Livré fin 2016/début 2017, le nouveau centre Neuro-Cardio-Vasculaire (NCV) du CHU de Poitiers est représentatif de l’évolution de la conception dans le domaine hospitalier puisqu’il s’agit dorénavant, en l’occurrence, de regrouper autour des pathologies vasculaires toutes les compétences humaines et techniques en matière de cardiologie, neurologie, imagerie, urgence et réanimation. Coût de l’opération : 66 M€ HT (toutes dépenses confondues). Présentation.
Le parti architectural du projet avait, à l’orée de 2012, pour objectif la retranscription spatiale du caractère high-tech des techniques interventionnelles et opératoires innovantes qui y seront pratiquées. En effet, le regroupement proposé au sein d’une même structure du traitement de toutes les pathologies du «vaisseau» doit permettre, par la mise en commun d’un outil performant, de favoriser les échanges entre des spécialités aujourd’hui dispersées.
«Architecturalement connecté au principal ensemble immobilier du CHU, il permet en premier lieu de réunifier les activités de court séjour de l’établissement, aujourd’hui localisées dans un autre pavillon pour les activités de cardiologie et de chirurgie cardiaque. En second lieu, en réunissant les compétences en cardiologie, en médecine vasculaire, en chirurgie cardiaque et vasculaire, en neuro-chirurgie et en neuro-radiologie, le nouveau centre NCV consolide la dimension régionale du CHU dans le domaine des soins, de l’enseignement et de la recherche», explique Nathalie Dubouilh, directrice de projet, architecte associée de Behrend Centdegrés Architectures, agence d’architecture spécialisée dans le domaine hospitalier depuis plus de 30 ans.
«Pour la salle de chirurgie interventionnelle, nous avons optimisé les services entre eux, créant un circuit fermé qui permet de passer directement de la salle d’opération à l’IRM per-interventionnelle par exemple», souligne l’architecte. Il s’agit d’un changement profond dans l’organisation médicale des différents services. «Avec cette réalisation, nous avons la chance d’avoir sur un même site et relié par des galeries toutes les activités de médecine, chirurgie et obstétrique».
Exemple concret expliqué par le professeur Joseph Allal.* «Le patient va être traité par le neurologue mais il aura besoin du cardiologue pour voir s’il n’y a pas un caillot dans le cœur. En cas de problème, il aura besoin d’un réanimateur. Avec ce nouveau bâtiment, fini les navettes entre services. Chaque minute gagnée se traduira par des vies sauvées en plus et des séquelles en moins».
Dans le détail, ce programme consiste en : hospitalisations complètes de cardiologie (2 unités de 30 lits) et chirurgie cardiaque et vasculaire (26 lits) ; réa-neurochirurgie (15 lits) ; réa-cardio-thoracique (15 lits) ; réanimations médicale et chirurgicale (restructuration dans l’existant) ; urgences cardiologiques ; soins intensifs de cardiologie (unité de 16 lits d’USIC) ; plateau technique : imagerie, coronarographie, électrophysiologie, radiologie interventionnelle et blocs opératoires de six salles ; consultations et explorations fonctionnelles ; hôpital de jour de cardiologie et de médecine vasculaire ; logistique et Installations techniques ; hospitalisation de Néphrologie.
«Ce projet consolide la dimension régionale du CHU, en s’appuyant sur ses pôles d’excellence. Il conforte la spécificité hospitalo–universitaire de l’établissement. Les technologies de pointe qu’il va abriter, alliées avec une nouvelle organisation des spécialités, sont de nature à transformer les pratiques médicales», conclut Nathalie Dubouilh.
La rédaction
*Article du CHU Magazine – Décembre 2011
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