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Accueil > Chroniques > Chroniqueurs > Chroniques de Sable > Chronique de sable – Stéphane Maupin – Allumer le feu

Chronique de sable – Stéphane Maupin – Allumer le feu

28 janvier 2025

ARCHISABLE MAUPIN
@Michel Denancé

Lorsque je le vois débarquer sur ma plage, je ne le connais pas, sinon pour son centre européen du judaïsme, qu’il a livré en 2019 à Paris (XVIIe), et dont il me dira « comment fabriquer un bâtiment compact, fermé, protecteur, et en même temps transparent, lumineux et ouvert sur la ville ».

Un tour de force d’entités imbriquées – synagogue, école, bureau… et jardin, comme un jeu ou un secret, se délectant des contraintes et des contradictions. De l’or mat et du béton, ou l’art de marier l’incompatible… En langage SM (Stéphane Maupin), c’est « une fille de Pandore où l’indicible réside dans une boîte de béton, un bâtiment Inception,* où la géométrie n’y a plus de sens ». En vrai, c’est prenant, inattendu. Maupin nous saisit là où on ne l’attendait pas. C’est beau. Simple et complexe. Brutal et raffiné. Dessiné et vivant.

Acte I – À la plage. Démarche haute, cheveux courts bouclés, une dégaine de dur à cuire tourmenté et un blouson de motard, c’est plutôt l’homme de Rio** qui se dirige vers moi à grandes enjambées. Fascinant… !!!

En fait de Brésil, d’architecte et d’architecture, juste en face et à droite, de l’autre côté de l’estuaire de la Seine, Le Havre est embrumé par beau temps et dessiné aussi précisément qu’un Caillebotte les jours gris. Mais quand même le Brésil n’est pas si loin, ou plutôt Niemeyer – et au Havre – le Volcan.***

Nul ne sait sonder la profondeur de l’inconscient… et c’est tant mieux… « Faire un volcan », dit-il. Le projet est installé autour d’une bouée jaune de balisage ancrée au sol par une chaîne. Une fois la montagne érigée, travaillée à la truelle, sculptée, la bouée ensevelie sous le sable est extraite et tirée par sa chaîne. La cavité est prête pour l’incendie – un journal et un briquet au café de la plage…

Le feu allumé, la flamme aurait fait « danser les diables et les dieux » – normal dit-il, le volcan rameute les puissances telluriques, dangereuses et destructrices et, en même temps, les cendres du volcan sont signes de fertilité et renaissance… Forcément, on a chanté…

Chanté et dansé… Une fois le rite accompli et le terrain libre, comme toujours la vue aérienne a brouillé les pistes. En aplat c’est une roue mystérieuse, une aréole magnifique. Un œil. Une prunelle allumée. Une trace de vie.

ARCHISABLE MAUPIN
@Michel Denancé

« Il faut produire une architecture qui apporte au citadin des moments d’émotion, la Ville doit restituer le plaisir de vivre », dit-il.

C’est donc sur ces mots décisifs que, en guise de Vacances Romaines,**** je me suis retrouvée à califourchon sur la Maupino Vespa, secouée comme une feuille au vent mauvais, pour un tour émotionnel de ses bâtiments parisiens. Je n’ai pas été déçue.

Acte II – En Ville. « Je m’interdis de recopier les bâtiments », me dit-il en préambule, en garant sa machine devant ce qui pourrait être son bâtiment emblématique mais ne l’est pas – parce qu’ils le seraient tous… « Je suis intéressé par la page blanche », dit-il. Le Centre de maintenance RATP serait un ovni s’il volait mais ancré au sol comme une proue de navire en zone de carénage, bordé par les voies ferrées et muni de son hélice devenue culte dans le paysage urbain, l’objet est aussi incongru, transgressif et burlesque, que ceux du tout aussi cultissime « Catalogue des Objets Introuvables » de Jacques Carelman (Balland 1969) – genre cafetière pour les chauves avec brosse sur la tête – à cela près que, pas si bêtes, les pales sont équipées de panneaux photovoltaïques, abritent la cheminée de la chaudière, et que le sigle RATP – signal visible de loin depuis le périphérique – enchante le directeur… Si c’était un Lego je dirais à mon petit-fils Sacha que les bateaux ne volent pas et qu’il range immédiatement l’hélice dans sa boîte à hélicoptère. Mais comme c’est Maupin, je rigole et je ne dis… rien.
En fait si, je demande quand même à déjeuner sous l’hélice… Comme quoi…

 MAUPIN_RATP
@Clément Guillaume

En suivant j’ai visité Pink Flamingo, résidence étudiante à Paris (XIIIe) juchée au-dessus des voies ferrées de la gare d’Austerlitz sur 27 pattes roses qui lui donnent son nom ( je lui ai fait remarquer que cela faisait 14 flamants roses dont un unijambiste – et c’est vrai, à cause d’un poteau en plein milieu du terrain de basket). Comme cela va de soi en Maupin land, les balcons en porte-à-faux sont ornés d’objets intégrés comme bicyclettes, cage à oiseaux, ou ventilos et ils ont eu comme mérite… de faire beaucoup jaser.

