Architecte mandataire et scénographe, l’agence Projectiles (Reza Azard et Daniel Meszaros et le designer Hervé Bouttet) signe la réhabilitation d’un ancien hôtel particulier parisien de 1 300 m² en Musée du Parfum (Budget: 4,55M € HT). «Au-delà de la dimension esthétique et visuelle de son contexte étroitement lié à l’univers du luxe, la dimension poly-sensorielle du parfum convoque une médiation inédite dans le monde de l’expographie», expliquent les architectes. Communiqué.
Le Grand Musée du Parfum, nouvelle institution culturelle dans un hôtel particulier de la rue du Faubourg Saint-Honoré, dans le VIIIe arrondissement, propose depuis fin 2016 un parcours original. A la fois pédagogique, ludique et immersif, il permet d’appréhender l’univers du parfum et de dévoiler ses mystères.
Par son parcours interactif et sa scénographie innovante réalisée par l’agence Projectiles, le musée s’appuie sur les dernières technologies (vidéo, dispositifs olfactifs…) et retrace en trois grandes étapes l’histoire des parfums depuis l’Egypte des pharaons jusqu’à nos jours, invitant à découvrir une collection olfactive unique constituée de plus de 70 odeurs à sentir tout au long de la visite.
La typologie spatiale et architecturale du bâtiment, constituée d’une série de pièces relativement isolées, renforce l’effet de la découverte dans le parcours du visiteur.
L’esprit du parfum convoque de manière intuitive des formes fluides. Identifiée comme l’une des pièces majeures du parcours, les formes voluptueuses et organiques du «jardin des senteurs» conçues exclusivement pour le musée du Parfum, présentent un caractère insolite. Les senteurs sont des nébuleuses et composent une constellation de sources disséminées.
La réinterprétation des codes esthétiques de l’hôtel parisien représente une forme d’ivresse joyeuse. En se déformant, les boiseries et les modénatures des parois des pièces d’apparat, dessinent des cavités monolithiques intégrant des expériences scientifiques sur l’identité du parfum. À une autre extrémité, des cavités présentent des odeurs associées à des lumières insolites.
La mise en scène emprunte un jeu permanent avec la notion de reflet, ceux des paysages intérieurs ou celui du visiteur lui-même, questionnant la notion de l’identité dans le rapport intime entre une personne et son parfum. Ici, des miroirs sans tain dévoilent en séquences, des objets précieux ou des extraits de messages. Là, des miroirs dégradés reflètent «le jardin des senteurs» et projette ces formes oniriques vers l’horizon.