La chapelle Saint-Martin, conçue et réalisée par l’agence duthilleul pour l’éco-quartier de Monconseil à Tours, a été inaugurée le 26 novembre 2017. Selon Jean-Marie Duthilleul l’ouvrage de 200m² (1,7M€) est «conçu pour envelopper la communauté qui se rassemble autour de l’aménagement liturgique». Communiqué.
Bernard-Nicolas Aubertin, archevêque de Tours, avait exprimé la volonté d’implanter une chapelle au cœur de l’écoquartier Monconseil destiné à accueillir de nombreux nouveaux habitants. La chapelle, visible dans la ville, contribue désormais à la vie de quartier.
Composée de matériaux naturels, l’ouvrage se présente comme une coque de bateau renversée. Le socle et les fondations sont en béton : le reste de l’édifice est conçu en pierre naturelle et en bois.
Inspirée par les travaux du Concile Vatican II, la conception de l’édifice a été guidée par une idée de grande ouverture et de lumière mais, surtout, de rassemblement.
Dans la chapelle, la disposition prévue pour accueillir la liturgie montre par elle-même le mouvement de rassemblement du peuple de Dieu pour former un seul Corps, l’Église, autour de son pasteur représentant le Christ, présent dans la Parole et dans l’Eucharistie. C’est ainsi un plan d’ensemble cohérent que propose Jean-Marie Duthilleul.
La nef unique en forme de mandorle* est éclairée par des fenêtres verticales étroites ouvertes de chaque côté entre des rangées de colonnes de pierre massive. Une voûte étoilée de 164 points de lumière naturelle, équipés de led, éclairent la nuit ;
Le baptistère est à l’entrée de la chapelle, l’autel au centre et l’ambon, table de la Parole, dans le prolongement de l’axe central. Entourant ces tables, trois rangées de bancs se font face et épousent la forme des côtés pour signifier le rassemblement des fidèles. Le tabernacle est solidement ancré dans un socle de pierre tandis que la croix de Gloire représentant la résurrection, devant une large échancrure vitrée de toute hauteur, ouvre à l’est et donne à voir le jardin qui change au rythme des saisons, allégorie du jardin d’Eden.
La chapelle, de taille modeste (200 m² avec la sacristie), peut accueillir 150 personnes au maximum, ce qui participe aussi à la création d’une ambiance intime.
Posée sur deux rangées de piliers de pierre, la charpente en bois est couverte de tavaillons (ou bardeaux) «faits main» en châtaigner de la Sarthe et surmontée d’un clocher central, pointu, de 20m de haut qui rappelle ceux des églises tourangelles.
La pierre, très courante dans les constructions de la région, est employée dans les 39 piliers qui rythment les deux côtés de l’édifice, dressés en pierre de Combe Brune venant de Charente. «Nous avons utilisé une pierre calcaire pour être en cohérence avec la région, elle est plus dense et dure par rapport au tuffeau qui aurait posé des problèmes de durabilité», précise Jean-Baptiste Duthilleul.
«De par la forme de la chapelle, il n’y a pas de tirants permettant de stabiliser la charpente dans la largeur ; c’est un système de post contrainte qui a été utilisé pour assurer sa stabilité, avec l’insertion de tirants de part et d’autre de chaque pilier de pierre», dit-il.
Le baptistère, l’autel, l’ambon et le socle du tabernacle sont taillés dans la même pierre que les piliers et donnent ainsi une grande unité à l’architecture intérieure. La structure du clocher est construite en pin Douglas de la Creuse, pour supporter le poids des trois cloches, et est munie d’abat-son en châtaigner, comme les tavaillons. La voûte est constituée d’arcs en épicéa de Scandinavie et entièrement couverte, à l’intérieur, de panneaux de peupliers blanchis venant quant à eux de la Sarthe.
Le sol en béton blanc lissé présente une légère pente des pourtours vers l’autel, améliorant ainsi la perception de rassemblement. La participation des fidèles réunis sur les bancs en courbe et se faisant face est facilitée. Des sièges encastrés tout autour dans chaque fenêtre verticale complètent la capacité d’accueil de la chapelle Saint Martin de Tours.
Enfin, la croix de Gloire et le chrisme du tabernacle sont dorés à la feuille, le corps du tabernacle et le support de lecture sur l’autel sont en acier patiné.
Les locaux techniques ont trouvé place dans la petite sacristie reliée à la chapelle par un court passage, afin de garder la pureté de l’architecture du lieu de rassemblement et de prière de la communauté.
* Mandorle : figure en forme d’ovale ou d’amande dans laquelle s’inscrivent des personnages sacrés, le plus souvent le Christ mais aussi la Vierge Marie ou les saints.