Atelier Delalande Tabourin (ADT) a livré en mars 2024 les nouveaux bureaux de l’Office national des Forêts (ONF) de Versailles (Yvelines), maître d’ouvrage. Superficie : 180 m². Coût des travaux HT : 800 000 € HT (compris paysage et mur soutènement). Communiqué.
Placé en bordure de voie ferrée, le bâtiment existant de l’Office National des Forêts de Versailles s’affirme dans le paysage urbain comme le point d’entrée vers la forêt domaniale.
L’idée forte du projet est donc simple : construire un pavillon en extension du bâtiment existant qui s’inscrive humblement dans le contexte forestier et qui, par sa volumétrie et sa matérialité, exprime les différents métiers de l’ONF. L’objectif est de créer de nouveaux espaces de travail qui répondent aux besoins fonctionnels du programme mais qui cherchent aussi à aborder l’expérience du lieu de travail comme une expérience spatiale et paysagère singulière. Ce pavillon suscite la curiosité et l’émerveillement chez les visiteurs. Qu’ils soient des collaborateurs ou de simples passants, sa découverte est une expérience immersive, où chaque coin et recoin sont une ode à tous les savoir-faire forestiers.
Le toit, qui se dresse fièrement et qui est aisément visible depuis le sentier forestier, devient la pièce maîtresse du projet. Il s’élève en tant qu’élément prééminent, attirant le regard des promeneurs sur le sentier forestier, tandis qu’en arrière-plan se dessinent les toits de la ville de Versailles. Il est l’objet mis en avant dans le paysage, visant un équilibre structurel afin de renforcer le dialogue avec la morphologie du bâtiment existant contiguë. Ce projet évoque une sculpture de bois reposant en équilibre sur plusieurs pièces de bois.
Taillés dans la masse, ces blocs dessinent une organisation claire entre les espaces servis et servants. Le vide et la masse de ces blocs permettent ainsi aux utilisateurs d’être guidé à travers l’espace intérieur totalement boisé : les circulations font l’éloge du sombre, mis en lumière du paysage forestier dans les espaces de bureaux.
L’intégralité du bois utilisé pour la toiture et la façade du pavillon provient de la forêt domaniale de Versailles gérée par la maîtrise d’ouvrage. Il a été façonné dans une scierie locale ; cela explique la finesse des lames de bois imposées par les possibilités d’usinage et de mise en œuvre du châtaigner. Cette volonté a nécessité la mise en place d’une stratégie calendaire avec l’ONF afin d’y insérer les 7 mois de séchage des grumes sélectionnées. Le mobilier et la signalétique du bâtiment sont conçus sur mesure et en bois. Ils s’inspirent du vocabulaire typographique des marquages sur les arbres par les bûcherons.
Le renfoncement du pavillon vis-à-vis du terrain naturel et sa large casquette boisée périphérique permettent de protéger les bureaux durant les fortes chaleurs d’été, en gardant la fraîcheur des deux murs en meulières. L’isolation biosourcée performante du pavillon et son système de ventilation naturelle par sa large façade traversante permettent au projet de s’affranchir d’une climatisation artificielle. Une isolation biosourcée et un système de chauffage biomasse offrent un confort thermique performant pendant les mois d’hiver.