La passerelle Claude Bernard, signée de l’agence d’architecture, de design et d’ingénierie DVVD, est en symbiose avec son environnement. Cette sculpture tout en courbes de 98 mètres (franchissement hors rampes) et d’une portée de 60 mètres est un trait d’union sur le boulevard périphérique entre Paris et Aubervilliers et un repère fort dans le panorama en pleine mutation de ce quartier de la capitale. Communiqué.
Simple comme un coup de pinceau, élancée, la passerelle Claude Bernard franchit élégamment le boulevard périphérique, entre Aubervilliers et Paris. Une onde de bois de près de 100 mètres de long qui relie le Parc du Millénaire à la ZAC Claude Bernard, site emblématique s’il en est. Dans ce quartier en pleine transformation, étendard de la politique de développement du nord-est francilien, les immeubles de bureaux et de logements côtoient un cinéma, un EHPAD, une crèche, une école, des équipements sportifs, un pôle de transports multimodal (RER E, quatre lignes de bus, tramway 3 et T8) ou encore un parc et un centre commercial.
Le défi était donc de taille pour entretenir cette dynamique locale par une passerelle. Elle se devait d’être plus qu’un simple ouvrage de franchissement, mais bien un élément fédérateur et symbolique. Mission parfaitement relevée par les architectes de l’agence d’architecture, de design et d’ingénierie DVVD.
Le franchissement du boulevard s’effectue entre la rue Lounès Matoub – côté XIXe arrondissement parisien – et la voie située entre les constructions du parc du Millénaire à Aubervilliers, rendu soudain plus accessible par ce nouvel axe stratégique. Le cheminement proposé est simple, direct et lisible pour tous les promeneurs qui peuvent ainsi instinctivement emprunter les escaliers aux larges marches de part et d’autre de la passerelle ou les rampes paysagères qui proposent un accès plus doux et un déplacement aisé dans les deux sens de circulation pour les personnes à mobilité réduite, les vélos ou les poussettes.
«Notre première intention était de créer un lien visuel fort et continu entre les deux rives du périphérique. Elle conduisait naturellement à la forme en arc, évoquant la promenade, la traversée et la déambulation», explique Daniel Vaniche, associé de DVVD.
A mi-parcours, des placettes plus amples offrent des espaces de repos et des points de vue panoramiques. Une fois au-dessus du boulevard périphérique, l’ouvrage est conçu comme un espace unitaire accueillant les cycles et des personnes de manière indifférenciée, dans une disposition qui permet à tous de se côtoyer sans pour autant se gêner. La courbe en élévation de la passerelle s’accompagne d’une déformation du tablier en plan qui permet de relier naturellement les rues à chaque extrémité, offrant ainsi une continuité paysagère et de parcours. Toujours dans cette optique de prolongement naturel, la passerelle privilégie l’échelle de la rue : ses dimensions sont appropriables par le piéton, devenant ainsi un élément fort du maillage qui irrigue de manière plus fluide ce territoire. Cette évidence contextuelle rapproche visuellement et spatialement les deux rives du boulevard périphérique.
«C’est un projet urbain avant d’être un objet de design ou d’architecture. Une rue ou la prolongation de celle qui existe, un élément de maillage du territoire, une continuité spatiale et visuelle», poursuit l’architecte.
Le squelette métallique disparait derrière l’enveloppe protectrice en bois qui joue avec la lumière. Sa transparence maintient un contact visuel entre les piétons et les conducteurs tout en conservant une distance. Il permet un dessin unique et identifiable.
«Cette passerelle est à la fois un lieu – c’est un bel objet architectural qui existe par lui-même – et un lien qui articule et fait respirer ensemble deux quartiers de la métropole. Dans cet environnement minéral, la passerelle représente une ponctuation chaleureuse. Outre sa réussite esthétique, c’est un emblème concret du nouveau visage de la métropole, unissant les récents quartiers de Paris et de Seine-Saint-Denis», indique François Dagnaud pour la maîtrise d’ouvrage (SEMAVIP).