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Accueil > Editos > Hôpital Grand Paris-Nord de Renzo Piano : une forêt pour cacher l’architecture ?

Hôpital Grand Paris-Nord de Renzo Piano : une forêt pour cacher l’architecture ?

9 mars 2021

 Grand Paris-Nord Renzo Piano
@ RPBW, rendering by Artefactory

Le 5 mars 2021, l’AP-HP a révélé via un communiqué de presse que le groupement Renzo Piano Building Workshop est lauréat du concours d’architecture du futur Campus hospitalo-universitaire Saint-Ouen Grand Paris-Nord (Seine-Saint-Denis), plus important projet de construction de l’AP-HP depuis vingt ans. Un communiqué qui ne laisse pas d’étonner.

Trois images, trois perspectives dont une qui ne montre pas l’hôpital mais une promenade bucolique. Trois images par ailleurs de mauvaise qualité, quasi impubliables en l’état.

Que nous dit ce communiqué pour expliquer la victoire du lauréat ? L’appréciation du jury tient en deux paragraphes. (Le jury c’est en gros l’APHP, Karim Bouamrane le maire de Saint-Ouen, et deux architectes : Florence Lipsky et Marc Barani)

« Le jury a particulièrement apprécié la réponse apportée aux besoins des équipes hospitalières, ainsi que la capacité d’évolutivité du bâtiment que permet (sic) sa trame très régulière et ses larges plateaux continus. Ses membres ont souligné la qualité de l’écriture architecturale pour penser l’hôpital de demain.

Ils ont également mis en avant le développement des usages possibles en toiture-terrasse et la prise en compte du bien-être des patients et de la qualité de vie au travail. Enfin, le jury a insisté sur la large place donnée à la végétalisation qui offre, rue Farcot, une « forêt urbaine » ouverte sur la ville au bénéfice du quartier et des usagers ».

Un hôpital à la campagne donc.

A propos de la « trame régulière », elle est pour ainsi dire infinie puisqu’il s’agit d’une barre de 400 mètres de long, sans identification des espaces. Pour se faire une idée de la dimension, le Centre Pompidou est tout petit à côté. Le visage de l’hôpital en ville, c’est un enjeu.

Il n’y aurait donc pas d’alternative à une conception très années ’70 du rectangle tramé avec des patios tous identiques ? Le monospace ou monobloc hospitalier possède certes bien des vertus, il est souple avec une organisation et une flexibilité imparables, l’hypercompacité qu’il permet se révélant ici utile sur cette petite parcelle. Sinon que la rationalité poussée au bout de sa logique s’obtient souvent au détriment de l’espace ; c’est le non-parallélisme qui crée une richesse intérieure sauf pour les derniers admirateurs de la Charte d’Athènes.

Pour le coup, bâtir l’hôpital du futur sur une écriture architecturale du passé n’est pas gage d’innovation fondamentale, encore moins de radicalité quelconque. Mais pourquoi pas, tous les hôpitaux de Jérôme Brunet ne s’appuient-ils pas sur ce principe qu’il a théorisé ?

Certes le travail de Renzo Piano pour l’entrée et ce qu’il appelle « les satellites » semble intéressant à la vue des images mais un hôpital n’est pas qu’un dispositif d’accueil et plus qu’une machine. Noter d’ailleurs à propos des « satellites » l’analogie étonnante avec l’hôpital universitaire d’Aix-la-Chapelle conçu par Weber & Brandt Architekten en 1985.

Renzo Piano
@ RPBW, rendering by Artefactory

Quant aux arguments du bien-être des soignants et des patients, il est à espérer que les trois autres agences concernées* s’en étaient préoccupées également et que ce concours n’est pas gagné sur des qualités qui vont de soi.

Reste donc la « large place donnée à la végétalisation » et la « forêt urbaine » sur terre et en l’air. Plus qu’un hôpital, Le Château dans le ciel de Miyasaki ! De fait, parmi les trois images du communiqué, l’une ne montre même pas l’hôpital, comme si la forêt était une réponse à une question architecturale, ce qui est terrifiant en soi quand on y pense.

Grand Paris-Nord Saint-Ouen
@ RPBW, rendering by Artefactory

A lire ce communiqué si pauvre en arguments capables de susciter l’enthousiasme, il faut se pincer pour se souvenir qu’il y a derrière ce projet neuf mois de concours pour quatre groupements de maîtrise d’oeuvre tip top au niveau mondial, plus cinq mois d’analyse par plus de 200 professionnels de toute obédience, le tout pour un jury qui dure… une journée.

Pour un tel projet, la question des oraux ne se pose-t-elle pas ? En effet, dans ce type de concours, à ce niveau, l’anonymat est impossible – hypocrite au mieux – chaque agence dessinant selon des convictions parfaitement reconnaissables par les sachants du jury. Sans oraux, c’est laisser libre cours à des arguments sur lesquels les maîtrises d’œuvre ne peuvent pas se justifier. Pour un ouvrage de cette dimension, aux vastes et multiples enjeux urbains, architecturaux, sociaux, politiques – tiens par exemple l’impact sur les transports quand 6 000 personnes viendront chaque jour – il aurait été intéressant de voir les concepteurs répondre aux questions et interrogations du jury.

