Euroméditerranée a attribué en décembre 2019 une nouvelle mission de six ans à l’agence Leclercq Associés afin de définir les orientations stratégiques des 170 hectares du secteur Euromed 2 notamment en termes de densité́, mobilité́, habitat, développement économique, cycle de l’eau, chaleur et place de la nature. Communiqué.
Deux secteurs seront prioritairement approfondis : le Canet (en particulier son lien vers le nord de la ville) et la façade littorale (son appartenance portuaire et son rapport aux infrastructures). Leclercq Associés proposera une vision globale, depuis l’urbanisme transitoire jusqu’au projet opérationnel, accompagnée par une équipe aux compétences élargies.
« Euromed 2 est une zone composite alimentée par la puissance des réseaux : port autonome, autoroute A55, gare SNCF du Canet. On entre à Marseille par l’eau, la terre et l’air avec des vues magnifiques et la ville qui se faufile entre ces courants de mobilité urbaines », souligne François Leclercq
Acte 1, retour en 2009, l’agence Leclercq remporte une première mission de dix ans pour rendre cette partie nord plus aimable, avec un projet complexe autour d’une idée simple : « Un chemin de grande randonnée le long d’un ruisseau, avec un parc qui va de la mer jusqu’à la montagne, et puis une corniche apaisée surplombant l’autoroute ».
Le ruisseau des Aygalages devient alors l’élément central du projet. Sec ou torrentiel selon les saisons, il part de la montagne puis disparaît par un système de buses pour se jeter dans la mer. L’agence Leclercq lui redonne sa place au cœur de la topographie ; elle transforme le plateau ferroviaire de l’ancienne gare du Canet, qui rompt la fluidité du cours d’eau, et imagine sur ses berges un nouveau parc dont manque cruellement Marseille.
« Nous créons une vallée en forme de jardin concave capable d’anticiper les précipitations. Lorsqu’il pleut le parc est inondable. Ce parc résilient est une rivière au bord de laquelle on habite, ainsi qu’un chemin de randonnée avec une multiplicité d’espaces verts », explique alors François Leclercq.
Acte 2, 10 ans plus tard, Leclercq Associés réunit une nouvelle équipe pluridisciplinaire où les programmateurs immobiliers et commerciaux se joignent aux urbanistes et paysagistes pour mettre en place une complicité entre mobilité et bien vivre autour de trois axes : ville nature, ville active et ville connectée.
L’équipe va ainsi imaginer la jonction entre ces nouveaux quartiers et leurs voisins. Elle facilitera l’infiltration du parc dans cette ville nature pour répondre aux enjeux écologiques, par le biais de systèmes bioclimatiques à toutes les échelles pour « faire la ville rafraîchie », en activant les leviers de l’ombre, du vent, de l’eau et du végétal.
Elle dessinera en outre un nouveau skyline depuis la mer – « un nouveau spectacle maritime » – et accompagnera la mutation de parcelles aujourd’hui inutilisées. « Dans cette partie de la ville, l’enjeu est au sol, nous devons penser le paysage pour le piéton. Amener des activités éphémères (artisans, startup, …) le temps que le projet soit mené à terme, puis les pérenniser. On doit désormais avoir envie d’être là, d’y habiter, de s’y promener », poursuit François Leclercq.
Cette nouvelle mission est le reflet de l’évolution des méthodes opérationnelles au profit d’opérations à des échelles plus petites, plus agiles et plus facilement appropriables. « Notre métier a changé : chaque temps d’un projet aussi long doit également être un temps de vie pour les habitants. La transformation d’une zone complexe doit préfigurer son aboutissement sans frustration. Elle sera animée par des acteurs, pérennes et éphémères, pour que la métamorphose soit un lieu où habiter au présent », déclare-t-il.
Les futurs habitants pourront bénéficier de typologies de logements plus riches, plus variées, depuis la maison individuelle jusqu’au collectif, lesquelles posent la question de la densité dans un contexte où les noyaux villageois et le patrimoine participent aussi d’une identité à valoriser.
« L’attractivité du territoire se mesurera également à l’aune de son accessibilité. Si le PEM Capitaine-Gèze est entré en fonctionnement l’année dernière, il reste un travail considérable à réaliser pour les cyclistes et les piétons. Le projet sera réussi lorsqu’il sera possible de rejoindre le vieux port à l’Estaque par une promenade confortable et ouverte sur l’horizon maritime », conclut François Leclercq.