En 2020 à Nanterre (Hauts-de-Seine), gaëtan le penhuel architectes & associés a livré avec un budget de 9 M€ l’Îlot Mansart, une opération de 4 600 m² SDP portant sur la réalisation de 69 logements collectifs (41 en accession, 28 sociaux), d’un parc de stationnement de 52 places sur deux niveaux de parking, d’une crèche et d’un futur centre médical.
Le dispositif urbain et architectural de l’Îlot Mansart
L’opération prend place sur une des dernières parcelles du grand projet urbain des terrasses de Nanterre. Sa taille, sa géométrie et sa forme complexe constituent cependant un élément à part dans ce grand paysage.
À la croisée de grandes infrastructures, le contexte de la parcelle était si « particulier » qu’il a fait l’objet d’un « appel à projets » lancé par l’aménageur (Paris La Défense) en collaboration étroite avec la ville de Nanterre. Considérant qu’il était difficile d’imposer un équipement ou un nombre prédéfini de logements, un concours ouvert à des équipes d’architectes/promoteurs a été organisé sans programme. En effet, le terrain d’assiette est petit, triangulaire, en fort dénivelé, et grevé des nuisances sonores et vibratiles des lignes RER contigües.
Trois équipes ont été sélectionnés (dont celle de Sou Foujimoto) pour participer à ce concours. Le jury a porté son choix sur un projet qui réconcilie les tissus hétérogènes environnants. Les hauteurs variables des bâtiments et leurs géométries complexes s’accordent pour réconcilier des décennies d’urbanisme allant du centre-ville historique aux grands éléments urbains des années 70, en passant par les cités des années 50.
Au nord-ouest, le grand axe des terrasses de Nanterre débouche sur les courbes de la Seine tandis qu’au sud-est, la Grande Arche de la Défense indique la direction de la capitale. La gare de Nanterre Université irrigue ce nouveau territoire ponctué de grands immeubles de logements et de bureaux.
La préfecture de Nanterre, à proximité, impose au quartier sa silhouette moderniste et élégante. En contrebas, la cité Marcellin Berthelot aligne ses longs immeubles de logements sociaux sans véritable accroche à la rue. Dans ce contexte distendu, le terrain de l’Îlot mansart est comme perdu le long des emprises ferroviaires.
« Pour retisser des liens avec ce grand paysage, la morphologie de notre proposition architecturale fait écho aux grands objets urbains environnants. Ses différentes facettes n’hésitent pas à changer de visage et de matière en fonction de chaque situation ou de chaque orientation solaire », souligne Gaëtan le Penhuel.
Tel un caméléon, le projet Ilot Mansart s’adresse aux « terrasses » par une grande façade vitrée abstraite et protectrice dissimulant des loggias filantes. Du côté sud, profitant de l’ambiance arborée de la cité Marcellin Berthelot, une façade bois agrémentée de balcons propose une ambiance domestique favorisant la présence du végétal. Une troisième facette du projet en béton architectonique, d’aspect lisse et bouchardé, dialogue en trait d’union avec les grands objets urbains.
Le maire de Nanterre, fidèle à ses convictions, a imposé une mixité au « palier » entre les 40 % de logements sociaux et les 60 % de logements en accession, sans différenciation de cage, puisque sa volonté était de mixer les logements sociaux et les logements accession sans ségrégation.