interconnexion et à l’ajout de deux quais. Seuls seront gardés le viaduc ferroviaire et la majorité des locaux techniques.
La station conserve cependant le parti architectural des gares de la ligne existante. RTA a en effet souhaité que soit maintenue une unité visuelle sur Sheikh Zayed road, l’autoroute d’accès principal à Dubaï à partir de laquelle toutes les gares de la Red Line existantes sont visibles.
L’enveloppe de sa toiture protège les quais surélevés accessibles par des passerelles climatisées qui enjambent les infrastructures routières latérales à la gare. Les passerelles desservent un grand parking au Nord et un petit volume d’accès au sud. Le quai central permet un transfert quai à quai, tandis qu’une grande mezzanine sous les quais côté sud assure les autres interconnexions. Ce niveau propose aussi au nord des services, billetteries et commerces. Le niveau bas possède un grand hall entouré de petits kiosques commerciaux et d’une billetterie, la gare étant située dans une zone très peu urbanisée, l’essentiel des voyageurs arrivent en voiture, en bus ou en taxi.
Les stations aériennes
Le concept retenu par RTA pour cette station est une réinterprétation contemporaine et optimisée des stations existantes. Les trois gares aériennes du projet sont conçues suivant la même typologie : le réseau ferré est surélevé à 16 mètres de haut, avec ses deux voies centrales chacune desservie par un quai latéral.
La salle d’échanges et le hall principal qui propose billets et commerces, sont situés sous les quais, à 9m au-dessus du sol. Ce niveau est en lien avec des passerelles desservies de chaque côté de la rue par des «entrance pods». Ces petits bâtiments annexes sont le seul point d’accès à la gare et servent de salles d’attente pour les bus et les taxis. La forme élancée de la toiture dynamise la silhouette de la gare en lui conférant une image de légèreté et en soulignant le mouvement longitudinal du déplacement.
Les stations souterraines
Les deux stations en sous-sol sont conçues selon les mêmes schémas fonctionnels. «Golf Estate» dessert un futur projet immobilier intégrant un centre commercial. «Dubai Investment Park» desservira un parc de bureaux et de logements.
Le choix d’enterrer ces gares s’est fait pour deux raisons majeures : éviter les conflits avec des échangeurs routiers proches et optimiser les parcs de bureaux en surface. Les gares sont accessibles au niveau du sol par des «pods» latéraux aux bâtiments principaux, en lien avec le niveau enterré du hall «concourse level» dans lequel se situent commerces, billetteries et circulations verticales.
Un niveau intermédiaire en mezzanine permet d’avoir une vision anticipée des cheminements avant d’accéder au niveau inférieur des quais. Privilégier la lumière naturelle et la faire descendre au maximum dans les espaces souterrains a guidé la conception des projets. Une grande faille de lumière part du niveau haut jusqu’au niveau quai situé plusieurs dizaines de mètres plus bas. Les espaces de circulations sont larges et en double hauteur afin de donner aux passagers une lisibilité de parcours et un sentiment d’espace dans ces lieux souterrains.