J’ai aperçu son bâtiment boulevard Macdonald dans le XIXe – gigantesque réhabilitation urbaine impliquant 15 agences d’architecture visant à transformer 617 m de halle logistique en un ensemble urbain multifonctionnel. Reconversion d’anciens entrepôts de la poste en foyer pour jeunes travailleurs, le Maupin building a bien failli tourner en bâtiment cornet de frites (sic) histoire de répondre à la théorie architecturale du double Macdo (doubler l’existant) réclamée par le coordinateur de Zac ; les fenêtres auraient plus raisonnablement pu prendre la forme de maillots de football, en hommage au Stade de France non loin, mais devant l’impossibilité de tels volets, elles ont fini en semis de fleurs jaunes, ce qui lui vaudra le surnom pas bucolique du tout mais très couture de… MacVuit !

« Transposer les choses dit-il, élever la normalité. Je ne cautionne pas le banal, je suis plutôt fasciné par le générique », dit-il. Je ne dirai pas le contraire.

J’ai fini mon périple rue Pierre Rebière dans le XVIIe par Maneki Neko, une figurine japonaise bienveillante à tête de chat, qui prête son nom au bâtiment pour sa gaieté, sa générosité, et son toit à oreilles… Vingt logements sociaux dessinés en restanques sur la rue comme des maisons individuelles – une communauté bavarde et riante à l’italienne – chacune disposant d’une terrasse permettant une table de 8. Sauf que le Collège Honoré de Balzac en face et au nord plonge la rue dans l’obscur. Derrière, vers le sud, le cimetière des Batignolles offrirait bien le ciel et le soleil mais la vue directe est interdite par le règlement d’urbanisme.

Qu’importe, Maupin refait son coup « Inception », mot à mot le commencement. Au commencement était donc le ciel, Maupin « biaise », découpe dans les tôles et dessine une faille géante qui ouvre la vue sur les arbres centenaires. On dira une découpe en M, M comme Maupin. Bâtiment M. C’est carrément faux. « Là où tout le monde accepte la contrainte, j’essaie de la faire s’évanouir », dit-il. Côté ville, la vue est bucolique, champêtre. Mais vue du cimetière, c’est autre chose. Comme si Maupin racontait sa faille, son sensible. Pas son M. Mais plutôt son sens du tragique. Entre les tombes, la faille est saisissante, puissante. Radicale. Wagnérienne. Une histoire de destinée. Une scène. « Je suis musicien » dit-il. J’aurais voulu être organiste.

 Bâtiment M
@Cécile Septet

Acte III – Dictionnaire amoureux

Éructer : une façon d’envoyer des mots dans tous les sens, comme les projectiles qui sortent du volcan.
Néron joue de la lyre tandis que Rome brûle.
Jouir de la puissance.
Allumer : créer l’étincelle, faire naître
Feu : Wagner. L’incendie du Walhalla. Le palais des dieux.
Mourir : Venise. Hiroshima
Architecture : histoire de gravité. Quand tu contraries la gravité c’est magique.
Héroïque : fascination. Bousculer l’imaginaire.
Bâtiment : le Blur Building, pavillon éphémère par Diller et Scoffido sur le lac de Neuchâtel – « une ossature, quatre colonnes et du brouillard : ils ont pompé l’eau du lac et l’ont vaporisé en nuage artificiel. Tu traverses des murs qui n’existent pas ».

Tina Bloch

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* Inception est un film de science-fiction de Christopher Nolan (2010) considéré comme une œuvre majeure pour sa narration complexe entre rêves et réalités.
** L’homme de Rio est un film de Philippe de Broca avec Jean-Paul Belmondo (1964)
*** Construit par Oscar Niemeyer au Havre (1982), le Volcan est un ensemble monumental de 22 m de haut comprenant cinéma, salle de spectacle, etc.
**** Vacances romaines, film de William Wyler (1953) avec Audrey Hepburn et Gregory Peck

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Par Tina Bloch Rubrique(s) : Chroniques de Sable

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