Jamais peut-être l’édition spéciale photographes de Chroniques n’a autant collé à l’humeur du temps qu’en ce printemps 2022. Ses auteurs font pourtant appel à ce qui ressemble à de la nostalgie. Parler d’hier pour mieux parler d’aujourd’hui ? Une réflexion sur la chute de l’empire ?
En guise de carte blanche, les photographes ne font jamais que ce qu’ils veulent, quand ils le peuvent. En ces temps troublés, nombreux sont-ils à la poursuite d’un nouveau soleil, tous occupés à chercher l’extrême lumière qui ne dit pas encore son nom.
Sans s’être donné le mot bien sûr, la plupart des photographes d’architecture de cette nouvelle édition font appel à la couleur sépia. Croyant chacun parler d’un autre monde, ils nous parlent de celui d’aujourd’hui et, croyant parler de choses et d’autres, ils ne nous parlent que d’eux-mêmes, dans de qu’ils ont de plus intime, de plus personnel.
Le verbe rare ou bavard, demeurent des instants fugaces. Par défaut, il n’y a nul cynisme chez ces femmes et hommes de l’art ; une image, ce ne sont pas de grands mots. Pour autant, leurs séries sont dénuées de toute naïveté. Elles témoignent, avec gravité certes, de la fragilité des ambitions mais ces photographies racontent encore que le pire n’est pas forcément à venir. D’ailleurs, tout est calme dans l’œil du cyclone.
Merci encore à tous les photographes d’architecture sans lesquels nous serions aveugles.
Christophe Leray
> Retrouver l’Edition Spéciale Photographes 2022
> Retrouvez l’Edition Spéciale 2021 Photographes
> Retrouvez l’Edition Spéciale Photographes 2020
> Retrouvez l’Edition Spéciale 2019 Photographes