À Strasbourg (Bas-Rhin), le Studio-Galerie MAOAM architecture propose l’exposition de photographies La maternelle de Samba Dia, un joyeux partage des savoirs, par Marc Held, architecte, photographe et designer. Jusqu’au 31 octobre 2024.
L’école maternelle dans le village de Samba Dia sur les rives du delta du Sine Saloum au Sénégal est, comme dans un conte, le résultat de la conjonction de bonnes étoiles. Rêvée par l’architecte Marc Held qui entretient des liens étroits avec cette région du Sénégal, elle est devenue bien réelle et va accueillir pour la première fois des petits élèves âgés de 2 à 6 ans, à la rentrée d’octobre 2024. Les enfants sont répartis dans trois classes, une par bâtiment disposant chacune d’un préau, les professeurs ont un bâtiment à eux et un espace d’accueil relie le tout.
Le projet, entièrement financé par des mécènes, a dès l’origine été adopté par les édiles locaux – responsables de la communauté, chefs de village, institutrices, instituteurs – et par la population. L’école est telle que voulue par Marc Held, soutenu par son confrère et ami libanais Fadlo Dagher, entouré d’une équipe internationale de jeunes architectes enthousiastes, rassemblés sous le nom Les amis du centre de la Terre. Elle est construite avec des matériaux biosourcés, ventilée naturellement et réalisée exclusivement grâce aux ressources humaines locales et aux matériaux du cru. Clin d’œil à Hassan Fathy que Marc Held a bien connu.
Les maçons ont appris à fabriquer des briques de terre compressée et des arcs en plein cintre pour les fenêtres et les portes, des murs de 5 m de haut en briques de terre sans béton armé, et ont renoué avec la tradition perdue de la voûte nubienne – assemblage de briques crues sans ferraillage. Les menuisiers ont appris à fabriquer des meubles en bois d’eucalyptus local, sans colle ni clous. Tous y ont mis toute leur énergie dans une folle ardeur au travail.
D’une grande beauté, le résultat de ce travail collectif a suscité joie, ferveur, liens renouvelés entre les membres de la communauté et les ethnies. Les 500 m² de surfaces construites – quatre bâtiments à partir d’un plan carré – ont un coût de 200 000 €, soit 400 €/m².
Cette réalisation, d’ores et déjà, dépasse le cadre d’une simple école maternelle, pour devenir un lieu de référence que l’on vient visiter de loin et dont la communauté s’empare pour de multiples usages au-delà de sa vocation originelle.
La maternelle de Samba Dia, un joyeux partage des savoirs
Jusqu’au 31 octobre
Studio-Galerie MAOAM architecture
22, rue d’Ypres
67000 Strasbourg
entrée libre