L’agence Lobjoy-Bouvier-Boisseau Architecture a livré en 2018, à Paris (IIIe), au coeur du Marais, un bâtiment mixte de 1 969 m² SDP pour deux fondations : la Fondation Henri Cartier-Bresson et la Fondation François Sommer. Ou la restructuration et changement d’affectation d’un ancien garage automobile en un ensemble tertiaire et en un espace d’exposition. Montant des travaux : environ 10 M€ HT. Communiqué.
Lieu d’exposition et lieu de préservation, lieu de travail et lieu public, la restructuration de l’ancien garage automobile du 79 rue des Archives est un sujet au double fond. Comment incarner deux propriétaires distincts ? Comment mettre en lumière et protéger à la fois ? Comment participer à la sauvegarde du Marais et l’investir de manière contemporaine ? C’est le pari réussi par cette opération de Lobjoy-Bouvier-Boisseau.
Ce projet collégial, qui voit deux fondations se lancer dans un projet immobilier conjoint, avec finalement des programmes complémentaires que la réorganisation des flux et de la parcelle rend fluides, a de nombreuses spécificités et dilemmes stratégiques : vitrine et back-office, affichage sur rue et intimité sur cour, représentativité présente et réversibilité future, respect d’un quartier et mise en mouvement d’un site.
La collégialité initiée par sa double maîtrise d’ouvrage parcourt le projet des architectes dont le travail s’illustre par un double mouvement permanent, entre mise en scène et ouverture d’abord, dissimulation et protection ensuite.
Mise en scène et ouverture d’abord
L’ancienne parcelle maraîchère s’ouvre, avec la création d’une seconde cour par démolition partielle de l’ancien garage. Les rez-de-chaussée sont libérés grâce à de grandes façades vitrées créant perspectives depuis la rue des Archives et révélant les espaces d’exposition de la Fondation Henri Cartier-Bresson. Les sols sont traités en continuité pour créer des séquences, depuis la rue vers l’intimité du fond de la parcelle.
Un cheminement couvert se libère autour de la seconde cour dans un effet de cloître tandis qu’un escalier sculptural s’ouvre à double révolution dans le bâtiment restructuré pour desservir ses quatre étages. De larges circulations prennent place dans les bureaux de la Fondation François Sommer, de larges circulations intérieures mettant en regard chacune des façades qui s’apparentent ainsi à de vastes fenêtres sur la ville.
Dissimulation et protection ensuite
Protection par l’écran ajouré de la résille en aluminium massif anodisé formant la double peau de la façade principale, ce dispositif constitue à la fois la signature du projet et le filtre garantissant l’intimité des occupants comme celle du bâtiment d’habitation qui lui fait face.