Je dis voir car ces auditions pourraient être télévisées – sur BFM ou Public Sénat –, comme aux Etats-Unis pour les procès. Pour le coup, je garantis l’audience et, à la fin des quatre auditions, que nombre de Français auraient en une journée appris plus de l’architecture et des enjeux d’un hôpital du futur qu’en trente ans de lecture de la presse quotidienne. De quoi peut-être même leur faire aimer l’architecture.

Certes de tels oraux posent d’autres types de problèmes. Est-ce le jury qui doit mener les auditions ou doit-il être simplement spectateur ? Une commission indépendante pour mener l’audition ? Et avec quels types de sachants au risque sinon de se perdre dans des discussions de détails ? Un jury technique ou un jury politique ? Un jury doit-il savoir lire les plans pour mener des auditions ? Ces auditions doivent-elles être publiques ?**

Des questions ouvertes, j’en conviens, mais ne faut-il pas essayer de sortir de cette façon de juger des ouvrages de cette importance quand il s’agit d’éclairer le public, le mieux possible, sur les choix effectués qui vont lui coûter bonbon ? Qu’avons-nous à la place ? Un projet qui va concerner des millions de citoyens et qui ne donne même pas lieu à un rapport circonstancié sinon un communiqué de presse expliquant que le projet d’hôpital du futur a gagné grâce à une forêt urbaine !!! C’est la forêt qui cache l’hôpital ? Une farce ?

L’architecture ne saurait donc par elle-même offrir de réponse urbaine qu’il faille une « forêt urbaine » « pour mettre de la distance entre les riverains et le bâtiment » ? Parce qu’il faut les tenir à distance les riverains ? Lesquels, pour des histoires de sécurité et de flux de circulation, n’auront sans doute pas avant belle lurette accès au jardin sur le toit, « un espace ouvert sur la ville » où trouver le ‘Foodcourt’.

Au moins en Suisse, ce type de concours est suivi d’une publication rigoureuse avec les analyses pointues de chaque projet ! Il serait intéressant en l’occurrence de connaître par exemple les notes de la commission d’évaluation : quelle agence avait la meilleure note sur l’aspect développement durable et bas carbone ? pour la sécurité incendie ? pour la logistique ? la meilleure note globale ?

En France, les enjeux de société sont tout aussi passionnants mais un débat contradictoire mettrait en danger semble-t-il le projet lauréat aussi bien que le maître d’ouvrage, ce dernier ayant à cœur d’éviter les recours. Que le donneur d’ordre veuille se protéger peut s’entendre mais c’est au risque de museler les architectes, lesquels ne peuvent guère alors se risquer à mettre en difficultés l’APHP, un maître d’ouvrage susceptible. Du coup, pas de débat et les agences malheureuses d’avoir perdu se gardent bien de montrer leur projet sur leur site..  

Il est quand même étonnant qu’au XXIe siècle, quand l’info devient vite incontrôlable du fait des réseaux sociaux, que la communication de l’APHP semble encore tout droit sortie du siècle dernier ou de Corée du Nord, la vitesse et la précipitation n’excusant pas l’indigence.

L’APHP objectera à bon titre qu’elle ne peut communiquer tant que les contrats avec le groupement lauréat ne sont pas signés. Sans doute. Ce qui a de plus le mérite de renvoyer tout débat à (beaucoup) plus tard. En attendant, la forêt urbaine de l’hôpital de Saint-Ouen risque de n’être tout ce que le grand public retiendra.

Pour le coup, les rares perspectives du communiqué – de tellement mauvaise qualité qu’elles ne risquent pas en l’occurrence de trahir une quelconque réalité – et cette communication incertaine finissent par poser bien plus de questions qu’elles n’éclairent ni n’informent quiconque.

Enfin, quitte à ne montrer qu’une seule perspective d’ensemble, l’angle choisi est assez malheureux, le TGI de Piano Renzo dressé fièrement en arrière-plan, comme si les deux bâtiments devaient à jamais l’un l’autre se regarder le nombril. Et merci encore pour Saint-Ouen.

Reste à espérer donc que ce triste communiqué de presse ne soit que l’amorce d’une communication plus large de l’APHP autour des quatre projets. Je me souviens par exemple que le concours pour le ministère de la Défense de Balard avait donné lieu en 2011 à une grande exposition de tous les projets concurrents. L’hôpital du futur, un débat de société ?

Christophe Leray

* Les quatre agences en compétition étaient :
– Renzo Piano Building Workshop (mandataire), associé à Brunet Saunier Architectes, Ingerop Conseil et Ingénierie et SLETEC Ingénierie ;
– Groupe-6 (mandataire), associé à Office for Metropolitan Architecture (O.M.A.) et Egis Bâtiment ;
– Architecture Studio (mandataire), associé à Patrick Jouin et Artelia ;
– Agence Michel Beauvais et associés (mandataire), associée à VK Studio Architects Planners and Designers, Baumschlager Erbele Architeckten, WSP France, VK Engineering, Lucigny-Talhouet et Associés, Oasiis et Hors champs.
** A propos d’auditions publiques, lire notre article A Bowling Green, KY, des architectes choisis sur leur bonne mine

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Par Christophe Leray Rubrique(s) : Editos

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