Aux Abrets-en-Dauphiné (Isère), l’étrange piscine tournesol, ouvrage historique signé Bernard Schoeller, s’offre en 2022 une nouvelle jeunesse avec l’achèvement de sa réhabilitation-extension sous la houlette de l’agence lyonnaise Z Architecture. Elle est à ce jour la seule piscine tournesol à bénéficier de six lignes d’eau. Communiqué.
La piscine tournesol des Abrets-en-Dauphiné est issue du programme national des 1 000 piscines lancé en 1969 avec ses 183 piscines tournesol emblématiques construites par l’architecte Bernard Schoeller.
Cette ingénieuse conception héliotrope, prouesse technique et bizarrerie esthétique aux airs de soucoupe volante de 36 mètres de diamètre et sept mètres de haut, a marqué le patrimoine architectural français et des générations de baigneurs qui y ont appris à nager.
Si six d’entre elles ont été classées au patrimoine du XXe siècle, la plupart d’entre elles a disparu au fil des décennies. Pour ce projet de réhabilitation de la piscine tournesol des Abrets-en-Dauphiné, l’objectif de Z Architecture était respecter cette singularité patrimoniale en conservant la structure de son dôme caractéristique – composée de 36 arches métalliques – valorisée par une nouvelle vêture en zinc blanc, associé à une extension aux lignes sobres et épurées. Aux beaux jours, ce dôme s’ouvre largement pour permettre aux baigneurs de profiter du paysage bucolique du parc dans lequel la piscine est implantée.
Sous ce dôme, la piscine propose des fonctionnalités inédites. Le public accède désormais à un bassin en inox soudé plus grand (25 x 15 mètres), porté de quatre à six lignes d’eau, faisant de la piscine des Abrets-en-Dauphiné la première piscine tournesol de France avec un bassin de six lignes d’eau.
Ce bassin est doté d’un fond mobile sur deux lignes d’eau pour multiplier les activités sportives et ludiques (bébés nageurs, aquabiking…) et complété d’une aire de jeux d’eau de 30 m².
L’implantation de l’extension, habillée d’inox poli miroir, s’est faite naturellement à l’est du dôme. Elle abrite l’espace bien-être (jacuzzi, hammam, sauna) et locaux annexes (accueil, vestiaires, locaux du personnel…). Elle permet de concilier l’aménagement d’un large parvis piéton, le maintien des percées visuelles existantes et un accès aisé et discret aux locaux techniques créés.
Le nouveau parvis a été conçu comme une promenade aux courbes généreuses et ponctuées de bosquets végétaux. Véritable espace public, il oriente naturellement les usagers vers la nouvelle entrée, située à la rencontre entre l’extension et le dôme rénové.
Entièrement vitré afin de former un signal sur le parvis, le nouveau hall d’accueil s’ouvre largement sur la halle bassin, permettant ainsi une belle co-visibilité entre cet espace, la halle bassin rénovée et le parc paysagé.
La zone vestiaires est compacte et rationnelle. Le public, après s’être déchaussé, suit une marche en avant simple et sans détour, en lumière naturelle jusqu’à la halle bassin. Ce projet emblématique et épuré se veut avant tout sobre en matière de consommations énergétiques et en moyens humains pour le faire fonctionner.